ITW Patrick Cham : «Toujours au moins un Guadeloupéen en Équipe de France»

12.03.2014

Ancien international aux 113 sélections (1981-1989), le Guadeloupéen Patrick Cham est revenu dans son île en tant que Contrôleur Technique Sportif. Du haut de sa vigie, celui qui fut un ailier aux grandes qualités défensives est le mieux placé pour tordre le coups aux clichés sur le basket gwada, grand fournisseur de talents pour l'équipe de France.

Patrick Cham, est-ce qu'on a plus de chance de tomber dans le basket quand on grandit en Guadeloupe par rapport à un autre département français ?

Sans doute. Le basket y a une image forte, ce qui favorise l'arrivée des jeunes dans ce sport. Il y a d'autres régions françaises où tu as plus de chances de devenir basketteur que rugbyman, évidemment. Mais en Guadeloupe, le basket est un sport relativement important, qui a sa place dans les médias. Beaucoup de jeunes rêvent d'y être basketteurs.

Les jeunes Guadeloupéens se nourrissent-ils de modèles issus de leur île ?

Ça aide, surtout que désormais beaucoup de Guadeloupéens ont été en NBA (Beaubois, Gelabale, Gobert, Petro, Mike Pietrus). Il y en a toujours eu au moins un en équipe de France, comme Alain Schol dans les années 1960. Mon exemple, c'était Jacques Cachemire. J'y suis resté une dizaine d'années. Après il y a eu Jim Bilba.

Florent Pietrus a commencé le basket il y a une vingtaine d'années. Pouvait-il passer entre les mailles du filet ?

Quand il a commencé à la Juventus de Saint-Anne, c'était déjà un garçon talentueux. Mais oui, il y a eu des ratés. Il y a une vingtaine d'années, on a manqué quelques talents. J'ai croisé des garçons de 2,10 m qui ont commencé mais n'ont pas été suivis. Aujourd'hui c'est plus structuré. S'il y a un gamin intéressant aujourd'hui en Guadeloupe, on est au courant.

La forte concurrence est-elle un facteur expliquant l'émergence de nombreux talents ?

C'est paradoxal. Le niveau de pratique est relativement faible. Donc en benjamins on est compétitifs, mais dès qu'on arrive en minimes deuxième année (14 ans) et encore plus en cadets on est largués. Il vaut mieux partir jeunes, on n'a pas grand chose à leur proposer ensuite. Johan Petro, c'est moi qui suis allé le chercher en Guadeloupe à quatorze ans.

Quelle est l'importance du facteur économique, de l'envie des jeunes de trouver un avenir professionnel via ce sport ?

Tout gamin qui fait du sport veut devenir professionnel et gagner de l'argent. Dans un contexte de crise, cela ne s'arrête pas à la Guadeloupe. Quand j'ai commencé, je ne savais même pas que les basketteurs gagnaient de l'argent, c'était une passion. Maintenant ils sont tous au courant et connaissent leur niveau de vie. Ils veulent tous y arriver mais il n'y a pas de place pour tout le monde. Il y a donc plus de déceptions.

Si on évoque une filière "Gwada" en Équipe de France, c'est donc légitime ?

Ça ne me choque pas. Mais la vie est cyclique. Dans vingt-cinq ans, ce sera peut-être les Martiniquais, même si c'est vrai que ça fait longtemps qu'il y a des Guadeloupéens en équipe de France. C'est pour ça que je martelle en tant que CTS qu'il faut travailler, travailler, travailler. Parce que ça peut changer.»

(Source : L'Équipe.fr)

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