Des nouvelles de... Mamoutou Diarra : « J’ai encore des choses à montrer »

07.06.2012

Auteur d’une très bonne demi-saison avec la JSF Nanterre cette année (8,2 points, à 47,5% (37,5% à 3 pts), 2,8 rbds, 0,9 pds, pour 1 BP soit 8,1 d’évaluation en 21 minutes), Mamoutou Diarra nous a accordé une longue interview dans laquelle il revient sur sa dernière saison, mais aussi sur les précédentes, et évoque ses souhaits pour l’avenir. Rencontre avec Mam’, l’homme aux chaussettes hautes…

Bonjour Mam’… et bon anniversaire ! (l’interview a été réalisée le 23 mai, ndlr)

(Rires) Bonjour et merci beaucoup, c’était le 21 c’est vrai. Bon c’était un jour comme un autre, un an de plus – 32 ans maintenant – on devient des anciens, on vieillit…

Eh bien justement, 32 ans, comme tu le dis, ça commence à être « ancien » dans le basket, c’est le moment de faire un bilan, si tu en faisais un de ta saison, quel serait-il ?

J’ai envie de dire que j’étais venu palier un manque que Nanterre avait au niveau de… l’investissement j’aurais envie de te dire. J’avais vu l’équipe avec un fort potentiel, mais je pensais qu’il lui manquait un petit truc, aussi je suis arrivé à Nanterre pour leur apporter un petit peu de dynamisme, un petit peu de physique et, par rapport à ça, je suis satisfait. Ça s’est bien passé en général, car j’ai retrouvé des sensations et c’était mon but premier, parce qu’après 6 moins d’inactivité, pour signer en janvier ce n’est pas évident. Donc je suis content par rapport à ça ; je ne suis pas au top de mon niveau mais je suis content de ma demi-saison.

Tu es arrivé en cours de saison, c’est ce que tu as fait aussi avec Roanne et Cholet, tu deviens limite un « pigiste professionnel » ?

(Rires) Oui et non, je n’ai pas vraiment envie de dire ça et d’avoir cette étiquette, parce que pigiste c’est pour des périodes relativement courtes en général. Bon là j’ai fait 6 mois – une moitié de saison -, et à Cholet je n’avais manqué que 1 ou 2 mois, mais ce sont les plus importants parce que c’est la préparation, le moment où tu prends tes marques dans ton équipe, donc j’ai manqué ça et l’année prochaine j’ai envie de faire une saison pleine, de la préparation jusqu’à la fin – voire plus si affinités -, donc, non, je ne suis pas un joueur pigiste, même si les aléas ont fait que j’ai atterri dans des clubs pas forcément au début de saison, comme je l’aurais souhaité.

Tu expliques ça comment que tu n’arrives pas à trouver un club, alors que tu es un joueur qui a 10 années d’expérience derrière toi, ancien international français, bref un joueur qui a un CV, qui a des références…

Je ne pense pas que ce soit des raisons purement basket. J’étais en Grèce et tout le monde connaît la situation de là-bas…

L’actuelle ou… ?

(Rires) Même avant l’actuelle, c’était une situation… Donc par rapport à ça j’ai trouvé une échappatoire qui était Cholet, avec à un bon timing encore : un retour en France dans un club qui, en plus, faisait l’Euroleague, c’était très bien. Donc je suis arrivé en cours. En Grèce, mis à part deux matchs amicaux, on ne s’est pas préparé : on a fait qu’essayer de régler des problèmes internes. Donc, j’arrive à Cholet sans préparation, à court de compétition, je dois rattraper le manque des 2 mois qu’ils ont déjà dans les jambes, et avec le Turc on connaît l’intensité de la préparation… Ce qui fait que ma saison à Cholet ne s’est pas super bien passée, pour ne pas dire que c’est la pire de ma carrière. Suite à cette saison, il y a eu des critiques à mon égard, les gens sont malheureusement restés sur cette image, ce qui n’a d’ailleurs pas été à mon avantage pour retrouver un club derrière, surtout à hauteur de mes espérances (financières), car des contacts j’en ai eu…

