ITW Jean-Manuel Sousa (Saint-Quentin) : « Si j’ai envie de rester ? On verra plus tard »

21.05.2016

C’était un peu Le Havre avant l’heure jeudi après-midi pour Jean-Manuel Sousa, assis à la terrasse d’un café du centre-ville de Saint-Quentin, sous un beau ciel bleu. Le soir même, l’entraîneur du SQBB prenait la direction de la ville normande, où vit toujours son épouse, pour trois jours de décompression. Cet amateur de pétanque, présélectionné en Équipe de France Cadets de la discipline durant son enfance à Laguenne (Creuse), a accepté de répondre à nos nombreuses questions. Le bouliste a essayé de viser juste dans ses propos.

Jean-Manuel, comment allez-vous ? Avez-vous digéré la défaite de mardi ?

Oui, c’est digéré. Ce n’est pas oublié, mais presque. Il faut passer à autre chose, surtout que ce n’est pas là-bas qu’on a perdu les playoffs.

Comment l’expliquez-vous ? Vous aviez pourtant les cartes en main…

Oui mais on n’a pas été capable de le faire. On n’avait peut-être pas les capacités pour gagner. Dans le dernier quart-temps, on avait déjà craché notre venin et derrière, on s’est écroulé physiquement. On n’a pas mis un shoot, on a perdu des ballons, on a raté des lancers francs… On est presque revenu trop tôt car il restait encore dix minutes, avec un ou deux joueurs (Davis et Bah, ndlr) qui sont passés au travers.

Portez-vous une part de responsabilité dans cette non-qualification pour les playoffs ?

Jamais on n’a parlé de playoffs. Quand je suis arrivé, on m’a demandé d’aider le club à se structurer. Au vu de la masse salariale qu’on avait, arriver à faire 17 victoires-17 défaites, c’est déjà pas mal. Si on m’avait dit qu’il fallait être coûte que coûte dans les play-offs avec la masse salariale qu’on m’a donnée, je serais resté chez moi.

Si vous deviez résumer cette saison en un mot, ce serait lequel ?

Inconstance. Inconstance et manque d’identité. Les joueurs n’ont pas forcément adhéré tout de suite à mon discours, à ma façon de vouloir faire jouer l’équipe et à ma philosophie de jeu. On a commencé à gagner des matches quand on a commencé à défendre. On a quand même gagné 17 matches sur les 29 derniers de la saison, donc ça prouve qu’on était là.

Le départ catastrophique (0 victoire, 5 défaites) n’a pas aidé l’équipe…

C’est dommage de commencer le championnat en jouant sur ses défauts et non sur ses qualités. On avait brillé en Leaders Cup, même si ce sont des matches qui n’ont aucune valeur pour moi. On s’est peut-être fourvoyé un peu dans l’identité de l’équipe. Après, tu doutes, tu tentes moins de shoots et après, c’est un engrenage. On a réussi à le casser assez vite sinon on aurait pu rester dedans.

Le recrutement tardif (Odiakosa arrivé mi-octobre, ndlr) et le cas Thomas Larrouquis ont eu un impact aussi…

Ça a complètement retardé, bloqué et plombé notre recrutement. Thomas avait un statut au niveau de la masse salariale. On ne pouvait pas et on ne savait pas quand on allait pouvoir l’utiliser. L’équation était de faire une équipe sans lui tout en faisant attention à son retour. Il a commencé à jouer en février et à partir du moment où il était productif sur le terrain, il nous annonce qu’il ne veut plus jouer au basket. C’est un manque de respect total vis-à-vis de l’équipe. Il aurait pu faire l’effort d’aller jusqu’au bout.

Le timing des blessures ou des absences (Charles, Lebrun, Williams) est mal tombé…

Ce n’est pas une excuse. En général, les blessures n’arrivent jamais au bon moment. La seule chose qu’on peut regretter, c’est de ne pas avoir remplacé les joueurs pour jouer le dernier sprint final. Il y a aussi un budget à respecter, une masse salariale à ne pas dépasser. J’aurais préféré avoir dix joueurs pour jouer les quatre derniers matches.

Comment expliquer ces non-matches à domicile cette saison ?

