ITW Nando De Colo : « L’Euroleague ? C’est notre année ! Le TQO ? J’y serai ! »

12.05.2016

Nando De Colo est en lice avec le CSKA Moscou au Final Four de l’Euroleague à Berlin (demi-finale ce vendredi soir, 18 h, contre Krasnodar). Mais si le club russe vise à nouveau les sommets européens, c’est aussi grâce à l’impressionnante régularité de son arrière arrageois. A bientôt 29 ans, le déjà meilleur Français de l’Euro 2015, en septembre dernier avec les Bleus, a encore passé un cap. Meilleur marqueur de l’Euroleague (18,9 points de moyenne), et premier Français à l’être, il figure aussi dans le « cinq » type de la Ligue des champions du basket dont il est favori au titre de MVP. Depuis Moscou, où il se verrait bien encore la saison prochaine, De Colo se raconte pourtant toujours avec autant de simplicité et d’humilité non feinte.

LE FINAL FOUR

Comment s’annonce-t-il ?

Même si on y pense depuis qu’on s’est qualifié, on avait le premier tour des playoffs de VTB League (championnat des pays de l’Est et du Nord-Est), contre Nymburk (Rép. Tchèque) à jouer avant. C’était un peu compliqué de se concentrer dessus sachant que le Final Four arrivait. Personnellement, ça allait mais on ressentait quand même pas mal d’appréhensions. On n’a pas envie de se blesser avant un Final Four... Mais ce premier tour permettait aussi de rester en jambes. On voulait surtout finir en trois matchs pour ne pas rester davantage à Prague. Du coup, on a eu une bonne semaine pour se préparer, se concentrer sur chaque détail, chaque séance vidéo.

L’année dernière, le CSKA Moscou, présent sur 13 des 14 dernières finales à quatre, avait encore échoué en demi-finale (contre Olympiakos). Vous sentez-vous plus prêts cette fois ?

L’équipe est bien. On a été constant, plus ou moins comme l’an dernier. Mais un Final Four se joue à tous les petits détails, à l’envie de gagner surtout. Le coach le répète, les joueurs le répètent, c’est cette année. Il faut se mettre en tête que c’est notre année. Mais on ne saura que le jour J si on est plus prêt. C’est sur un match, pas sur une série. Tu ne peux jamais promettre ton meilleur match mais de tout donner. Cette année quand les matchs importants sont arrivés, Malaga au premier tour, Madrid à Madrid, même le dernier contre Olympiakos et les trois du quart de finale, on a su monter en agressivité pour faire déjouer nos adversaires et être beaucoup plus ensemble sur le terrain. C’est un bon point pour la suite. Il faudra faire exactement ça lors de la demi-finale. Kuban (Krasnodar) est une équipe qui joue très agressif, il va falloir « matcher » cette agressivité et être ensemble quoi qu’il arrive. Le plus important, c’est ça, être ensemble. Moi qui suis arrivé l’an dernier, je n’ai ai connu qu’une vraie défaite au Final Four. Le club, ça fait 8 ans qu’il y est tous les ans et est toujours en quête de ce titre (le dernier date de 2008), ça commence à faire long pour certains. Mais il faut se concentrer sur nous et faire mentir tout ce qui peut se dire sur le CSKA au Final Four. Sur un match, ce n’est pas le passé encore moins la saison que tu as faite, qui va changer quelque chose mais juste ce que tu produis sur le terrain le jour J.

LES LAURIERS INDIVIDUELS, L’AVENIR, RETOUR EN NBA ?

On sait que vous faites peu de cas des récompenses individuelles mais meilleur marqueur de l’Euroligue, dans le cinq type de la compétition, peut-être MVP, le meilleur joueur d’Europe, ça vous titille quand même ?

