Éric Girard est la personnalité de l’année 2016 selon nos lecteurs. Le coach de l’ESSM a fait monter le club en Pro A. Son livre, « Je n’ai qu’une parole », a aussi beaucoup ému.

Vous avez été élu personnalité de l’année, avec près de 47% des voix, devant le kayakiste Maxime Beaumont, 13%. Comment interprétez-vous ce plébiscite ?

C’est à la fois très… flatteur et embarrassant. Maxime est une personne charismatique, avec de grandes valeurs humaines, un passé de sportif exceptionnel, reconnu dans le monde entier. Le devancer, c’est assez inimaginable. Je suis honoré d’être reconnu de la sorte dans les Hauts-de-France, ma région d’adoption désormais… D’autres personnes méritaient certainement autant que moi ce plébiscite, mais j’imagine aussi que la dynamique avec l’ESSM depuis quelque temps, ainsi que mon livre qui a touché beaucoup de monde, ont boosté les votes. Dans tous les cas, je suis très reconnaissant et remercie tous les votants de la "Semaine dans le Boulonnais" qui m’ont fait confiance.

Cela vous touche-t-il ?

Oui énormément. Notre métier est ingrat et être reconnu de la sorte par autant de personnes m’honore. Cette distinction, je la partage entièrement avec notre équipe, mes dirigeants et notre public. Sans eux, un entraîneur n’est rien...

Quels sont les retours des lecteurs quant à votre ouvrage ?

J’ai de merveilleux retours de notre livre coécrit avec Pierre Ballester. Bien sûr, du petit monde du basket, mais surtout de beaucoup de personnes inconnues qui m’adressent de nombreux messages d’encouragements, pour me dire que le livre les a aidés (ou leurs proches), dans l’approche de la maladie ou dans le combat qu’ils mènent. Tous ces témoignages sont finalement le meilleur retour que je pouvais avoir, sans jamais l’imaginer avant.

Parlons un peu basket. Quel bilan tirez-vous de cette première partie de saison, deux journées avant la fin de la phase aller ?

Le bilan est très positif et au-delà de nos prévisions. Être 9e ex æquo avec sept victoires est bien, même s’il ne faudra se relâcher à aucun moment. Une victoire encore au minimum avant les matchs retours, pourrait rendre la deuxième phase extrêmement captivante. Deux victoires et la Leader’s Cup pourrait devenir une réalité.

Avez-vous des regrets sur certains matchs ?

Quand on perd, on peut toujours en avoir, mais je crois que la défaite la plus frustrante est celle contre Monaco, où nous avons vraiment compris que nous ne serions pas respectés de la même façon que certaines équipes. Nous devons faire avec, sans l’accepter pour autant !

Beaucoup d’équipes se tiennent dans un mouchoir. Selon vous, de combien de victoires l’ESSM aura-t-elle besoin pour assurer son maintien ?

Je pense que cette année il faudra 12 victoires même si depuis 3 ans, 10 voire 9 victoires suffisaient !

Quels sont les domaines où votre équipe peut, doit encore progresser ?

La constance individuelle de certains joueurs, le secteur offensif et l’agressivité offensive.

Ces dernières semaines, on ne parle plus que du Chaudron et de la ferveur des supporters, même à l’extérieur. Pensez-vous que cela influe sur le jeu de l’adversaire ?

C’est toujours difficile à mesurer l’impact des supporters dans une salle, par rapport à l’adversaire, cela les motive aussi beaucoup de jouer dans une telle ambiance. Mais dans tous les cas, c’est un immense plaisir de les avoir à nos côtés. Ils sont merveilleux et n’ont pas d’égal en France actuellement. Ils se dirigent sans aucun doute vers le trophée de meilleur public de Pro A s’ils continuent de la sorte à domicile comme à l’extérieur… À Gravelines le 16, cela sera un nouvel exemple.

Finalement, il n’y aurait pas de pigiste médical pour remplacer Mo Hachad, blessé jusqu’à la fin du mois de janvier. Cela vous inquiète-t-il ?

Non, car c’est une décision validée par le staff technique et le Président. Mo est une des belles surprises de notre début de saison et un pigiste l’aurait réglementairement poussé hors de l’équipe jusqu’à début février. On espère le retrouver avec nous avant cela. Et puis, le retour au 1er plan de Benoit, la montée en régime de Jessie ainsi que le retour de Arizona nous aiderons à compenser l’absence de Mo pour 2 ou 3 matchs encore...

(Source : La Semaine dans le Boulonnais)