Un avant-goût du futur… Avec 15 points, 14 rebonds et 3 contres, Rudy Gobert a été monstrueux dans cette « petite finale » pour les Bleus. Avec ses immenses tentacules, il a régné sur la raquette face à Miroslav Raduljica. Empêchant les passes habituelles de Milos Teodosic, ou effrayant les pénétrations des Nemanja Bjelica et Bogdan Bogdanovic, Gobert a permis à la France de terminer sur une bonne note. Mais le pivot du Jazz n’en oublie pas l’objectif olympique pour autant…

Rudy, tu as réalisé un match énorme avec 15 points, 14 rebonds et 3 contres, quel est ton sentiment après avoir arraché cette médaille de bronze ?

C’est un sentiment mitigé, j’ai toujours la défaite contre l’Espagne en travers de la gorge. Mais on est vraiment content d’avoir donné cette victoire au public, c’est un moment qu’on n’oubliera jamais. C’est quand même une médaille dans un Euro à domicile, ce n’est pas négligeable.

Vous avez su rebondir et venir chercher cette breloque à la fierté…

Les meilleures équipes ne sont pas forcément celles qui ne perdent jamais mais celles qui sont capables de se relever. On a su se relever et c’est ça qui fait les grandes équipes. On est déjà tous à bloc pour l’année prochaine.

Défensivement, tu as complètement paralysé les Serbes qui n’osaient plus revenir…

Il fallait mettre la rage qu’on avait sur le terrain. C’est ce qu’on a tous plutôt bien fait aujourd’hui.

Est-ce que le scénario de la demi-finale ne vous a pas également regonflé à bloc ?

Rien n’arrive par hasard. Parfois, tu as besoin de redescendre pour remonter encore plus haut. Je ne dis pas du tout que c’est bien qu’on ait perdu mais bon, il faut être positif, il faut transformer cette rage en énergie positive.

Le prochain objectif est tout tracé, il s’agit du tournoi qualificatif pour les JO, qui débutera dès le 5 juillet prochain, en avez-vous déjà parlé entre vous ?

Je pense qu’on est déjà mobilisé. On sait qu’il y a une longue saison qui nous attend tous, j’espère une bonne saison à tous, avec la santé, et l’an prochain, on revient pour aller se qualifier aux JO et aller chercher une médaille. On a tellement de volonté qu’aucune équipe ne pourra nous arrêter.

« C’est le genre de défaite qui aide à progresser »

Seras-tu là pour le TQO ?

Il y a un problème de contrat [qu’il faudra régler, ndlr] mais je serai là. Je m’arrangerai. Il y aura la question de l’assurance aussi. Même si je ne fais pas toute la préparation, je serai là.

As-tu le sentiment d’avoir passé un cap en Equipe de France ? 

Cette défaite nous reste en travers de la gorge, mais c’est le genre de défaite qui t’aide à progresser. Ça te fait gagner énormément d’expérience parce que tu te refais le match dans ta tête et tu vois dans quel domaine tu peux progresser. Ça sert dans une carrière. Même les légendes, les plus grands joueurs ne gagnent pas tout, c’est ça qui fait grandir aussi.

Est-ce que tu sens avoir gagné en expérience, expérience que tu vas amener avec toi à Salt Lake City ?

Bien sûr, dans ce genre de matchs, tu es obligé d’apprendre, surtout dans les grosses défaites. C’est aussi pour ça que je suis là. Au-delà du fait que j’adore gagner et que j’adore jouer pour mon pays, je suis là pour continuer à apprendre et à progresser.

Est-ce que tu considères que c’est ton meilleur match en Bleu ?

C’est pour une médaille de bronze, donc je pense que oui. Ce n’est pas l’or mais on ne va pas cracher dessus. C’était un match où je voulais vraiment réagir et donner cette médaille au public. Serbie ou Lituanie, on ne voulait surtout pas les laisser venir prendre une médaille chez nous.

Est-ce que la prestation collective d’aujourd’hui ne donne pas quelques regrets par rapport à jeudi ?

Pas vraiment, on sait pourquoi on perd le match. On sait à cause de quoi on perd le match. On n’est pas forcément l’équipe qui aurait dû avoir cette médaille. Mais c’est comme ça, ce n’est jamais tout bleu. La Serbie était elle aussi projetée en finale mais ils n’y sont pas non plus. C’est le sport. C’est ça qui est beau dans le sport aussi, c’est que rien n’est écrit à l’avance. Ce qui est bien, c’est qu’on peut toujours prendre sa revanche plus tard.

(Source : Basket USA)