C’est génial, on ne peut pas se mentir là-dessus mais l’essentiel, c’est ce qu’on produit collectivement et d’aller chercher le titre européen cette année. Tout ce qui arrive à titre individuel, c’est un plus, et il faut le prendre. Comme dit mon père, ce que tu ne prends pas, quelqu’un le prendra à ta place, donc prends-le ! La saison se passe très bien. J’ai beaucoup de responsabilités, comme l’an dernier, avec de plus en plus de confiance de mes partenaires et du staff d’autant qu’on a changé pas mal de joueurs. Certains avaient un rôle ailleurs et ont su se mettre au service de l’équipe car une petite hiérarchie était déjà établie. L’équipe joue bien, ça me permet d’évoluer à ce niveau. De mon côté, j’essaye de m’entraîner dur en permanence, prendre les matchs les uns après les autres. Je veux surtout être constant sur l’année et cette année, ce qui m’a beaucoup plu, c’est d’avoir eu cette constance en Euroligue et même en VTB League où parfois, les matchs sont beaucoup plus faciles.

On vous sent très épanoui, avec une forme de plénitude dans le jeu…

Beaucoup disent que la maturité d’un joueur c’est 26 - 27 ans, que c’est là où tu joues ton meilleur basket. Mais ça dépend des gens. Quand ça t’arrive comme maintenant pour moi, c’est beaucoup de plaisir ! Ce sont deux années où je me suis fait vraiment plaisir sur le terrain. J’avais eu cette sensation aussi sur ma dernière année à Valence. Mes deux années en NBA, c’était beaucoup plus délicat. J’ai retrouvé un rythme. C’est aussi pour ça que je suis revenu en Europe et que j’ai choisi le CSKA, une équipe qui va chercher des titres tous les ans, pas une qui se bat pour trouver sa place. Même si c’est parfois un peu compliqué car tous les matchs sont importants. Même le dernier de VTB League va tout donner quand il joue le CSKA. Il faut être prêt sur tous les matchs, et c’est quelque chose qu’il faut savoir appréhender. C’est ce qui fait passer des étapes. Tu joues de grandes équipes avec des joueurs très bons. Tous les entraînements, tous les matchs te font progresser. C’est intéressant. A Belgrade, c’est la première fois que je me suis dit ‘’ah oui, quand même’’. La salle est pleine, mais complètement, une demi-heure avant le coup d’envoi. Tu n’es pas encore sur le terrain que tout le monde est déjà en place. Tu engranges de l’expérience.

Pensez-vous pouvoir encore progresser ?

J’espère bien ! Le plus important pour moi, après les titres, c’est d’avoir cette marge de progression. Après, ça peut être sur plein de petites choses, sur le terrain comme en dehors. Je veux garder ça en tête. C’est du travail. J’ai depuis tout petit un certain talent pour le basket mais sans le travail, au bout d’un moment, tu touches tes limites.

Il vous reste un an de contrat en option avec le CSKA, qu’allez-vous faire ? Privilégier l’Europe ou un retour en NBA ?

Je pense qu’avec Moscou, ça va être renégocié dès cet été. Je me plais très bien en Europe, avec le CSKA. Si les choses se passent bien, je me vois bien rester. Concernant la NBA, je reste sur mon point de vue de l’an dernier. Je n’ai pas fait une croix dessus mais je n’y retournerai pas juste pour la NBA. Avec ce que j’ai connu ces deux dernières années, même si je joue 30 minutes avec une équipe, si je suis en vacances avril, ça ne m’intéresse pas. Bon, ça me ferait du bien car je n’ai pas eu de vacances depuis longtemps... Mais j’arrive à un âge et à un niveau de jeu où j’ai envie d’aller chercher autre chose que juste la NBA. Il faudrait une équipe qui a réellement l’objectif d’être en playoffs.

L’EQUIPE DE FRANCE, LE TQO : « J’Y SERAI »

Rudy Gobert a annoncé son forfait pour le tournoi de qualification olympique, à Manille début juillet, d’autres joueurs de NBA comme Nicolas Batum, qui doit négocier un nouveau contrat, Evan Fournier, Ian Mahinmi vont l’imiter (leur agent l’a fait savoir dimanche). Le TQO va être compliqué. Que pensez-vous de ces absences qui risquent d’être nombreuses ?