Donc, plus les mois passent moins tu es exigent… et je finis par signer au mois de janvier à Nanterre qui, pour moi, était le club adéquat, car il n’était pas question de faire une saison blanche. Voilà comment j’explique que je n’ai pas eu de club en début de saison ces deux dernières années. Avec Roanne, c’était différent car je m’étais blessé avec l’équipe de France, je n’ai pas pu m’engager avec un club à temps. J’ai donc fait une pige en Italie avant d’atterrir à Roanne.

En fait, si je caricature un peu, tu traînes ta pige à Cholet comme un boulet ?

Un petit peu oui, c’est pour ça que, quand je parle de Cholet, j’ai envie d’en parler brièvement. Mon passage à Nanterre avait aussi pour but d’effacer cette saison, que les gens aient une autre image de moi, et j’entends maintenant des éloges de mes ex-détracteurs, comme si j’avais été déclaré mort pour le basket puis ressuscité. Je sais qu’à 32 ans on commence à être vieux dans le milieu du basket mais je sais de quoi je suis capable et j’ai encore des choses à montrer, ou démontrer, et ça se passera sur le terrain.

Je vais revenir à Cholet, parce que je suis un peu surpris du jugement assez négatif dont tu me parles. Je me souviens d’un joueur qui n’était certes pas un élément important, le 10e ou 11e homme, avec un faible temps de jeu, mais qui apportait quand même quelque chose. Tu fais une bonne finale par exemple…

Quand je te dis qu’il y a beaucoup de facteurs au départ, je prends une grosse responsabilité sur moi, parce que je pense que je n’étais pas en forme. Je faisais deux allers-retours et j’étais cuit, donc je ne pouvais rien apporter au début, ça c’est clair. Par la suite j’ai commencé à trouver un peu de rythme, et c’est là que j’aurais voulu avoir l’aide de M. Kunter pour profiter de cette période, parce qu’il y a un moment où j’étais bien : j’ai joué contre Paris et ça s’est bien passé, j’ai enchaîné quelques matchs où ça s’est bien passé… Par rapport à cette lancée on aurait dû me pousser un peu plus. Mais seulement, il y avait dans les choix d’Erman beaucoup d’incohérence que je ne comprenais pas… Tu pouvais être dans le 5 un jour et te retrouver à peu – ou pas – jouer le week-end d’après, et cela sans raison particulière…

En fin de saison je ne jouais plus je n’ai pas joué des playoffs et… Bam, tu me fais rentrer en finale ! Ça se passe plutôt bien et tu me ressors !?! Pour ne plus me faire rentrer du match !?! Incohérence, incompréhension c’est un mélange de tout ça de beaucoup de sentiments qui fait qu’il y a de la frustration. Mais je n’en garde vraiment pas un bon souvenir.

Et tu n’as pas d’explication sur ça ?

Non, je n’ai pas d’explications, et je pense que je n’en aurai jamais. Je suis quelqu’un qui relativise beaucoup mais cette situation me faisait cogiter et j’étais frustré de ne pas pouvoir apporter ma pierre à l’édifice. J’avais aussi beaucoup de soutien et des gens qui, ne me voyant pas jouer, m’envoyaient des messages pour me demander si j’étais blessé car ils ne comprenaient pas non plus.

Et tu n’en as pas parlé directement avec le coach ?

On a eu quelques échanges. À un moment j’étais prêt à partir et il ne voulait pas… On a discuté quelques fois mais, au bout d’un moment, c’était un dialogue de sourds. Disons qu’on s’écoutait mais on ne s’entendait pas.

Si on regarde cette saison, c’est un peu pareil pour Romain Duport : en début de saison il fait ses matchs et là il ne joue plus du tout.

