ITW Rudy Gobert : « Un contre, c’est une manière de dire "Dégage" ! »

15.09.2015

À 23 ans seulement, Rudy Gobert est déjà une pièce essentielle de l’Équipe de France, lancée à vive allure vers son objectif de médaille d’or européenne. Troisième meilleur contreur du tournoi, derrière Pau Gasol et D’Or Fischer, le pivot du Jazz est concentré sur sa mission défensive dans le dispositif de Vincent Collet.

Rudy, tu as réalisé un bon premier tour avec 10 points, 7 rebonds et 2 contres de moyenne, est-ce que tu vois néanmoins des domaines où tu peux progresser ?

Offensivement, je peux progresser au niveau de l’agressivité. C’est le gros palier, qui est plus mental dans le fond, que je dois encore franchir. Défensivement, je sais que je peux aussi m’améliorer. Il m’arrive encore de faire des erreurs et l’objectif, c’est de les minimiser.

Est-ce que tu vois des différences dans le coaching de Vincent Collet et celui de Quin Snyder, ton coach à Utah ?

En fait, le jeu FIBA est tellement différent du jeu NBA que c’est difficile de comparer. Mais les deux sont vraiment des passionnés et ils aiment étudier le jeu. En attaque, ils mettent tous les deux l’accent sur les détails. Vincent comme Quin sont deux coaches très pédagogues. Mais le jeu NBA est différent, donc il y a forcément des nuances.

On parle beaucoup de l’INSEP et de ces nombreux joueurs issus du Centre de Formation mais vous êtes quatre, dont tu fais partie (avec Mickaël Gelabale, Nando De Colo et Charles Kahudi), à être sortis de Cholet, est-ce que vous en parlez entre vous ? Est-ce qu’il y a une fierté commune à sortir de Cholet ?

On n’en parle pas vraiment, on le sait. Ça arrive parfois qu’on se moque un peu des gars sortis de l’INSEP parce que nous, on n’en sort pas comme eux. C’est toujours pour se charrier. Jean-François Martin fait toujours du bon boulot avec les jeunes dans le Centre de Formation. Ils récupèrent les jeunes qui n’ont pas été recrutés par l’INSEP et développent leur potentiel. Il m’a inculqué une bonne éthique de travail. J’ai beaucoup progressé pendant mes années à Cholet.

Qu’est-ce qui a changé entre le joueur que tu es maintenant et celui que tu étais quand tu es arrivé à Cholet ?

L’expérience, déjà. J’ai beaucoup appris ces dernières années. Physiquement, j’ai beaucoup changé aussi, comme tout le monde le sait. Il y a l’aspect technique aussi mais c’est surtout au niveau de la confiance. J’ai gagné en maturité et j’ai fait un travail sur moi-même.

Joffrey Lauvergne a évoqué cet été un programme diététique tout à fait particulier, avec six repas par jour, est-ce quelque chose que tu suis aussi pour gagner en puissance par exemple ?

J’essaye toujours de bien manger et d’avoir plus de repas qu’une personne normale. Oui, c’est à peu près six par jour aussi. Pas vraiment six repas mais six portions. J’en ai parlé avec lui et ce qu’il a fait était au-dessus de ce que je fais. Toutes les deux heures, j’essaie de manger un petit quelque chose. Depuis mon arrivée en NBA, j’ai pris dix kilos. C’est bien comme programme ce qu’a fait Joffrey. Je crois qu’Evan avait fait la même chose en arrivant à Denver. Mais mon but, c’est de gagner en puissance au niveau des jambes et en mobilité. Je n’ai pas envie de devenir forcément très costaud du haut du corps. Le plus important, ce sont les jambes.

À ce propos, tu as battu cet été ton propre record en termes de détente, avec appui sur deux pieds, à 3m75, qu’est-ce qui t’a permis cette amélioration ?

On travaille beaucoup sur la posture. Je me suis redressé et j’ai gagné en souplesse dans les épaules. Ce sont des exercices de routine maintenant, qu’on fait toute la saison. On a fait un peu de yoga et de stretching mais c’est surtout au niveau du gainage et de la musculation que ça se joue.

La génération 91-92 a pris le pouvoir pendant cet Euro, comment expliques-tu cette montée en puissance déjà décisive pour l’Équipe de France ?

Entre Evan, Joffrey et moi, c’est vrai qu’on a cette envie de gagner. On est limite fous. On veut toujours gagner. On se sent mieux dans les matches comme ça, on est dans l’adrénaline et ça nous pousse à être meilleurs. On connait les enjeux, et c’est ça qui nous pousse aussi à nous surpasser. On est concentré sur ce qu’on a à faire mais on veut surtout se donner à fond.

Le grand public américain t’a découvert cette année, et maintenant, grâce à cet Euro, c’est le grand public français qui te découvre. Comment tu gères ce statut de chouchou du public ?

J’ai l’impression que ça fait exactement comme à Utah cette année. Les gens me découvrent et ils adorent mon jeu. Les dunks, les contres… surtout les contres d’ailleurs ! Au basket, on préfère en général mettre des paniers donc j’aime bien dunker mais le contre, c’est bien aussi. Ça empêche un panier de l’adversaire mais c’est aussi une manière de dire « Dégage ».

C’est aussi un exercice à double tranchant. DeAndre Jordan ne t’a par exemple pas raté cette saison, comment as-tu évolué dans ta détermination à t’imposer défensivement au contre ?

Ma première année, j’étais habitué à voir les Top Ten et ça m’impressionnait, j’avais un peu peur. J’hésitais un peu à aller au contre. Je me disais, j’y vais, j’y vais pas… Maintenant, à moins vraiment que ce soit peine perdue, j’y vais et je sais que je suis là pour ça. Je sais que cette année, j’ai arrêté plus de dunks que je m’en suis pris sur la tête, c’est ce qui compte. Au final, j’ai terminé premier au classement des joueurs qui protègent le mieux leur panier. Donc, je ne dois pas avoir peur de me prendre quelques dunks.

Et puis tu postérises aussi pas mal de monde…

J’essaie de rendre des deux côtés. Je sais que si je dunke sur un Vince Carter, personne ne dira rien, ça passera inaperçu. Quand tu es grand et que tu es réputé pour être un bon contreur, tu as une cible sur la tête. Et c’est mon cas.

(Source : Basket USA)

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