Je tiens d’abord à remercier les supporters car ils sont présents et nous encouragent. Ils font du bruit et c’est déjà une grosse force. Si on avait mieux commencé, on aurait eu plus de confiance et de maturité chez nous. Il n’y a pas de matches faciles ou de hiérarchie comme en Pro A. Mais on aurait préféré en gagner plus à domicile pour faire plaisir à notre public et qu’il soit plus nombreux.

Le public a parfois exprimé son mécontentement…

Ils payent leur place, ils ont le droit d’exprimer leur mécontentement. On ne peut pas leur en vouloir. Le jet de bouteille sur l’arbitre ? Il faut garder une certaine retenue. Quand on estime qu’on est mal arbitré ou qu’on s’est fait voler, on ne peut pas balancer la plaquette ou je ne sais quoi…

Avez-vous eu le sentiment d’avoir eu les clefs du camion cette saison ?

Je n’ai eu de problèmes avec les dirigeants, on a travaillé en confiance même quand ça n’allait pas bien. Mais le club a énormément besoin de se professionnaliser et de s’organiser. J’ai signé en connaissance de cause. On s’est entraîné dans quatre salles différentes cette année, ce n’est pas normal. Il y a des semaines où on avait le palais des sports uniquement le matin du match, des semaines où on ne pouvait pas laisser les affaires dans les vestiaires.

Le SQBB est un club vraiment particulier, avec quatre coaches et trois présidents en six ans…

Et ce n’est peut-être pas fini ! (rires) Quand je parle de se professionnaliser, la stabilité fait partie de tout ça. Il faut que les gens aient le temps de construire quelque chose. Ça ne peut pas se faire d’un claquement de doigts. Les « Y a qu’à », il y en a partout, à tous les niveaux.

Il vous reste un an de contrat au SQBB ? Serez-vous l’entraîneur la saison prochaine ?

No comment. Si j’ai envie de rester ? On verra plus tard. Je me plais très bien ici, ma femme aussi, même si elle voyage un peu plus.

Le Havre, fraîchement relégué en Pro B et que vous connaissez très bien, serait intéressé par vos services ?

Même réponse, no comment. Je ne commente pas les ragots, les « on-dit ». J’ai ma maison et mes affaires qui sont là-bas, j’ai passé 21 ans là-bas. Le SQBB veut retrouver aussi des bases solides, pourquoi ne pas le faire ici ? Je suis ouvert parce que je suis relax, mais je ne suis pas plus ouvert à écouter ailleurs qu’ici. À partir de lundi, je vais rencontrer les joueurs un par un, faire un petit bilan et essayer de me projeter vers la saison prochaine. On va attendre les résultats du conseil d’administration et un retour de la commission de gestion de la LNB pour connaître la masse salariale. On verra…

Le président souhaite en tout cas que vous restiez…

Si lui veut mais que les autres (membres du conseil d’administration) ne veulent pas, le problème sera réglé (rires) !

Quel va être le programme des entraînements à venir ?

Ça va être au cas par cas. Les joueurs en ont un peu ras la casquette des entraînements et de voir les coaches, l’inverse aussi (rires). Quand vous passez dix mois ensemble, matin, midi et soir, à un moment donné, il faut décompresser.

Parmi les joueurs en fin de contrat, vous souhaiteriez conserver qui ?

Je sais avec qui je veux travailler mais je ne le dirai pas. La moindre des choses, c’est de le dire d’abord aux joueurs. L’an prochain, il y aura une place d’américain en moins avec le nouveau système. C’est un peu hypocrite avec les passeports bidons.

Le formateur que vous êtes n’a pas intégré plus de jeunes dans l’effectif cette saison…

Lesquels (rires) ? Ceux qui ne se sont pas maintenus en N3 ? J’ai dit quand je suis arrivé que je n’étais pas le Père Noël. Si on a des jeunes qui ont le niveau, on les fait jouer. S’ils n’ont pas le niveau, on n’est pas là pour leur faire plaisir. Ils ont évolué mais pas assez pour jouer à ce niveau-là.

Un mot pour finir sur votre relation avec Thomas Giorguitti, votre assistant…

Pas terribles (sur un ton ironique). Non, excellentes ! On est sur la même longueur d’ondes, on a le même humour cassant. C’est un très bon assistant, très professionnel, très compétent. C’est une très bonne personne.

(Source : L'Aisne Nouvelle)

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