ITW Jean-Manuel Sousa (Saint-Quentin) : « Rigueur et discipline en défense, liberté et talent individuel en attaque »

21.10.2015

Ancien meneur de jeu, Jean-Manuel Sousa, formé au CSP Limoges, a ensuite fait de l’excellent travail à la formation du STB Le Havre, où il a été sacré deux fois Champion de France (2008, 2007). En Seine-Maritime, il en a vu défiler des joueurs : Ian Mahinmi, Pape Sy, Rudy Jomby, Fabien Causeur, Romain Duport… Mais aussi Mérédis Houmounou qu’il retrouve cette saison à Saint-Quentin. Joueur, « JMS » avait horreur de perdre. Entraîneur, il a toujours horreur de perdre. Entretien avec Jean-Manuel Sousa (50 ans), le nouveau coach du SQBB, qui a retrouvé un banc de touche. Le natif d’Ovar (Portugal) était sans club, après avoir été remercié par Cholet (Pro A), fin décembre 2013.

Comment avez-vous vécu votre période d’inactivité ?

Plutôt bien. Depuis l’âge de 12 ans, j’ai fait du basket quasiment tout le temps. Ça m’a permis de me poser des questions. Mais aussi de réfléchir à ce que je voulais vraiment faire et comment. De me reposer également un peu, de recharger les batteries, et d’oublier un petit peu le basket.

Vous en avez profité pour regarder beaucoup de matches…

De NBA, d’Euroleague et du championnat de France. Comme j’habitais au Havre, j’allais voir jouer le STB tous les quinze jours. J’ai pu regarder ce que les autres font et comment les équipes jouent. Et essayer de corriger certaines choses par rapport au basket que je proposais, notamment défensivement, en faisant des choses différentes. Affiner le basket que l’on veut mettre en place. Essayer aussi de faire une espèce de bilan. Quand on est dedans, les saisons s’enchaînent et on ne prend pas forcément le temps de réfléchir à ce que l’on fait.

En quoi le terrain vous a manqué ?

Venir le matin à la salle, retrouver ses joueurs, vivre sa passion. Et le samedi soir, l’adrénaline du match à préparer et du résultat final. On ne se passe pas d’une passion comme ça.

Quand le SQBB vous a contacté, quelle a été votre réaction ?

J’ai été coupé par Cholet (Pro A) en décembre 2013, et j’aurais pu repartir tout de suite en Pro A, avec Rouen. Ça ne s’est pas fait. Quand Saint-Quentin m’a contacté la première fois, on s’est rencontré et on a discuté. Ça ne s’est pas fait tout de suite, Thomas (Giorguitti) reprenant l’équipe. Saint-Quentin est revenu à la charge à la fin de la saison. On a rediscuté, j’ai senti qu’ils avaient vraiment la volonté de construire quelque chose et d’aller de l’avant. Maintenant, on verra le temps qu’on va mettre pour construire ce club qui a tout pour retrouver la Pro A.

Il va falloir un peu de temps…

Je ne dis pas qu’on va y retourner demain. Je ne dis pas qu’à l’heure actuelle, le club de Saint-Quentin est prêt à jouer en Pro A, car ce serait mentir. Il y a beaucoup de choses à améliorer et à faire, avant de prétendre à une montée. Mon objectif, c’était d’avoir un club qui avait déjà connu la Pro A et qui a envie d’y retourner, en se donnant les moyens d’y parvenir.

Vos impressions sur le club ?

C’est un club, où il y a de la passion. Il suffit de regarder les matches amicaux, les gens viennent à la salle. Il y a un public. Les gens sont derrière leur équipe. La ville est attachée à son club de basket. Ça, c’est important. Le club comme la ville ont les mêmes ambitions à plus ou moins long terme, c’est-à-dire aller plus haut.

Comment jugez-vous votre équipe ?

Pour l’instant, on a fait des choses intéressantes. Mais c’est très difficile de savoir, où on en est vraiment, car pas au complet. Notre dernière recrue (Dinma Odiakosa) est arrivée au début du mois. On a aussi pas mal bricolé par moment lors de la préparation, à cause des absences. On commence à ressembler à une équipe. On se bat sur chaque possession, chaque ballon, et ensemble. Ça doit être le socle de notre jeu. Jouer ensemble des deux côtés du terrain, se battre ensemble, et jouer le même basket.

Les dirigeants du SQBB vous ont-ils fixé des objectifs à votre arrivée ?

Structurer le club, l’organiser et le professionnaliser. Pour qu’à un moment, le SQBB soit en mesure de pouvoir jouer une montée en Pro A. Mais il reste beaucoup de travail. En Pro A, les choses sont beaucoup plus carrées. On sait qui fait quoi. Chacun a une fonction, et si on a tel ou tel souci à régler, on sait qui aller voir.

