Même si la qualification pour les playoffs n’a pas été facile à aller chercher, Charles KAHUDI assure que le MSB sera au rendez-vous face à l’ASVEL.

Quand on lui demande si la quatrième place du MSB en saison régulière n’est pas inespérée, Charles Kahudi avoue en rigolant que lui et ses coéquipiers passeraient presque pour des escrocs. Mais celui qui réalise la meilleure saison de sa carrière ne veut pas se contenter d’une simple qualification pour un quart de finale de playoffs face à l’ASVEL. Entretien. 

Quand on regarde par quoi est passé Le Mans on a l’impression que la quatrième place avec l’avantage du terrain est quasiment inespérée…

Charles Kahudi : Ah oui là on passe un peu pour des escrocs. C’est vrai que l’on a eu une saison compliquée avec pas mal de blessures, des changements de joueurs, des hauts et des bas dans la compréhension et la coordination entre nous. On s’est vraiment unifié sur la fin pour faire les playoffs. Il y’a trois semaines on n’était même pas dans les huit. Finir quatrième c’est vraiment un coup de chance. 

Il y’avait une part de pression pour ne pas être un membre de l’équipe qui aurait pu interrompre la longue présence du MSB en playoffs (18 années consécutives sans compter cette saison 14/15) ?

Bien sûr que si. Moi ça fait six ans que je suis au Mans. Chaque année j’ai connu les playoffs, plus ou moins le haut de tableau à chaque fois. Là on se disait qu’on n’allait pas faire les playoffs, il y’avait une grosse pression sur le club. On sentait que même à l’extérieur les gens étaient vraiment déçus. On s’est fait siffler plusieurs fois même dans des matchs où on était quand même dedans. En tant que joueur ça touche mais en tant qu’homme encore plus. Il fallait qu’on se rebelle et on avait à cœur de bien finir la saison. C’est ce qu’on a réussi à faire avec ces victoires et finir quatrième c’est la cerise sur la gâteau. Maintenant ce n’est pas fini.

Est-ce-que vous vous êtes nourri de ces difficultés ?
 
On s’est nourri de tout ça comme beaucoup d’équipes. On a eu pas mal de blessures, moi j’en ai eu quelques-unes. Le seul joueur je pense qui n’a rien eu c’est Shy Ely. Ça montre à quel point on a été éprouvé cette saison. Finir quatrième c’est très bien. Maintenant les playoffs ça va être très disputé. Villeurbanne je pense qu’ils sont prêts mais nous on le sera aussi.

L’ASVEL a également eu comme vous ses moments up and down ; comment tu vois cette série ? 

Le dernier match contre eux à la maison était très disputé et très engagé. On sait qu’ils ont des beaux joueurs qui ont beaucoup de talent, Alex Acker, David Lighty, Trent Meacham qui est un meneur gestionnaire qui tient bien la baraque… On a gagné avec une grosse défense, en étant fort en attaque et en leur rentrant dedans. Il va falloir reproduire le même schéma en l’améliorant encore plus afin de les faire déjouer. 

A titre personnel as-tu une motivation particulière sachant que ça pourrait être ta dernière saison au club ?

Bien sûr mais je ne me focalise pas trop sur ça pour l’instant. Je suis sur une bonne dynamique, je fais une bonne saison, la meilleure de ma carrière. Je me dis que quoi qu’il arrive ça sera du bonus. C’est ma meilleure saison et rien ne m’empêche de trouver autre chose de mieux. Après j’ai toujours dit que ça serait rare de trouver mieux que le MSB en France mais on verra ce qui va se passer. Je ne me mets pas de pression par rapport à ça. Le plus important c’est d’aborder les playoffs de la meilleure des manières, commencer par une victoire et continuer à surprendre comme on l’a fait ces dernières semaines.

Tu parles de la meilleure saison de ta carrière ; à quoi tu l’attribues ?

Je l’attribue déjà à un gros travail mental ; j’ai un coach mental avec qui je bosse régulièrement. Quand on vous met un peu une étiquette de défenseur, c’est bien mais ça n’est jamais évident parce que lorsque tu es sur le terrain tu as envie de tout faire. Ça fait pas mal d’années que je travaille pour développer mon jeu. Il faut avoir plusieurs armes et savoir les utiliser pour les mettre en avant. Ce travail avec mon coach mental m’a beaucoup aidé à prendre conscience de mes forces. Cette année Erman KUNTER m’a aussi laissé plus de libertés dans le jeu, il m’a poussé à être plus agressif. Mes coéquipiers m’ont poussé aussi et voyaient à l’entrainement que je pouvais beaucoup plus apporter. Ça a fait que j’ai pris confiance même si j’ai eu des matchs sans. Dans mes stats cette évolution est chiffrée tout en gardant mon identité défensive.

Source : BasketActu