ITW Charles Kahudi (Villeurbanne) : « On veut tout gagner »

10.11.2015

Homme fort d'une équipe de Lyon-Villeurbanne leader du championnat, Charles Kahudi (197 m, 29 ans) affiche ses ambitions.

Vous venez de vous imposer contre Le Havre (85-55) au terme d’un match à sens unique entre le premier et le dernier du classement. Est-ce votre match le plus abouti cette saison ?

C’est sûr que c’est le plus gros écart mais ce n’est pas forcément le plus abouti. Bon, on a quand même tenu Le Havre à 55 points, sur la plupart de leurs matches, ils scorent beaucoup plus que ça donc c’est une bonne note défensive. Mais comme je le dis souvent aux gars, il faut voir plus loin que ça, donc il faut être vraiment concentré sur tous les détails pendant 40 minutes. J’espère qu’on pourra donc faire des matches encore mieux finis que celui-là. Mais c’est sûr que comparé au match de Dijon la semaine précédente, l’écart est beaucoup plus conséquent. J’avais cru lire qu’on ne gagnait pas nos matches assez largement, sans trop convaincre. Là, on a fait le job qu’on voulait faire.

C’est en tout cas une victoire très intéressante puisque dans le même temps, Strasbourg a perdu à Orléans. Résultat, l’ASVEL est seule en tête après sept journées. On annonçait cette équipe forte, séduisante sur le papier, le début de saison le confirme.

Oui, le début de saison est très bon. On est seul premier, on n’a connu qu’une défaite, face  Cholet, sur une fin de match qu’on n’a vraiment pas su gérer. Donc c’est une défaite dont on parle entre nous, on s’en sert pour mieux gérer nos fins de matches. Maintenant, on a une très bonne équipe, des bons joueurs à tous les postes et c’est sûr qu’on veut jouer les premiers rôles en Pro A. On monte crescendo en température, n sait aussi que les échéances du mois de décembre vont être plus difficiles, avec beaucoup d’équipes du Top 8 à jouer. On va se déplacer au Mans, jouer Gravelines… On va forcément avoir des matches-up plus difficiles, car c’est vrai que le mois de novembre nous est plus favorable, même si on ne prend personne de haut.

L’ASVEL est une institution du championnat, une équipe qui figure souvent parmi les gros budgets de Pro A et sur laquelle il y a tous les ans beaucoup d’attentes. Mais cette année, étant donné le début de saison de l’équipe, l’ASVEL ne serait-elle pas tout simplement LE favori du championnat ?

Je suis convaincu qu’on n’a à rougir de personne. L’équipe a été construite pour essayer de gagner toutes les compétitions dans lesquelles elle est engagée. Moi je suis venu ici parce que je voulais gagner. On a un très bon groupe, il nous reste beaucoup de travail mais on a le potentiel pour aller au bout et on veut tout gagner.

Tu as signé à Villeurbanne après un long bail au Mans. Qu’est-ce qui t’a poussé à faire ce choix ?

J’avais besoin de changer d’air, de voir autre chose et puis les challenges qu’on me proposait n’étaient soit pas confirmés totalement, soit pas vraiment intéressants. Il y a eu aussi des problèmes de timing entre le moment où j’ai donné ma parole pour un projet, alors que d’autres projets sont arrivés par la suite. Mais à partir du moment où j’ai donné ma parole, je ne reviens pas dessus. J’en ai beaucoup parlé avec Tony Parker, aussi avec J.D. Jackson (son ancien coach au Mans, à l’ASVEL depuis l’an dernier) parce que c’était u plus. Même si j’arrivais en retard en préparation à cause de l’équipe de France, ça n’allait pas être trop problématique parce que j’ai bien connu sa méthode au Mans.

L’ASVEL encaisse beaucoup moins de points cette année que la saison dernière (64,3 points en moyenne contre 72,5 l’an dernier). En tant que spécialiste défensif reconnu, estimes-tu être le principal responsable de ces progrès défensifs ?

Ca fait partie de mes qualités intrinsèques. Je suis convaincu, que ce soit en équipe de France, à l’ASVEL ou au Mans, que mon investissement défensif peut être un boost pour le reste de l’équipe, et l’entraîné dans son sillage. Donc j’essaie de le faire partout où je passe. Maintenant, on a aussi Darryl Watkins qui défend très dur, D.J. Newbill qui est aussi un teigneux, Trenton Meacham… On a beaucoup de joueurs qui peuvent tenir les duels et qui aiment les challenges. Donc ça ne dépend pas que de moi.

Ce qui frappe aussi à Villeurbanne cette saison, c’est que personne ne sort vraiment du lot. Les temps de jeu sont bien répartis avec un maximum de 25 minutes pour Trenton Meacham, aucun joueur à plus de 11 points, des postes doublés, voire triplés… Finalement, n’est-ce pas l’équipe la plus dense dans laquelle tu as jouée jusqu’à présent ?

