Entraîneur adjoint de l’équipe de France, Ruddy Nelhomme a bouclé sa sixième campagne en Bleu avec une quatrième médaille autour du cou. Le Poitevin revient sur cette compétition « unique en Europe ».

Ruddy Nelhomme, quelle impression vous laisse cet Euro, sur le plan sportif d’abord ?

Comme tout le monde, je ressens de la déception et un goût amer par rapport à la demi-finale perdue face à l’Espagne. Nous aurions vraiment voulu aller chercher cette médaille d’or devant notre public, nos amis. Malheureusement, nous n’avons pas su faire ce qu’il fallait lorsque nous avons compté une dizaine de points d’avance. C’est une somme de petites choses qui ont fait la différence, mais ce résultat doit faire grandir l’équipe de France. Dans le sport, il y a de bons et moins bons moments.

Etait-ce spécial de jouer l’Euro à domicile ?

C’était vraiment super. On a senti un engouement exceptionnel, avec un public magnifique. Cela change des autres compétitions loin de la France. A mon avis, l’événement était unique en Europe.

Vous dites que l’équipe de France va apprendre de sa médaille de bronze. Et vous, qu’avez-vous appris pendant cette compétition ?

Plein de choses… Le fait de se confronter à d’autres types de basket, d’échanger avec les joueurs du top niveau est très enrichissant.

Vincent Collet a déclaré « Parfois, les choix du coach font gagner, parfois, ils peuvent faire perdre. C’était le cas jeudi… » C’est rare d’entendre cela de la part d’un coach, non ?

Beaucoup de coaches disent cela parfois après certains matches. Mais on ne va pas tout le temps faire ce genre de déclarations… Ça ne me choque pas. 

Beaucoup de Poitevins ou d’anciens du club ont contribué à l’Euro…

Oui et ça fait plaisir de voir que Poitiers a formé des gens capables de mettre leurs compétences en avant lors de grands événements. C’est la reconnaissance du travail effectué par le club depuis plusieurs années.

Sans transition, vous serez à Poitiers dès demain, auprès de l’équipe qui affrontera Nantes, la semaine prochaine, en Leaders cup. La transition n’est-elle pas trop dure ?

Nous allons basculer tranquillement vers cette situation, sachant que j’ai eu très souvent mes adjoints au téléphone pendant la préparation. Nous nous sommes mêmes vus ce week-end à Lille. J’aurai peut-être un petit contrecoup en décembre ou janvier, mais j’ai maintenant une certaine habitude de gérer cette situation depuis six ans. Pour tout dire, je suis content de retrouver le club, les joueurs, le public poitevin.

C’est votre quatrième médaille en six ans avec l’équipe de France (*). Comment la considérez-vous ?

On ne s’habitue jamais vraiment. Il y a une politique de la gagne qui a été mise en place depuis plusieurs années et on en récolte les fruits. C’est très intéressant pour le basket français que ce travail soit récompensé.

(*) Assistant de Vincent Collet depuis 2010 -avec Jacky Commères-, Ruddy Nelhomme a remporté l’argent à l’Eurobasket 2011, l’or à l’Euro en 2013, le bronze au Mondial 2014 et donc le bronze à l’Euro 2015.

(Source : 7 à Poitiers)