ITW Fabien Causeur : "Les Pistons m’avaient invité pour les Summer Leagues"

27.07.2015

Dans le groupe des pré-sélectionnés l’an passé, Fabien Causeur n’avait pas passé le cut avant la Coupe du Monde. Cette année, l'ancien choletais revient avec le vent en poupe en Equipe de France, tout droit sorti de sa belle saison au pays basque où il a élu domicile depuis l’été 2012.

L’arrière de Vitoria arrive sans pression, bien conscient que la hiérarchie instaurée par Vincent Collet, si elle n’est pas immuable, est tout de même bien ébauchée. BasketUSA a en tout cas profité de l’occasion pour l’interroger sur sa saison en Espagne, son regard sur le basket européen et espagnol… et les summer leagues NBA !

Fabien, tu fais ton retour dans le groupe pour la première fois depuis 2012, comment as-tu vécu les bons résultats de l’Equipe en compétition ?

« Quand tu vois que l’équipe gagne des titres, c’est évident que t’as envie d’en être. Tu es content pour eux mais à la limite, tu es un peu jaloux parce que tu aurais bien aimé y participer et vivre ça avec eux. C’est pour ça que je suis très heureux d’être dans le groupe aujourd’hui. »

Justement, quel est ton état d’esprit pour cette nouvelle prépa ? 

« Je viens ici sans pression. Je viens ici pour travailler et aider le groupe. Il peut se passer plein de choses pendant une prépa et je suis là sans pression, au jour le jour, pour voir comment ça va se passer. Mais je suis très positif. »

Tu as réalisé une très belle saison à Vitoria, avec de belles prestations individuelles en Euroligue et en Liga, comment juges-tu ta campagne ?

« Je suis très content. Déçu un peu collectivement de ce qu’on a fait aussi. Parce qu’on a fait un très mauvais début de saison, et après on a eu des hauts et des bas, on a été en dent de scie toute la saison. Individuellement, je suis content parce que j’ai eu beaucoup de responsabilités, beaucoup de minutes, le coach m’a vraiment laissé jouer mon jeu, et j’ai pu montrer que j’étais au niveau. Ma présence ici est une belle récompense de ma saison. »

Tu as été diagnostiqué avec une anomalie rénale à l’automne 2013…

« En fait, ce n’est pas un problème grave, c’est juste un truc que j’aurai toute ma vie, c’est oublié. Je n’y pense pas tous les jours. Au début, c’est vrai que j’ai eu peur par rapport à la suite de ma carrière. Ce fut un moment difficile parce que les gens ont pensé que j’étais quelqu’un de malade et que je n’allais pas revenir à mon niveau. C’est pour ça que je savoure ma saison, et ma présence en Equipe de France, parce que j’ai fait mentir pas mal de monde. »

C’est la perception des gens qui t’a le plus blessé ?

« C’est ça qui m’a fait le plus mal en fait ! Parce que moi, j’allais bien, je ne sentais rien, ça ne me gênait pas du tout. Mais le regard des gens sur moi avait changé. Si j’avais une mauvaise performance ou un mauvais passage, ils mettaient tout de suite ça sur le compte d’une maladie ou quelque chose comme ça. C’était ça qui était un peu décevant. Maintenant, c’est du passé. Personne n’en parle. Quand tu es bon, on n’en parle plus. »

Cette année, ton copain Thomas Heurtel a quitté le bateau basque, tu as pris ça comment toi ?

« A double tranchant parce que Thomas, c’est un ami et ça fait un moment qu’on joue ensemble. Mais j’étais aussi très content pour lui car c’est ce qu’il voulait. Il voulait partir, il voulait vivre une autre expérience dans un très bon club européen. Et de mon côté, son départ m’a donné plus de responsabilités. Le coach s’est retourné un peu vers moi pour jouer les pick & roll, pour jouer pas mal de situations offensives. Du coup, pour moi, c’était un plus. Mais on en avait parlé avant, je savais que quand il allait partir, ils allaient me donner plus de responsabilités. C’était bien pour moi aussi. On est content tous les deux dans le fond. »

Belle saison mais pas de titre ! En Euroligue, plusieurs clubs (le CSKA, le Barça, le Real, le Fener) se détachent nettement du troupeau. N’est-ce pas un peu décourageant ?