Chez les supporters, on espère les play-offs…

Je l’espère aussi. Mais avant de parler de play-offs, il faut déjà préparer l’équipe et avoir tout le monde. Travaillons ! Le premier objectif que tout club doit avoir, c’est déjà d’avoir les douze victoires pour le maintien. Une fois qu’il est assuré, c’est viser les 18, 19 victoires pour essayer de participer aux play-offs. Après, c’est un nouveau championnat qui commence.

Vous avez joué au palais des sports Pierre-Ratte. Quel meneur de jeu étiez-vous ?

J’avais horreur de perdre, aussi bien à l’entraînement que lors d’un concours de tirs ou de lancers francs. J’étais mauvais perdant, assez filou, hargneux, je ne lâchais rien. Je m’entendais très bien avec mes coaches. On était sur la même longueur d’onde. On n’avait pas besoin de beaucoup se parler sur certaines actions, un regard suffisait pour savoir ce que le coach attendait de moi sur le terrain.

Une défaite vous a-t-elle mis hors de vous ?

Toutes (rires). Quand j’étais joueur ou maintenant coach, la nuit qui suit le match, je ne dors pas. On réfléchit à ce qu’on aurait dû corriger. On refait le match dix fois. Sur le terrain, j’étais prêt à faire différentes choses pour gagner : le sale boulot, être un peu plus scoreur, plus méchant, encourager plus.

Quel était votre point fort ?

D’être le prolongement des idées du coach.

Justement, pour vous, la première des définitions d’un meneur de jeu, c’est être un deuxième coach sur le terrain…

Le meneur de jeu, c’est le coach sur le terrain. En général, le coach ne peut plus jouer et courir (rires). Le meneur, c’est celui qui a le ballon, qui doit imprimer le rythme et faire jouer l’équipe, avant de jouer pour lui. Il doit insister sur le joueur qui est bien, remettre dans le coup celui qui n’est pas bien. Coach et meneur, ça doit faire un. La même mentalité, la même philosophie, le même basket.

Quels joueurs de l’équipe saint-quentinoise ont les qualités pour coacher ?

J’en vois deux. Je pense que Mérédis (Houmounou) et Darnell (Williams) seront coach un jour. Mérédis, je le connais depuis longtemps, j’ai donc plus de repères. Darnell, vu les questions qu’il pose sur le terrain et vu sa réflexion sur le jeu, je pense qu’il le sera. Concernant les autres, je ne les connais pas encore assez.

Quel entraîneur êtes-vous ?

On m’a toujours dit que j’étais un coach offensif, alors que je pense être plutôt porté sur la défense et l’organisation tactique défensive. La défense peut nous faire gagner des matches. C’est important. Pour définir, rigueur et discipline en défense, liberté et talent individuel en attaque.

Après le succès du SQBB à Évreux (66-71) en 16es de finale de la Coupe de France, vous avez déclaré ‘’la défense doit être notre fonds de commerce’’…

C’est le minimum. Les jours, où on sera moins bien en attaque, pas adroit ou diminué par des blessures, il faudra pouvoir s’appuyer sur une base défensive qui tienne la route. C’est primordial. Si l’on veut avoir des résultats, il faut être bien en place défensivement. Ça signifie voler des ballons, baisser les pourcentages des adversaires, enchaîner sur du jeu rapide et des paniers faciles.

Concernant le capitaine, votre choix s’est porté sur Mérédis Houmounou. Pourquoi ?

Il avait 16 ans quand il est arrivé au centre de formation du Havre. Là-bas, il n’était pas capitaine au départ, mais ça ne l’empêchait pas de s’occuper des plus jeunes. Mérédis est très attentif aux autres. Au niveau basket, il ne triche pas sur un terrain. C’est quelqu’un qui se donne à fond et qui a plaisir à défendre. Très athlétique aussi, très respectueux des gens, avec un état d’esprit positif. Ça fera un bon capitaine. C’est naturellement que mon choix s’est porté sur lui.

Votre fils pratique le basket, votre femme et votre fille y ont joué. On est très basket chez les Sousa…

C’est une famille ballon orange. Mon fils Benjamin (25 ans) est passé par le centre de formation du Havre, il s’est entraîné avec les pros. Cette saison, il évolue à Charenton (N3) qui se trouve dans la même poule que le SQBB (B). Benjamin joue souvent arrière. Il lui a manqué un peu de qualités physiques pour le haut niveau. Je pense qu’un jour, il coachera. Benjamin l’a déjà fait avec les jeunes. Il connaît bien le basket et le comprend très bien.

Avec votre femme Patricia, ancienne meneuse qui a évolué au deuxième niveau national, ça doit parler beaucoup basket à la maison ?

Comme après les matches. Des fois, je dois la barber avec le basket. L’inverse est vrai aussi. Parfois, elle a un œil un peu différent du mien. C’est toujours intéressant.

Vous avez laissé pousser la barbe…

Je suis flemmard et je n’ai plus envie de me raser. À 17, 18 ans, je la portais déjà. Puis, je l’ai coupée. Changement de ville, changement d’atmosphère (rires) !

(Source : Aisne Nouvelle)

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