Jacques Catel est Responsable du Centre de Formation de Cholet Basket. Professeur d’Éducation Physique et Sportive à Beaupréau, il consacre bénévolement une partie de son temps libre au suivi sportif et aux tâches administratives du Centre. En collaboration avec les entraîneurs, il organise et coordonne le recrutement des jeunes joueurs, l’organisation des entraînements, le suivi médical… Il est aussi la mère poule des jeunes talents de CB éloignés de leur famille : « J’assure le suivi scolaire des garçons, des contacts avec leurs établissements scolaires entre autres… » De quoi s’occuper. 13 joueurs en effet sont logés au Centre, qui compte au total une vingtaine d’éléments : les 10 joueurs de l’équipe espoirs bien sûr, des cadets et même quelques minimes.

Au Centre, on s’entraîne quasiment quotidiennement. « Il importe donc d’être organisé, dit Jacques Catel, d’autant qu’il faut compter en plus avec les déplacements. Dans un système où la scolarité reste malgré tout prioritaire, nous allons essayer de mettre au point une formule de répétiteurs afin de renforcer encore les études… »

Une nouveauté dont pourraient bénéficier dès la prochaine saison les nouvelles jeunes recrues de CB. Même si celles-ci ne seront sans doute pas très nombreuses : « Nos besoins sont réduits, assure Jacques Catel… Nous prendrons sans doute deux ou trois unités supplémentaires. Nous nous consacrons surtout en effet au travail déjà engagé. À savoir la formation des éléments en place. Des éléments de qualité, faut-il le rappeler, car nous avons remporté la Coupe de France Cadets et nous venons de remporter le championnat espoirs. » Un championnat dont à CB on regrette qu’il ne soit pas pris au sérieux par toutes les équipes engagées. « Si l’an prochain le niveau est trop faible, peut-être faudra-t-il changer de prêter certains de nos éléments à d’autres clubs, afin qu’ils puissent progresser efficacement. » Quoi qu’il en soit, le Centre de Formation de CB, désigné par la Fédération comme le meilleur de France, a déjà montré fort brillamment son savoir-faire en révélant en trois ans des garçons comme Lopez, Bilba, Rigaudeau, Ville qui ont tous pris place à un moment donné au sein de l’équipe première : « Un résultat assez extraordinaire en si peu de temps, dit Jacques Catel qui prévient : On ne pourra pas tenir ce rythme indéfiniment… » Il ne faut pas rêver.

Quatre étoiles brillantes

Le nec plus ultra. C’est en raccourci le jugement porté par la Fédération Française de Basket qui a attribué cette saison quatre étoiles au Centre de Formation de CB. Quatre étoiles : la note maximale.

Les dirigeants et les cadres techniques sont aux anges, mais n’entendent pas pour autant s’endormir sur leurs lauriers. Pas mécontent du travail accompli, ils savent aussi que le label fédéral et surtout un « encouragement à préserver ». Message reçu cinq sur cinq par Laurent Buffard, patron du Centre. Voilà deux ans qu’il veille sur les jeunes tiges de CB. pour les envoyer si possible un de ces jours en équipe première. Un job « passionnant » mais qui ne laisse pas une seconde de répit. Car on ne plaisante pas avec les talents naissants.

À Cholet Basket, on bannit l’improvisation. Même si elle n’est pas forcément la pire des choses. « L’année passée les cadets enregistraient de bons résultats mais manquaient de taille, raconte Laurent Buffard. Michel Léger a donc téléphoner à un agent en Guadeloupe, qui nous envoyer deux jeunes dont nous ne savions absolument rien. Le pif total. C’est ainsi qu’on débarqué à CB Bilba et Ville. »

Étonnant non ? Cette année, la tâche des chasseurs de « jeunes » têtes de Cholet Basket devrait être facilitée « grâce aux résultats de l’équipe et à nos quatre étoiles. Nous aurons probablement l’embarras du choix. » Quand même, Laurent Buffard et les cadres techniques n’ont pas laissé tomber leur bâton de pèlerin. « Tôt dans la saison, nous avions des contacts avec de bons éléments. Nous sommes aussi allés dans les stages nationaux repérer les meilleurs. » Résultat : devant l’abondance de biens, CB est devenu très exigeant. Le candidat au Centre de Formation n’échappe plus au crible des tests physiques et physiologiques. « Un potentiel physique c’est bien, mais c’est encore mieux quand il va de pair avec l’intelligence, énonce Laurent Buffard, qui exige de ses joueurs « un mental d’acier ». Celui qui permet de gagner des matches, mais aussi de se battre avec la vie. » C. Q. F. D.
Une fois admis, le pensionnaire du Centre apprend à se nourrir, se soigner, à respecter les consignes, à se prendre en charge. « Bref, à être professionnel dans tout ce qu’il fait. » Après, pour peu qu’il ait la classe, la pêche et (ou) la baraka, il pourra entamer une carrière au top niveau.

Un destin rare, sachez-le tout de suite : « On compte une éclosion pour deux à trois cent boutons prometteur », poétisent les spécialistes du basket. Le jardinier ne peut pas être un homme pressé.

Naissance

Celle du Centre de Formation remonte au début de la saison 1986-1987.

Obligatoire

Cholet Basket n’a pas attendu d’avoir le couteau sous la gorge pour créer le Centre en question. En N2, ce type de structure n’est nullement obligatoire. Il le devient par compte lorsque le club évolue en N1A et B.

Budget

Le budget du Centre est équivalent au budget global d’un club de N2 assure Laurent Buffard. La formation des jeunes a coûté à CB cette année entre 500 000 Fr. et 600 000 Fr.

Treize

C’est le nombre de chambres que compte le Centre de Formation installée dans un immeuble du quartier Villeneuve à Cholet. Les Espoirs de CB occupent tout un étage et se font mijoter des petits plats diététiques par un cuisiner employé à plein temps par le club.

Tuteur

C’est aussi le rôle de Jacques Catel, le responsable administratif du Centre de Formation, professeur d’éducation physique dans le civil. Bénévolement, il veille sur les études des jeunes éloignés de leur famille et sait être là quand le besoin s’en fait sentir.

(Extrait du livre « Cholet Basket : Vers le haut du panier » de Alain Tissot et Gérard Cure - Mai 1988)