« Oui, c’est très dur car il y a des équipes qui sont armées, c’est vraiment pas facile de les bouger. Après il y a des équipes qui arrivent à faire des exploits, un peu comme l’Olympiakos, même si eux ont toujours une bonne équipe. Mais par rapport à des équipes comme le Real, le Barça, CSKA, c’est toujours exceptionnel ce qu’ils font. Donc, ce n’est jamais facile. Mais ce qui importe en Euroligue, c’est la forme de l’équipe. A un moment donné, si l’équipe est en forme, elle enchaîne deux trois victoires d’affilée et boum elle est qualifiée. Nous, on est passé à rien, à une victoire de se qualifier, devant l’Efes justement. Et cette année, l’objectif sera encore de passer au Top 16 et après voir match après match jusqu’où on peut aller en playoffs. En Liga, on a vraiment d’autres ambitions. Cette année, on a fini sixième et veut être dans le trio de tête ou le quatuor la saison prochaine. »

Et en Liga, c’est la même limonade avec le Real et le Barça qui sont les deux locomotives. Entre vous, les joueurs, vous en discutez de cet écart ou vous gardez toujours l’esprit de compétition à tout prix ? 

« Tout le monde sait qu’il peut se passer beaucoup de choses en une saison. Cette année, Malaga a été devant pendant un bon moment mais on savait très bien que sur la fin, le Real et le Barça, ils allaient revenir fort. Et c’est presque toujours la même finale ! C’est deux équipes incontournables qui dominent, je dirais presque l’Europe… mais oui, c’est ce qui s’est passé avec le Real cette année. Donc c’est difficile de les détrôner. Mais c’est possible. On l’a fait il y a deux ans, on avait fini deuxième de la saison devant le Barça. Il faut que l’équipe soit constante. Cette année, on a besoin d’un bon équilibre, on a eu beaucoup trop de changements de joueurs cette saison. On a besoin de quelque chose de sain pour avoir des résultats la saison prochaine. »

Tu es en Espagne depuis 2012, tu t’y sens bien ?

« Je suis très heureux là-bas. Il me reste un an de contrat, donc après on verra bien. Je me mettrai sur le marché pour voir un peu ce qui se passe mais c’est clair que l’Espagne, c’est un endroit qui me plaît. J’aime bien, c’est vrai que les gens sont très chaleureux, il y a de superbes villes. Et puis, il fait beau tout le temps. Je me suis très bien acclimaté au pays donc j’ai bien envie de continuer là-bas. »

La NBA, les summer leagues, ça ne te branche pas ?

« On m’en a proposé une summer league cette année. Mais non, pas plus que ça ! Parce qu’obtenir un contrat en passant par la summer league, allez, tu as 2% de chance, sur le nombre de joueurs qu’il y a. Quand je sais qu’il y a l’Equipe de France l’été, je préfère m’entraîner individuellement, faire mon petit programme de mon côté et arriver plus ou moins en forme. Parce qu’après, arriver trop en forme, ça ne sert à rien vu le temps qu’on a. La summer league, c’est pas un objectif car je sais que la NBA, c’est quelque chose qui est plus ou moins fermée pour moi, par rapport à mon poste, par rapport à mon physique. Donc je préfère me concentrer sur mon club. »

Quelle était la franchise qui t’a proposé un spot ?

« C’était Detroit. Comme j’ai dit, je n’ai même pas laissé pousser le truc à mon agent. Ce n’est pas mon truc. En plus, j’aime vraiment faire un bon break l’été, et après revenir à mon rythme, m’entraîner ou pour l’Equipe de France ou pour Vitoria. Car après ça reprend dur, la prépa est très dure là-bas. »

Question à long-terme: tu te vois revenir en France en fin de carrière ?

« Il y aura un retour en France oui. Mais où, je ne sais pas. Il y a toujours des affinités havraises et choletaises forcément, c’est les deux clubs qui m’ont vraiment formé en France. On verra le moment venu où ces clubs en seront. Je sais qu’au Havre, économiquement, c’est très compliqué. A Cholet, c’est vrai que j’ai passé des moments inoubliables. Il y a beaucoup de joueurs qui sont partis. C’est douloureux parce que j’ai suivi les résultats et ça n’allait pas fort. J’ai eu Thierry Chevrier au téléphone il n’y a pas si longtemps que ça. C’est un club que tu aimerais bien aider mais bon, il faut aussi que je pense à ma carrière. »

Source : Basket USA

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