Je n’ai pas suivi de près le cas Duport, mais j’ai beaucoup de retours de gens passés à Cholet qui reprochaient cette incohérence. Bon, après, Erman a ses méthodes, il a des résultats : il est champion de France et vice-champion de France donc, forcément, il a du crédit tu te dis que ça doit marcher s’il a toujours fait comme ça. En tout cas, d’un point de vue extérieur c’est l’impression que l’on doit avoir. En interne c’est différent.

Pour l’avenir, tu as déjà des contacts ?

J’ai eu des contacts à l’étranger mais je n’ai pas envie d’y aller, donc forcément c’était non.

En Grèce ?

(Rires) Non, bien que niveau basket ça a été nickel, franchement bien, mais après, quand ça ne suit pas derrière… Mais la Grèce non, on m’a parlé de certains autres pays mais, pour des raisons de stabilité, j’ai envie de rester en France. Pour l’instant j’ai 2-3 contacts et j’ai entendu dire qu’on cherchait à me joindre, car je travaille pour le moment sans agent.

Tu n’as pas d’agent ?

Pour l’instant, non. Avec Nanterre c’est moi qui ai géré, même si je connaissais déjà des gens là-bas et que ça simplifiait les choses, donc je reste comme ça pour le moment. D’ailleurs, dans les 2-3 contacts je n’ai pas compté Nanterre de qui j’attends une proposition, on doit discuter cette semaine…

Personnellement tu es en attente de quoi – en dehors de l’aspect financier – en terme de jeu ? Un certain temps de jeu garanti ou c’est sans importance ?

Non, de toute manière le temps de jeu garanti ça n’existe pas. Il y en a qui signent des contrats avec un certain nombre de minutes, mais ça n’existe pas en fait. C’est en fonction de comment ça se passe sur le terrain. Si tu es mauvais, tu crois que tu vas jouer 30 minutes ? Donc ce n’est pas ce que je recherche, bon c’est clair que je ne veux pas non plus ne jouer que 5 minutes – il y a un juste milieu – mais mon premier but c’est de retrouver des sensations, comme j’en ai retrouvé à Nanterre, c’est-à-dire avoir de la liberté. C’est ce qui est bien avec Pascal (Donadieu, l’entraîneur de la JSF, ndlr), tu n’es pas coincé par des directives, il te laisse de la liberté donc tu peux tenter des choses, tu peux créer, tu n’es pas bloqué derrière des systèmes où, comme un robot, tu dois reproduire des schémas. Non, moi ce que je recherche c’est de continuer à m’épanouir. Je prends de l’âge, c’est sûr, je ne cherche pas à jouer 30-35 minutes comme à 20 ans, mais je demande, comme tout basketteur, de pouvoir jouer, m’exprimer, dans un laps de temps raisonnable, tout simplement, et continuer à donner et à prendre du plaisir. C’est ma priorité. J’attends de voir déjà avec Nanterre ce qu’il va m’être proposé, et puis on pèsera le pour et le contre avec d’autres, pas que sur l’aspect financier : l’aspect basket, l’aspect environnement, parce que j’ai une situation maintenant, je me suis marié.

Félicitations !

Merci, donc il y a plein de choses qui rentrent en compte. Je vais étudier tout ça, J’aimerais signer rapidement, mais sans précipitation, car certains clubs veulent attendre la fin des playoffs, je veux prendre le temps d’étudier ce qui m’est proposé pour prendre la meilleure décision. Mais j’attends Nanterre, parce que ça s’est très bien passé avec eux, pour le moment je suis à Paris et je profite de ma famille, on verra par la suite.

La situation géographique du club compte donc énormément ?

Oui, aussi. Tout ce qui est à, où autour de, Paris, je m’y sens comme chez moi, donc forcément ça joue. Après si les autres aspects suivent autour, c’est nickel !

