Le temps est passé, mais l'entraîneur de Poitiers n'a pas encore tout digéré. Même plus de dix jours après la défaite de trop face à Denain qui a scellé la saison du Poitiers Basket, Ruddy Nelhomme n'avait pas toutes les explications. Il a voulu tout de même relativiser l'échec, insistant sur le positif avant de se projeter vers le futur, dont les contours sont encore très flous. Morceaux choisis.

Frustration et déception

« Il y a une prédominance à la frustration et à la déception. On a tenu ce ticket pour les play-off et on l'a laissé s'échapper à la toute fin. Ça n'a pas été simple pour le staff, pour les joueurs et pour le club. Il reste un goût d'inachevé même si quand on y repense, on fait une saison cohérente. Sur la première partie, on a gagné à la maison, perdu à l'extérieur. L'arrivée de Threatt a changé notre destinée. On a vraiment été sur un parcours très intéressant ensuite. Sans se cacher derrière ça, je suis persuadé que les blessures de Mike et de Pierre-Yves sont pour beaucoup dans cette fin saison ratée. »

Les défaites à domicile

« C'est ce qui m'a le plus déçu. Perdre autant de matchs à la maison, c'est regrettable quand on veut faire preuve d'ambitions. On perd en plus deux fois sur le buzzer. En parallèle de ça, on en a gagné à l'extérieur. On a laissé des matchs qu'on aurait dû prendre comme Vichy ou Rouen par exemple. A la fin, ils nous coûtent chers. Il n'y a pas vraiment d'explication parce que derrière on va gagner des matchs à l'extérieur. Peut-être que défensivement on n'a pas été assez présent. Je pense notamment au dernier match où on a laissé un ou deux paniers faciles dans le dernier quart temps. Il faut être capable de le faire à des moments clés d'un match ou d'une saison. Ça nous a manqué. »

Inconstance de certains, l'inexpérience d'autres

« On attendait un peu plus de toute l'équipe individuellement. Des joueurs comme Sekou et Youssoupha étaient en manque d'expérience, on leur en a donné et en même temps, cette expérience nous a fait défaut à la fin pour aller chercher quelque chose. Ils sont les révélateurs de notre saison au même titre que Drake Reed, Christophe Leonard et Mickaël Var. Chacun dans des registres différents aurait dû nous apporter plus. Par exemple, avec Drake on n'a pas réussi à trouver un juste milieu dans ce qu'il pouvait nous apporter. Mickaël n'avait jamais été un leader dans une équipe. Et Christophe, il sortait de deux saisons quasi blanches donc c'était un pari. Des fois ça marche, des fois sur une partie de la saison seulement. Quant à Guillard, Thinon et Greer, ils ont tenu l'ensemble de par leur expérience, mais par moments ils ont été en dessous de leur valeur. »

 Un avenir encore flou

« Pour l'instant, on a six joueurs sous contrat : Pierre-Yves (Guillard), Arnauld (Thinon), Mike (Joseph), Christophe (Leonard), Sekou (Doumbouya) et Yanik (Blanc). A l'instant T, ça ne signifie rien. On fait un bilan avec le staff. On a discuté aussi avec les joueurs. On les a rencontrés individuellement. Les choses peuvent évoluer constamment. Pour le moment, on ne connaît pas l'enveloppe qui sera attribuée pour construire l'équipe. Peut-être qu'un joueur à fort potentiel va venir nous aider. C'est ce que je souhaite pour ce club. Il faut en avoir la possibilité. On est toujours à l'affût de potentiels et de bonnes affaires. »

(Source : La Nouvelle République)