Oui peut-être. Lors de ma première année au Mans, c’était dense avec deux meneurs, deux postes 2… Mais les années suivantes, j’étais le seul vrai pro confirmé sur mon poste, avec souvent Kevin Mendy en back up qui n’a pas eu la chance d’avoir beaucoup d’opportunités. J’avais je n’avais connu une équipe comme celle-là, où ça tourne beaucoup avec des temps de jeu moins importants pour chacun.

Du coup, même si l’équipe marche très bien et que tu y joues un rôle très important, ton influence statistique est paradoxalement en baisse par rapport à tes dernières saisons au Mans. Comment vis-tu ça ?

Je suis compétiteur, donc c’est sûr que je veux des responsabilités, je veux des ballons, je veux être important. Je le suis, mais je le serai encore plus par la suite. Ca ne fait qu’un mois et demi que j’ai rejoint cette équipe, je monte crescendo et j’espère gagner encore en responsabilités. C’est à moi d’aller les chercher, mais ça marche très bien, on gagne, même si je compte bien encore monter mon niveau de jeu. En tout cas je ne suis pas du tout inquiet quant à mon rendement. Je suis à 10 points en 25 minutes, l’an dernier j’étais à un peu plus de 12 points, donc ça fait un panier en plus alors que je joue 5 minutes de moins. Je ne suis pas inquiet.

La Pro A a perdu bon nombre de ses joueurs français emblématiques ces dernières années : Edwin Jackson, Antoine Diot, Adrien Moerman… Toi, tu es toujours là, dans une équipe majeure du championnat. Te considères-tu comme un candidat au trophée de MVP ?

J’ai des objectifs personnels et j’ai toujours été très dur avec moi-même. Je garde ça pour moi mais ce que je veux en premier lieu, c’est gagner, tout : championnat, Coupe de France, Leaders Cup FIBA Europe Cup… Quoi que ce soit, je veux tout gagner et c’est mon leitmotiv. Maintenant, je suis un bosseur donc je sais que c’est le travail que je fais sur le terrain qui pourra m’offrir des récompenses. Mais j’ai beaucoup d’objectifs.

Tu as fait plusieurs bonnes saisons au Mans mais finalement, cette ASVEL version 2015-16 n’est-elle pas la meilleure chance depuis le début de ta carrière d’être champion de France ?

Oui et non. Lors de mes premières saisons au Mans, je n’avais pas le même rôle qu’aujourd’hui mais on avait déjà de très forts joueurs : Dewarick Spencer, Marc Salyers, Ben Dewar, Alex Acker… Depuis, j’ai pris en maturité, j’ai goûté à la victoire comme en Leaders Cup il y a deux ans. J’ai faim de titres et je suis venu à Lyon pour ça, ce challenge de ramener l’ASVEL sur le devant de la scène.

Vous avez annoncé des ambitions pour la FIBA Europe Cup. Le fait que Nanterre ait gagné l’EuroChallenge l’année dernière, cela a-t-il rendu à nouveau les coupes d’Europe accessibles aux clubs français dans la tête ?

Je ne sais pas pour les autres équipes mais nous, on veut la jouer à fond pour la gagner. On a les armes pour mais il faut être concentré jusqu’au bout parce qu’on peut être surpris par des équipes supposées moins fortes. Il y a toujours des joueurs qui veulent montrer des choses pour signer dans des championnats plus huppés derrière.

Avec ton passé d’international, les médailles remportées en équipe de France, sens-tu que le regard posé sur toi a changé en coupe d’Europe ?

Franchement, je ne prête pas trop attention à tout ça. Avant les matches, je suis dans ma bulle ma routine, donc je ne fais pas attention à ça. C’est vrai qu’en ce moment, on double beaucoup sur moi, même en championnat de France. A partir de là, il faut que je m’adapte. Quand on me trappe, il faut trouver d’autres solutions mais c’est bien, ça veut dire que je suis dangereux, c’est l’objectif.

Ce week-end, vous allez jouer à Orléans, une équipe qui vient de battre Strasbourg. Que penses-tu de cette formation ?

J’ai vu leur match contre Gravelines et celui contre Strasbourg, c’est une équipe de shooteurs et quand des shooteurs sont dans leur zone, c’est compliqué de les en faire sortir. Il va falloir leur imposer un défi physique, les contester au maximum mais ils ont du répondant, un bel effectif, et puis il y aura certainement un esprit de revanche pour certains. Le coach Pierre Vincent va retrouver l’ASVEL, qui l’a licencié l’an dernier, Antoine Eïto a été formé à Villeurbanne donc pour lui c’est toujours particulier. Il va falloir vraiment faire attention, c’est une équipe de revanchards et il va falloir les respecter.

(Source : LNB)

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