Tu parlais des playoffs, si tu veux signer rapidement, a priori, ce n’est pas dans les huit équipes qui jouent les playoffs, puisqu’elles ne savent pas encore ce qu’elles feront la saison prochaine : Euroleague, EuroCup, EuroChallenge…

Oui, effectivement, d’où dilemme. Je sais qu’il y a des équipes qui vont vouloir attendre, je suis en contact avec certaines, après il faut que je me fixe une date butoir. Je n’ai pas envie non plus de signer demain pour regretter une proposition après-demain. C’est pour ça que je veux prendre le temps d’étudier les différentes propositions, on verra bien…

Il y a donc des équipes du top 8 qui t’ont contacté, c’est plutôt gratifiant ?

Oui, je suis content que les gens aient une bonne image de moi, basée sur ce que j’ai montré à Nanterre, parce que ce n’était pas évident de revenir aussi rapidement après 6 mois sans jouer. Les entraînements avec le Paris-Levallois m’ont beaucoup aidé mais il y a toujours un truc qui te manque, la dynamique des matchs. Ça frustre un peu mais c’est comme ça, ça fait partie du monde pro.

Tu es un jeune marié, ça change quoi dans la vie d’un basketteur ?

Je pense que quand tu n’as pas encore d’enfant ça ne change pas grand-chose, tu changes certes de statut, mais tu ne dois pas encore faire face a de grands changements, comme le sommeil pour gérer un bébé donc, pour moi, entre l’intervalle après mariage et avant naissance, ça ne change pas grand-chose.

Tu en as parlé avec tes coéquipiers ?

Forcément, même si tu ne veux pas en parler, on va venir t’en parler de toutes manières ! (rires) On te parle des nuits, de qui doit se lever… Bon si on reste sur juste le mariage, ceux que je connais qui sont mariés ont déjà des enfants, à part Amara (Sy) – qui s’est marié le même jour que moi – je ne connais personne dans ma situation et je n’en ai pas parlé avec lui, mais je ne pense pas que ça change grand-chose pour le basket en tout cas ce n’est pas le cas pour le moment.

Est-ce qu’il y a des joueurs avec qui tu t’entends particulièrement bien ?

Tu sais, on se connait tous dans le monde du basket… mais je vais faire une dédicace à Thierry (Rupert), il est contraint de prendre sa retraite – en plus c’est son anniversaire aujourd’hui –, heureusement maintenant on sait qu’il est hors de danger et d’où ça vient. Lui, c’est un gars avec qui je m’entends super bien, en plus je suis le parrain de son fils.

Il y a aussi Luc-Arthur Vebobe, Dounia Issa, Thierry Zig avec qui j’ai joué à Paris et qui fait des stages d’été de préparation technique et physique j’y ai d’ailleurs été l’été dernier et je pense y retourner cet été… puis, dans mon équipe : Xavier Corosine, Stephen Brun, Loïc Akono, Jonathan Passave-Ducteil, Marc Judith… il y a aussi Amara… je ne pourrais pas tous les citer, je pense que ça serait plus facile de me demander qui sont mes ennemis ! (rires)

Il y a tellement de monde, on se voit sur ou en dehors du terrain… L’équipe du quai 54 aussi. Par contre il y a beaucoup de jeunes, la nouvelle génération, que je ne connais pas. Déjà que ma mémoire n’est pas extraordinaire, alors si tu me parles de quelqu’un né en 88, 89 ou 90, je suis perdu. C’est là que tu te rends compte qu’à un moment tu étais le futur et que c’est déjà passé : tu fais partie des anciens. Ça passe super vite en fait.

Dommage pour toi, ma question suivante c’était : Qui est-ce que tu vois comme joueur à fort potentiel parmi les jeunes ?

C’est sûr que celle-là elle va être super-dure pour moi ! (rires) Ben, déjà, je vois quand même Evan Fournier qui fait une bonne saison, et qui s’est inscrit à la Draft. Après je dirais Albicy aussi. Je sais qu’il y a des jeunes qui arrivent et qui prennent la relève, de même que ma génération est arrivée et a pris la relève des anciens. C’est une période de transition actuellement, je ne me fais pas souci pour la relève. Je vois bien que ma génération est en train de quitter la scène petit à petit : y’a Vince (Vincent Masingue), j’ai vu qu’il y avait d’autres joueurs aussi à l’étranger, comme Mulaomerovic, avec qui j’ai joué en Grèce, qui ont pris leur retraite. Mais on est encore là quand même. Tant que le corps ne dit pas stop, tu joues !

