ITW Mamoutou Diarra : « Chaque moment en Équipe de France est un grand souvenir »

24.12.2014

Dans la famille Diarra, je demande le frère. Si Oxmo Puccino enflamme les scènes de France et d’ailleurs, son frère Mamoutou Diarra évolue quant à lui sur le parquet des terrains de basket depuis plus de 15 ans. Mensquare l’a rencontré pour parler avec lui de sport, de musique et de famille.

Pouvez-vous nous parler de votre carrière de basketteur ?

J’ai commencé dans un petit club près de chez moi, le CSP 19ème. Ensuite j’ai été repéré par le Paris Basket Racing, avant de faire deux ans de formation à l’Insep (Institut national du sport, de l’expertise et de la performance). Après ma formation, j’ai fait une année en Pro B, puis je suis revenu pendant 5 ans à Paris. Et puis je suis passé par Chalons, Orléans, Cholet, Nanterre, en Grèce, et aujourd’hui je suis revenu en France, à Antibes. J’ai choisi Antibes, car après presque toute une carrière en Pro A, j’ai eu envie de découvrir d’autres horizons. J’ai aimé le projet du club à moyen et long terme, le discours des dirigeants et ce qu’ils m’ont proposé.

Vous avez toujours rêvé d’une carrière de sportif ? Avant le basket vous aviez fait quelques années de foot, pourquoi avoir changé de sport ?

J’ai commencé par le foot comme tous mes frères, pendant 5 ou 6 ans. On a toujours été très sport dans la famille, et le foot c’était le sport national, on le regardait et on le pratiquait. Je me suis mis au basket vers 12-13 ans, pas du tout par vocation, mais pour rejoindre des amis.

Quels sont les basketteurs qui vous inspirent ? Avez-vous une équipe préférée ?

J’aime une équipe pour les joueurs qui la compose. J’ai suivi les Lakers pour Kobe Bryant, bien avant il y a eu Jordan et les Bulls. A l’Insep et en équipe nationale j’ai côtoyé certains joueurs français comme Tony Parker ou Boris Diaw… Après, je ne regarde vraiment que quand ce sont les Playoffs ou les grands rendez vous.

Vous avez un rituel d’avant match ?

J’appelle mes proches tous les jours. Donc les jours de match, j’essaye de les appeler avant de jouer. C’est tout. J’écoute de la musique aussi, pour me concentrer. Rien d’incroyable, je ne suis pas quelqu’un de superstitieux.

Quel est votre plus beau souvenir de basket ? Y-a-t-il une personne qui vous a marqué durant votre carrière ?

Sans hésiter, ma médaille de bronze aux championnats d’Europe de 2005 en Serbie. Chaque match en équipe de France est un grand souvenir, mais celui là plus encore. Thierry Rupert, un ancien coéquipier décédé en février dernier, est une personne qui m’a énormément marqué. C’était plus qu’un collègue, et même plus qu’un ami. C’était quelqu’un d’incroyable, une personne irréprochable aussi bien sur le terrain qu’en dehors.

Qu’est ce que vous pensez du basket en France, de sa démocratisation ?

Je trouve dommage que ce sport ne soit pas plus développé. Il y a quelques années, on nous a demandé des résultats nationaux. On en a ramené, on a prouvé que la France était une des grandes nations du basket. Malheureusement, ce n’est pas suffisant, il n’y a pas eu de véritable enjouement. Le rugby l’a très bien fait, car c’est un sport qui avait une image un peu brutale, sauvage. Grâce à une excellente communication, un travail marketing et de bons résultats, ils ont aujourd’hui une visibilité médiatique que le basket n’a pas encore.

Est-ce un désamour des français pour ce sport ?

Un désamour oui et non, je pense que les français ne connaissent pas assez le basket. Par exemple, si je demande à une personne dans la rue de me citer le nom d’un joueur français qui évolue en France, 9 fois sur 10 ils ne savent pas répondre !

Vous n’avez jamais eu envie de partir aux Etats-Unis, LE pays du basket ?

Si bien sur, tout basketteur y pense à un moment. J’ai eu quelques essais, un camp d’été là-bas, et des propositions d’universités à la sortie de l’Insep. J’avais 18 ans, et comme je suis quelqu’un de très famille, j’ai refusé car je ne me sentais pas prêt. Mais oui, si on veut se frotter aux plus grands, on a l’impression que l’on doit à un moment donné évoluer en NBA. C’est dommage de ne pas exploiter ce qu’on a en France.

