Le 1er avril 2014, l’AS Monaco Basket a assuré sa première place de Nationale 1 pour la saison 2013/14. Le club monégasque évoluera donc en Pro B la saison prochaine. Sur le Rocher depuis l’été 2012 après deux saisons à Dijon, Anthony Christophe (1,89 m, 31 ans, 6 points à 41,3% de réussite aux tirs, 3,4 rebonds et 4,7 passes décisives pour 9,8 d’évaluation en 26 minutes) est l’un des gros CV de cette équipe qui a gagné vingt-quatre matches de suite entre la quatrième et la vingt-septième journée. Véritable spécialiste de la NM1, division dont il a été le meilleur meneur en 2009/10, le Grenoblois revient avec nous sur cette excellente saison 2013/14.

Tu es monté en Pro B avec Reims, en Pro A avec Besançon et Dijon. C’est la quatrième ascension de ta carrière. Quelle est la recette pour finir premier d’une division ?

Toutes les montées ou titres acquis sont très différents. Mais les points communs entre tous les titres ou les montées acquises sont tout d’abord une équipe composée de joueurs talentueux par rapport au niveau joué. Mais surtout d’un vestiaire soudé dans les moments difficiles que se soient pendant les entraînements, les matches ou dans la vie de tous les jours.

Cette année à Monaco, vous avez eu deux défaites rapidement. Que s’est-il passé ?

Les deux défaites sont la conséquence d’une pré saison ou on a joué aucune équipe NM1 peut être. Géographiquement c’est compliqué de trouver une équipe NM1 dans le Sud Est de la France. Après, il y a eu aussi le fait que Dusan (Kecman) n’a pas été performant de suite. Ça ne remet en aucun cas en doute son talent et sa carrière. Et jouer à ses côtés a été un honneur. Il y a aussi le fait que chaque équipe contre qui nous avons joué jouent leur meilleur match de leur saison contre nous. Ça a été le cas lors de ces deux matches. Il y a toujours une période de « dépucelage » pour les gros budgets de la division en N1.

Les changements d’effectif (départ de Dusan Kecman remplacé par Milutin Aleksic, arrivée de Michael Mokongo) ont été très bénéfiques ?

Oui, (Milutin) Aleksic a apporté sa faculté à faire pas mal de choses ; création, une présence au rebond, à la marque. En plus, il est revenu avec une attitude exemplaire. Pour cela, la présence de nos dirigeants et de Savo (Vucevic, l’entraîneur) a été très bénéfique. Mika, lui, a apporté un talent indéniable pour la division sur sa capacité à scorer et sa vitesse balle en main.

Quel a été le déclic pour entamer cette série de 24 victoires ?

Le champion de N1 est souvent l’équipe qui réalise la plus grosse série de victoire dans la saison. Il y a donc déjà une question de calendrier. Ensuite c’est le fruit d’un travail sur le terrain bien sur mais aussi la capacité mentale d’être toujours prêt à jouer un match contre une équipe qui attendait qu’une seule chose : « faire tomber les RocBoyz ». Pour cela, c’était souvent la guerre à l’entraînement pour la moindre possession. On se mettait en situation de compétition. Souvent le jeudi était plus intense et plus dur que le samedi. Ça nous a permis de toujours préparer les matchs avec sérieux et envie, que ce soit contre le Centre Fédéral ou Angers. En plus du coach qui, de par son expérience du haut niveau, prenait soin de nous rappeler du danger qui nous attendait chaque week-end.

Est-ce la meilleure équipe de NM1 dans laquelle tu as joué ?

En terme d’addition de talents individuels oui, c’est indéniable. Après, il y aurait quand même match avec Reims version 2010 avant leur fusion (avec Châlons, NDLR).

Le club de Monaco est souvent décrié à cause de son énorme budget pour ce niveau et l’absence de spectateurs. Comment le vivez vous ?

Personnellement je vis mal que le titre d’un club comme celui-ci se résume à une histoire d’argent. J’ai vu mes coéquipiers, mes coaches, le staff qui ont travaillé chaque jour à la salle pour mener à bien le projet. Et là je ne vous parle que de la partie visible de l’iceberg. Car à Monaco, plus qu’ailleurs, nous avons des bénévoles très actifs et très insérés dans la vie du club en lui même. Autant en mini poussin que pour l’équipe fanion. C’est aussi un des facteurs de notre titre. Arnaud Giusti, notre président, ainsi que Gerard Tupet, tient a maintenir cet état d’esprit. Ce qui ne l’empêche pas d’être ambitieux pour le futur. Les mauvaises langues, je les invite avec plaisir un week-end pour voir que l’AS Monaco Basket est un club aussi humain qu’ambitieux. Et résumer la Roca Team à une simple histoire de budget est une insulte à toutes ces personnes qui font le club. Donc ça m’énerve. Enfin, pour en revenir sur le public. Monaco n’a perdu que deux fois domicile lors des trois dernières années. Nous sommes invaincus cette année avant de recevoir Vichy. Nous sommes donc fiers de nos supporteurs. Ils ont fait leur boulot depuis le début du projet, démarrer il y a de ça trois ans.

D’ailleurs, l’affluence augmente non ?

Ils sont de plus en plus nombreux oui. Contre Angers, en décembre, c’était super. Et je suis sur qu’on sera encore plus nombreux pour fêter le dernier match de la saison et le titre face à une équipe de Vichy toujours très dure à jouer.

Sur le Rocher, sens-tu un effet ASM Basket ?

Oui, on le ressent. Je suis souvent dehors et de plus en plus de personne m’en parlent et sont fiers de voir leur club gagner un titre.

En Play-Offs, tu vois qui monter avec vous en Pro B ?

Je vais faire le sentimental mais j’aimerais qu’un de mes amis passent. Donc Angers pour Julien Bestron, Charleville-Mézières pour Mouss Diallo ou Blois pour Ben Monclar et Mickaël Hay.

Après un vainqueur de l’Euroleague (Kecman) et un ex-meilleur marqueur de Pro A (Derrick Obasohan), l’ASM recrutera qui cet été ? Un champion NBA ?

C’est aux dirigeants qu’il faudra demander mais quoiqu’il arrive Monaco recrutera en fonction de ses ambitions et de ses moyens. Quoiqu’il arrive, les joueurs se devront de tout donner pour mener a bien le projet. À l’image de Derrick Obasohan qui est venu ici avec beaucoup d’ambitions, de sérieux et beaucoup d’envie alors qu’il pouvait certainement rendre encore de bons services en Pro A ou Pro B.

(Source : catch-and-shoot.com)