L'ex-coach du Nantes Rezé Basket, dont il est toujours vice-président, entraîne depuis quatre ans l'équipe féminine ivoirienne. Un vrai coup de foudre.

L'année dernière, Simon Guillou a laissé les commandes du Nantes Rezé Basket à Laurent Buffard. C'est donc en toute liberté qu'il peut désormais se consacrer à l'équipe féminine de la Côte d'Ivoire dont il a pris en mains les destinées depuis quatre ans. « L'Afrique et les Africains m'attiraient depuis longtemps. L'un de mes frères y avait vécu quelques années et m'avait dit que c'était un pays fait pour moi. J'aime la façon dont on vit là-bas. Je savais qu'il y avait un travail intéressant à faire sur le basket ivoirien. Un concours de circonstances et je me suis retrouvé à Abidjan. J'y vais régulièrement 5 ou 6 fois dans l'année. Un vrai dépaysement. » Et un travail payant couronné par une 8e place à la CAN 2007, puis une 4e à la CAN 2009. Et les Ivoiriennes viennent de se qualifier pour les Jeux Africains du Mozambique et la CAN 2011 qui aura lieu au Mali. « On est parti de rien ou presque. L'équipe, composée à 75 % de joueuses d'Abidjan, est jeune. Les filles ont entre 17 et 24 ans. A part deux qui jouent dans une université américaine, les autres ne quittent le pays que pour les rencontres internationales. Contrairement aux garçons. Beaucoup d'Ivoiriens évoluent dans le championnat français. Quelques-uns au plus haut niveau. Ils ont été vice-champions d'Afrique en 2009. On manque d'expérience et surtout de culture du basket. Il a fallu leur apporter de la rigueur. Leur apprendre à arriver à l'heure, par exemple. Mais il y a de vrais talents. Ce sont toutes des athlètes. D'ailleurs, avec le NRB, on a un projet pour faire venir les plus douées en France. Il y en a deux très prometteuses. S'il n'y avait pas eu les problèmes actuels, l'une serait sans doute déjà là. »

Simon Guillou se trouvait justement à Abidjan lors du premier tour des élections. « Quand je vais là-bas, je vis à l'hôtel. Avec beaucoup d'Européens, des gens de l'ONU ou de la CEI. Pendant deux jours, au moment du comptage des votes, on nous avait conseillé de ne pas sortir. Mais tout était paisible. D'ailleurs, je n'ai jamais eu de problèmes, même dans des périodes agitées. Jamais de haine ni de violences verbales. Les Français sont bien intégrés et appréciés. Je suis allé faire un tour dans les bureaux de vote. L'ambiance était détendue, les gens étaient fiers d'aller voter. C'était la fête. » Depuis, les choses se sont malheureusement gâtées. « Je suis surpris de la tournure des événemets. Mais j'ai eu des nouvelles d'Abidjan récemment. Ce n'est pas le chaos du tout et les gens ne sont pas inquiets. Mais tout le monde appréhendait le deuxième tour et se doutait que Gbagbo n'allait pas lâcher comme ça. Je pense que ça va s'atténuer. Ils vont trouver une solution. En tout cas, j'espère. » Avec un retour dans sa deuxième patrie prévu en janvier, il vaudrait mieux.

(Source : maville.com)