Votre frère est Oxmo Puccino, la musique a du être très présente pour vous, vous écoutez quel style ?

Je suis le premier fan de mon frère ! Sinon j’écoute majoritairement du rap français, NTM, Rohff, Booba. Mais attention, même si j’en écoute beaucoup, je n’écoute pas que du rap !

Trouvez-vous des parallèles entre le sport et la musique ?

Il y en a énormément. C’est un sujet dont on parle beaucoup avec mon frère, on est tous les deux d’accord pour dire qu’il y a des points communs. Par exemple, dans les deux cas il y a une vraie préparation, aussi bien mentale que physique. Quand je sors d’un match en sueur, lui s’est aussi donné physiquement sur scène. Avant de jouer j’écoute de la musique, lui s’échauffe avant une performance scénique. Je me retrouve beaucoup dans ce qu’il fait et l’inverse est vrai. C’est très lié, plus qu’on ne le croit.

Oxmo, c’était quel type de grand frère ?

C’est l’ainé, tous les ainés montrent l’exemple, il m’a encadré, il a joué pour moi le rôle du grand frère normal, disponible, toujours là. Il m’a aussi aidé dans le sens ou devenir artiste, pour tes parents, ce n’est pas la première chose qu’ils souhaitent pour leur fils. Du coup quand j’ai commencé le basket, ils ont vu que j’étais très sport, ils m’ont laissé faire ce que je voulais faire. Finalement, je pense qu’il m’a ouvert la voie.

Vous basketteur à Antibes, votre frère chanteur souvent en tournée, vous réussissez à passer du temps en famille ?

C’est compliqué par rapport a nos agenda respectif mais on essaye. Si on est sur Paris ensemble on va chez les parents, au resto, chez les uns et les autres, on profite du temps qu’on a le plus possible même si on est rarement tous ensemble au même endroit. Après il y a la technologie, le téléphone, Skype, même sans se voir beaucoup on reste très famille. C’est très important, c’est aussi pour ça qu’on a crée l’association Courte Echelle en 2008.

Pouvez-vous nous parler de cette association dont vous êtes le cofondateur ?

En 2008, mes frères et moi avons commencé à envoyer des denrées alimentaires et des vêtements au Mali, notre pays d’origine. En 2014 on a voulu la faire connaitre en France grâce à un camp de basket. J’ai appelé des joueurs de Pro A et un peu de NBA, pour promouvoir l’association, mais aussi faire plaisir aux jeunes. C’était un événement super, avec des ateliers le matin et un match de gala l’après-midi. En dehors de l’aspect sportif, on aimerait faire quelque chose sur le sujet de l’écriture et de l’illettrisme. Et puisque l’hiver arrive, on essaye d’aider un peu les sans-abris. On a d’autres projets qu’on aimerait également développer.

Un dernier mot ?

Beaucoup de gens nous disent « vos parents doivent être fier de vous, vous avez tous réussi ». Moi je leur réponds que c’est l’inverse, nous sommes fiers de nos parents, ils ne nous ont jamais bloqués ou empêchés de faire les choses que nous voulions faire. Alors mon dernier mot, ce serait pour leur dire merci.

(Source : mensquare.com)

Autres actualités

Jeep® ÉLITE
24.12.2014

Le numéro 69 de Basket Hebdo est dans les Kiosques, sur Tablette et sur Smartphone

Vincent Collet, Antoine Diot, Ali Traoré, Mickaël Gelabale : l'effectif de Strasbourg est luxueux. Surtout, sur le parquet, aussi bien dans le championnat français que sur la scène européenne, la...
En savoir plus
Jeep® ÉLITE
24.12.2014

Abonnements Mi-Saison 2014/2015

Noël approche et vous ne savez pas encore quoi offrir ?Cholet Basket vous propose le cadeau idéal pour tous les passionés de basket : un abonnement pour la deuxième moitié de saison de votre équipe...
En savoir plus
Jeep® ÉLITE
24.12.2014

Lamine Kanté (Poitiers) : "Retrouver la ProA avec Poitiers"

Après un début de saison difficile sous les couleurs du CSP Limoges, Champion de France en titre de ProA, Lamine Kanté va tenter de se relancer en ProB en rejoignant pour la quatrième fois le...
En savoir plus