Je ne jugerai pas l’attitude de Rudy ou d’autres. Je ne me suis jamais pris la tête en équipe de France sur les décisions des uns ou des autres de venir. Le coach décidera au final. Mais si on se qualifie, aller aux JO sans avoir participé au TQO, ça me paraît compliqué, à moins que ce soit un jeune à qui tu dis viens mais c’est pour la suite… Je comprends le système des assurances, je comprends que des joueurs ont beaucoup aidé l’équipe de France. C’est au coach de voir tout ça. Mais ce sera comme chaque année. Je n’ai jamais passé un été où on a commencé avec 12-15 joueurs et où on est arrivé avec les mêmes ! Même aux JO 2012, on a passé un mois ensemble à se préparer et on avait dû faire 5 entraînements au complet, car il y avait aussi des problèmes d’assurance. Moi, je serai présent et on fera le maximum pour se qualifier.

Vous y songez déjà ?

Pas plus que ça, juste quand on me pose la question. Mais évidemment, c’est une grosse échéance et on sait que tout passe par la préparation. Ce sera compliqué car beaucoup seront sur leur fin de saison en club. Si les Spurs vont loin, peut-être que Tony et Boris (Parker et Diaw) ne nous rejoindront qu’aux Philippines. Mais on se connait tous depuis 2-3 ans. On sait comment jouer ensemble. La deuxième chose, ce sera les temps de repos, il faudra être vigilant. D’autant qu’entre Manille et Rio si on y va, ce n’est pas comme prendre le train et aller à Londres !

Les Jeux olympiques, c’est un sommet dans une carrière de sportif ?

C’est la meilleure compétition, le meilleur regroupement de sports qui existe. Tu ne peux pas comparer avec un « simple » Euro ou une Coupe du monde. Dans ces compétitions, les vrais fans de basket te suivent mais aux JO, tout le monde suit tous les sports. C’est impressionnant. C’est quelque chose à refaire et à refaire aussi car on a les capacités de faire mieux qu’en 2012. A Londres, on était content d’y aller. La première fois, tu fais plus attention à ce qui se passe à côté, et il faut en profiter. Mais il ne faut pas non plus oublier pourquoi on y est et ce qu’on veut vraiment faire. Et cette année, on peut vraiment aller cherche une médaille !

Le BC ORCHIES : « J’Y CROIS ENCORE ! »

Vous êtes actionnaire du BC Orchies, qui descend de Pro B en N1, allez-vous poursuivre votre engagement auprès d’un club qui plus est en difficulté financière ?

C’est dommage cette descente, la saison a été assez compliquée. On a été assez régulièrement en contact par mails avec Christophe Vitoux (le manager général), je me tiens au courant. C’est une année où certes, il y a descente mais beaucoup de défaites en dessous de 5 points, ce n’est pas comme si l’équipe avait été à la ramasse totalement. J’en discutais avec ma copine : de loin, c’est compliqué de gérer ce genre de choses. J’aurais aimé parfois les aider davantage mais comment ? Le club connaît la N1, il faudra tout faire pour remonter et faire les choses mieux que cette année, gérer plus professionnellement encore. Mais bien sûr que je maintiens mon engagement. Ça reste un club avec les infrastructures pour faire de grandes choses dans le Nord, des fans. Il faudra peut-être compter sur plus de jeunes et faire évoluer le club autour de la formation, récupérer ceux qui, autour d’Orchies, ne vont pas au BCM ou en Pro B. Les finances, c’est délicat d’en parler mais partir sur la base de joueurs plus jeunes et ayant un avenir, ça permet de ne pas jeter l’argent par les fenêtres entre guillemets. Je ne suis pas vraiment calé sur le sujet. Mais le club a vraiment un avenir. J’y crois encore bien sûr.

LA VIE A MOSCOU

Il fait beau, on découvre à nouveau Moscou, ce sont deux villes totalement différentes en été et en hiver. La petite grandit, on trouve vraiment nos marques. On commence à connaître un peu plus. On a aussi fait plusieurs dîners avec d’autres Français, rencontré du monde. On a été invité à un gala pour « Un Maillot pour la Vie », à un repas gastronomique à l’ambassade aussi. Je viens de dîner avec deux Français qui travaillent chez Décathlon. A l’étranger, dès que tu as un contact avec des compatriotes, tu organises un resto, tu aimes te retrouver. Nos voisins de palier sont français aussi, ils nous font découvrir de nouveaux endroits, de nouveaux parcs.

(Source : La Voix du Nord)

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