Dans ta carrière, est-ce qu’il y des joueurs qui t’ont particulièrement impressionné ?

(Il hésite) J’ai envie de te dire Tony (Parker), surtout parce que je l’ai vu évoluer, on était à l’INSEP ensemble. J’l’ai vu tout p’tit comme ça (il lève la main légèrement au-dessus de la table) à la réunion de l’INSEP : on a crié, on croyait que c’était le gamin de quelqu’un. Les gestes qu’il faisait à l’INSEP, c’est toujours ce qui m’a impressionné, il fait les mêmes en NBA, simplement il les fait plus vite ou avec un peu plus de travail de finition, mais ce sont les mêmes ! Il a gardé le même jeu. Il a peaufiné des choses, mais, en le voyant, tu savais que son avenir était tracé. C’était impressionnant de voir un petit gamin comme ça arriver à faire ces choses-là à 15 ans. Maintenant il a 30 ans, et il a ouvert beaucoup de portes, y’a beaucoup de gens qui peuvent lui dire merci, parce que ces portes, à l’époque, elles étaient fermées. Les joueurs de l’époque s’ils avaient eu les portes ouvertes comme maintenant ils seraient aussi partis en NBA. Le fait qu’il y soit, et avec son niveau, forcément le regard sur la France et sur l’Europe en général a changé. Avant les gens en NBA ne regardaient pas ce qui se passait en France. Éventuellement ils jetaient un petit coup d’œil. Maintenant ils regardent bien, ils suivent, ils savent qui il peut y avoir comme prospect éventuel… et tout ça c’est grâce à lui, je lui tire ma révérence pour ça et pour sa carrière bien sûr !

Et dans le championnat actuel de Pro A ?

Impressionné, il n’y a pas grand-monde… mais j’aime bien Rochestie, j’aime bien son jeu. Je l’avais déjà vu quand j’étais à Roanne, en demi-finale de l’Eurochallenge, je n’ai pas joué mais je l’ai vu jouer, et je le trouvais déjà fort. Et cette saison j’aime bien ce qu’il a apporté, son style de jeu. Après, impressionné : non, mais j’aime vraiment bien.

Pourtant on peut lui reprocher sa défense et que sa deuxième partie de saison n’est pas si flamboyante que ça…

Oui, c’est vrai. Mais quand tu arrives à un certain niveau, ce n’est jamais évident de rester à l’apogée de ton jeu. C’est sûr que, si ça avait été l’inverse, ça aurait été mieux de commencer moyen et de finir en trombe. Pour plusieurs raisons, physiques ou autres, il a baissé de niveau. Et puis il y a des vidéos aussi, les gens ne sont pas cons, tu le scoutes, tu envoies des missionnaires en défense sur lui, plein de trucs qui font que… Après le mec il ne peut pas tout faire, il ne peut pas avoir tous les talents, sinon il ne serait pas en Pro A actuellement. Il faut aussi faire preuve d’indulgence quand même.

Tu as un favori pour les playoffs ?

En France… (il hésite longtemps) peut-être que c’est l’année du triplé pour Chalon. Ils ont fait une belle saison. Après, pourquoi pas Gravelines… Ouais j’ai envie de dire Chalon ou Gravelines. Les deux clubs ont fait une belle saison, Gravelines n’a jamais perdu à domicile, d’ailleurs on a failli les battre chez eux !

Et en NBA ?

