Entretien - Jean Galle : « C'est la plus belle Équipe de France »

08.09.2015

La silhouette s’est un peu voûtée, affaiblie par quelques pépins de santé. Mais Jean Galle (79 ans), maillot du BMLA, le club féminin de Lattes-Montpellier dirigé par le Denaisien Valéry Demory, dont le Calaisien est un supporter attentif, sur le dos, n’aurait raté l’Euro pour rien au monde. Installé depuis 1997 à une vingtaine de kilomètres de Montpellier, l’ancien coach mythique de Berck, champion de France en 1973 et 74, du BCM (1989 à 1995), qui fut aussi sélectionneur national (1985 à 88) garde un œil avisé sur le basket. Verbatim.

Le cœur au Nord :

En 1970, à Berck, c’est un joueur hongrois, Jan Racz, le papa d’Ophélie David, dont un cousin tenait un restaurant à Montpellier, qui nous avait dit venez en vacances, vous allez voir. On est allé avec les enfants. En descendant de voiture, après 1000 km, au camping de Palavas-les-Flots, on est allé directement nager. Ça a été un premier choc. Ça nous changeait de la mer du Nord ! On est venus en vacances pendant des années. Ma femme adore le soleil. On s’y est installés à la retraite, dans un petit village, Restinclières. Je n’ai plus de famille dans le Nord, encore des amis, mais je suis les résultats et mon cœur reste bien nordiste !

L’Euro en France :

C’est fantastique. À Lille, ça va être un événement exceptionnel. Ce stade qui va se transformer en une salle de 27 000 places, ce n’est pas ordinaire. Je ne pourrai pas y aller, mais je peux voir les matchs à Montpellier. J’ai même un ancien Américain de Berck, Ken Gardner qui est tombé amoureux de la France, qui passe quelques jours à la maison pour ça.

Les Bleus :

C’est indiscutable, c’est la plus belle équipe de France de tous les temps. Au niveau des talents réunis, c’est certain, il y a vraiment tout, des joueurs qui ont une expérience exceptionnelle pour gérer les fin de matchs difficiles, ne serait-ce que Tony Parker, et à tous les postes, même des joueurs qui jouent peu, comme Charles Kahudi, apportent. Pour moi, ils devraient être champions d’Europe, mais ce n’est pas gagné d’avance.

Le premier match contre la Finlande (gagné après prolongation) a permis de rentrer dans le championnat d’Europe, il y a eu une prise de conscience qu’il n’y a rien de gagné d’avance et qu’il faudra être performant tout le temps. Mais je rejoins tous les anciens qui disent que ce serait bien que dans vingt ou trente ans, on parle encore de ça. Ce serait une belle chose pour le basket français, qui mérite d’être à un autre niveau que celui où il est aujourd’hui. C’est mon vœu le plus cher, c’est pour ça que je suis supporter à 200 %.

Nando De Colo, très bon joueur, bon gamin :

Je connais bien ses parents et notamment la maman. Que Nando soit au niveau où il est arrivé, ce qu’il apporte à l’équipe, et apportera s’il le faut aux moments décisifs, c’est fantastique. En plus, il est passé par un endroit où il a été bien formé, Cholet (où Jean Galle a été coach, ndlr), ça fait deux paramètres. On peut discuter des heures sur le niveau de la NBA. Il n’a pas réussi là-bas mais pour moi, il a largement le niveau. J’ai coaché un paquet d’Américains, des gars qui avaient joué en NBA et étaient moins forts que lui. Après, ce qu’il a fait cette année avec Moscou, c’est quand même exceptionnel. C’est un très bon joueur et ça doit être un bon gamin.

Le grand Berck :

Ça a quand même été une grande époque. Bien sûr, il y a eu les titres de champions de France, mais il y a surtout eu deux qualifications en demi-finales de la coupe d’Europe, l’Euroligue de maintenant. C’était quand même exceptionnel. J’ai rencontré M. Meneghin, l’ancien grand pivot de Varèse, à la salle. Il se souvenait bien de ce qu’était l’équipe de Berck. J’ai pris l’équipe en N3 à l’époque, en 1967. On a été champions, on est monté en N2, en N1 et en trois ans, on était champions de France.

Il y avait tout. Certains matchs, il y avait plus de 6000 personnes avec une ambiance exceptionnelle au palais des sports, avec des adversaires de renom, Tel Aviv, le Real Madrid, des choses fantastiques. Je suis toujours les résultats de Berck (promu en N1, le 3e niveau national). Beaucoup de clubs qui ont été des grands clubs ont du mal à revenir, on peut aussi citer le cas de Denain. J’ai revu Jean Degros dernièrement, on a reparlé du bon vieux temps. Ces clubs voudraient mais mettent des années car c’est un vrai marathon, un parcours du combattant. Que Berck essaye de refaire surface, c’est très bien, ça me fait plaisir. Ce serait bien qu’il puisse remonter au plus haut niveau mais il y a du chemin à faire car il faut aussi de gros moyens, beaucoup plus qu’avant car en 1970 - 80, la majorité des joueurs et entraîneurs avaient un emploi en plus. Ça ne coûtait pas trop d’argent aux clubs.

Gravelines, la blessure :

Je suis parti fâché, je suis resté déçu et assez frustré de la façon dont ça s’est terminé. Les premières années avec M. Denvers comme président ont été de très belles années sportives et pour la notoriété du club. On a quand même été plusieurs fois demi-finalistes du tournoi des As, on était dans les quatre premiers clubs français. Mais il manquait les moyens. J’étais maître d’éducation physique, j’avais 26 ans, les salaires c’était la misère. M. Denvers avait réussi à me faire entrer à Usinor Dunkerque. Quand il est venu me chercher en 1989, je me suis senti dans l’obligation de renvoyer l’ascenseur car il m’avait vraiment aidé à un moment de ma vie et c’était normal de le faire.

Quand M. Denvers a été battu, avec la nouvelle municipalité, je suis tombé sur des hommes qui m’ont vraiment pourri la vie. C’est une époque où je n’étais encore physiquement pas trop mal. J’ai préféré partir parce que ça se serait mal fini. C’est des gens qui n’avaient pas la fibre basket du tout et qui m’ont fait porter le chapeau sur tout, même sur des erreurs que je n’avais pas faites. Je suis parti avec un sac à dos bien rempli. C’est dommage, je ne pense pas que je méritais que ça se termine comme ça.

(Source : La Voix du Nord)

 

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