Des nouvelles de : Stephen Brun, un Champion de France en 4ème Division

29.08.2016

Lors de leur première rencontre, Sylvain Mousseau lui a peint un tableau réaliste mais peu attrayant de la division. « Il a dû penser que je ne voulais pas qu'il vienne », rigole l'entraîneur de Vanves. Heureusement, l'amour du jeu était trop fort pour Stephen Brun.

Alors qu'il aurait pu profiter d'une retraite sportive bien méritée après 16 saisons passées sur les parquets professionnels, l'ancien international (15 capes avec l'équipe de France entre 2006 et 2008) découvrira, à 36 ans, les charmes de la Nationale 2, la 4e Division hexagonale dont le championnat débute dans trois semaines. Une décision dictée par le « plaisir de jouer » mais surtout par la volonté d'entamer rapidement sa reconversion.

« Il fallait que je vienne sur Paris pour travailler dans les médias, tout se passe ici, explique l'intéressé qui devrait commenter des matchs de basket à la télévision. Je voulais continuer à jouer mais pas de façon professionnelle avec deux entraînements par jour. J'en avais assez des déplacements avec départ le vendredi et retour le dimanche à 5 heures du mat, et des vestiaires avec les états d'âme et les ego des mecs. Quand je vois le nombre de JFL (NDLR : joueurs français) sur le carreau, je me dis que j'ai arrêté au bon moment. Surtout après l'année que j'ai vécue à Cholet. » Il avait été suspendu 10 matchs, dont 5 ferme, pour avoir parié sur des matchs de Pro A et Pro B. « Beaucoup de bruit pour pas grand-chose », jure-t-il.

Brun a donc lui-même contacté des clubs « sur Paris et en proche banlieue » comme Rueil en N 1 et l'équipe du ministère des Finances qui évolue en N 3. « Mais le ministère voulait ma déclaration d'impôts », sourit l'intérieur qui a rapidement opté pour Vanves. « Certains ont peut-être pensé que le basket était terminé quand j'ai annoncé la fin de ma carrière, mais c'est une retraite professionnelle. Là, je suis avec des mecs qui travaillent la journée et se retrouvent le soir pour le basket. Ils ne pensent pas qu'à l'argent. La plupart se connaissent depuis longtemps. Ils se chambrent et sont contents d'être ensemble. L'ambiance est différente. »

Seule exigence du double champion de France Pro A (en 2011 avec Nancy et 2013 avec Nanterre) : ne s'entraîner que trois soirs par semaine au lieu de quatre. Affûté — « j'étais à 110 kg la saison dernière, là je pèse 104 kg, il faut que je rentre dans les costumes pour la télé ! » —, l'intérieur (2,02 m) sait qu'il devra s'adapter au niveau de la N 2. « J'ai été conditionné. Mon coach et des amis m'ont prévenu que mon seuil de tolérance devra être élevé. Mais je ne peux pas demander à des garçons qui ont toujours joué entre la N 1 et la N 2 de s'adapter à moi, c'est à moi de le faire. »

Véritable personnalité du basket français, il s'apprête aussi à être « la cible certains soirs ». « Je m'attends à tout, à des arbitres mauvais, à des adversaires qui veulent me défoncer et me faire péter un câble, confie le double champion de Pro B (en 2005 et 2014). A moi de rester calme. Ce n'est plus mon job à temps plein, j'ai plus de recul même si les gènes sont bien ancrés. Je suis toujours un compétiteur et ce serait dommage de ne pas jouer le haut de tableau. » Vanves ne va pas s'en plaindre.

(Source : Le Parisien)

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