Franchement, je ne suis pas trop, trop la NBA. Il m’arrive de regarder des matchs comme ça, sans pour autant être à fond. Je dois être le seul basketteur qui ne veille pas pour regarder les matchs. Pourtant j’aime bien. Pas plus tard qu’hier j’étais posté devant un match. Je ne suis pas une équipe particulière, je suis des équipes parce que je connais des gens dedans mais sinon… si tu me dis de te donner deux noms dans chaque équipe… (il se marre) Si encore c’était à l’époque de Pippen et Jordan… Non mais il y a des joueurs que j’aime bien mais je ne suis pas un acharné. À Nanterre, ils ont fait un jeu dans les vestiaires cette année, un concours de pronostics sur la NCAA : qui allait être champion ? Moi j’ai déclaré forfait direct ! (rires) Je n’ai jamais été dans des villes comme New-York, je dois aussi être le seul basketteur parce que tous sont étonnés à chaque fois que je dis ça ! (rires)

Ton meilleur souvenir basket ?

(il hésite) La médaille de bronze aux championnats d’Europe, à Belgrade en 2005. Mais sinon j’aimerais bien avoir un titre de champion de France, voir l’effet que ça fait de soulever le trophée. Bercy c’est toujours quelque chose, que ce soit le All Star Game, une finale… Soulever le trophée devant le public ça doit être une sensation spéciale, un truc à vivre. Donc peut-être que le meilleur souvenir est encore à venir !

Puisque l’on évoque le public, on ne se rend pas trop compte, en tant que simple supporter/spectateur, mais ça fait quoi quand tu as un public qui te pousse ?

Ça joue. Déjà rien que par rapport aux coups de sifflet. Quand ça siffle que ça hue sur des décisions je peux te dire qu’il y a souvent des compensations derrière, enfin c’est mon avis, les arbitres peuvent être influencés par le public, parce qu’avant d’être arbitre tu es humain et, surtout si tu sais que tu as pris une mauvaise décision, que tu entends tout le monde qui te conspue, ça joue forcément. Et même s’il n’y a pas d’erreur non plus d’ailleurs, ça doit jouer parfois aussi. Et sinon, quand tu n’es pas très bien et que le public te soutient c’est vraiment un sixième homme qui est avec toi. Pareil quand il y a de belles actions, et qu’il s’enflamme, ça te motive en plus. Donc oui, un public qui encourage ça joue, même si c’est difficilement quantifiable.

Et l’inverse, un public qui te siffle, qui te hue ?

Ça dépend déjà si c’est un public adverse ou le tien. Si c’est le tien, moi je ne trouve pas ça correct. Ton propre public qui te hue, pour moi, c’est limite. Si tu supportes une équipe tu la supportes tout le temps, pas uniquement quand elle gagne. Il faut savoir que tu vas perdre à un moment ou à un autre. Il y a des matchs où tu vas super bien jouer, d’autres pas très bien. On peut être touché, triste, mais en venir à siffler ta propre équipe…Il y a d’autres moyens pour montrer que tu n’es pas content, au pire tu arrêtes d’encourager, tout simplement. Ton équipe joue mal, tu la siffles et, le lendemain, si elle joue bien tu l’encourages, ça rime à quoi, que tu suis le sens du vent ? Je pense que, si tu es un supporter d’une équipe, il faut être entier. Soit tu encourages et, si ça ne va vraiment pas, tu trouves un autre moyen que de siffler ton équipe, le mieux c’est de continuer à l’encourager ! Sinon, si ce sont les supporters de l’équipe adverse qui te sifflent, franchement moi ça ne me touche pas plus que ça, ça fait partie du jeu, ils sont contre nous. Après quand ça siffle suite à une grosse faute, ou quand un joueur joue avec le public, ça fait partie du truc et limite ça te motive… après c’est de bonne guerre.

Est-ce que tu voulais rajouter quelque chose ?

Je veux ajouter que le joueur aux chaussettes hautes est encore là. J’ai encore des choses à apporter à une équipe et je ne demande qu’à le montrer. Et j’aimerais bien soulever un trophée, parce qu’une médaille ce n’est pas assez lourd ! (rires)

Merci Mam’.

De rien, merci à toi.

(Interview réalisée et disponible sur catch-and-shoot.com)

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