Stéphane Ostrowski : Du scoring au marketing

04.01.2015

Stéphane Ostrowski, l'ancien international gère les partenaires du CSP Limoges.

Le costume a remplacé la panoplie du basketteur mais la silhouette reste la même?: longiligne, alerte, élégante. A 52 ans, Stéphane Ostrowski, l'un des plus grands basketteurs français de l'histoire avec notamment vingt-trois saisons passées au plus niveau à plus de 17 points de moyenne, occupe depuis 2007 les fonctions de responsable marketing du CSP Limoges. Une région limousine où il a d'ailleurs connu ses plus grands moments de joueur entre 1985 et 1992. Après avoir définitivement quitté les parquets en 2005 à l'âge record de 43 ans, «?Ostro?» est donc passé côté coulisses, où il bichonne près de 230 partenaires du CSP, dont le dixième titre de champion de France décroché la saison dernière a «?reboosté?» l'engouement autour du club.

Stéphane, comment avez-vous fait tout d'abord pour jouer jusqu'à 43 ans au plus haut niveau et avec quasiment toujours le même rendement??

Parce que j'ai une bonne nature déjà. J'ai toujours fait attention à mon hygiène de vie, à mon alimentation. J'ai malgré tout eu des blessures sérieuses comme les croisés au genou à 35 ans. Ma volonté, ma détermination et le plaisir m'ont permis de continuer. J'étais conscient de la chance de vivre de ma passion et je voulais aller au bout de mes capacités. Ma fierté c'est avoir été jusque-là et d'avoir toujours un rôle important à 43 ans. Le mental a joué aussi une part importante dans mon parcours. C'est un paramètre tellement important dans la performance…

Pourquoi avoir choisi de revenir à Limoges, à un poste de responsable marketing, après la fin de votre carrière à Antibes en 2005??

C'est une question d'opportunité. Après ma carrière de joueur, j'avais envie d'entraîner et j'ai dirigé l'équipe d'Antibes en Pro B en 2005/2006. Pour me perfectionner, j'ai suivi pendant deux ans la formation de manager général au Centre de droit et d'économie du sport. Dans ce cadre, je suis venu à Limoges pour apprendre des notions au niveau de la préparation physique. Au même moment, le responsable marketing du CSP est parti et le club cherchait donc quelqu'un. Quand le club m'a proposé le poste, au départ j'ai dit non car je voulais rester entraîneur. Mais après réflexion, c'était l'occasion pour moi de voir une autre facette du fonctionnement d'un club, un enrichissement personnel et j'ai dit ok. Cela devait être provisoire et j'envisageais de reprendre mon baluchon d'entraîneur mais les circonstances, avec le club qui s'est bien développé en retrouvant la Pro B puis la Pro A et l'Euroleague, ont changé la donne…

En quoi consiste votre rôle auprès des partenaires??

Tout ce qui concerne les prestations aux partenaires. Cela va des relations publiques, d'hospitalité avec ceux qui prennent des loges, l'organisation d'événementiels, l'utilisation des supports de communication, la presse locale, le site internet, les programmes de match, l'affichage… Le développement du partenariat s'est fait crescendo. Nous avons aujourd'hui 230 partenaires environ, qui emmènent 40?% du budget. Celui-ci s'élève à plus de 7 millions cette année. Depuis 2007, on a multiplié par quatre le chiffre d'affaires du partenariat privé…

Quelles sont les possibilités de développement économique d'un club comme le CSP??

On continue bien sûr à réfléchir comment se développer et cela passe aussi par l'évolution des infrastructures. On a fait un voyage d'étude à Berlin, où il y a l'une des plus belles salles d'Europe, avec 15.000 places, des services de restauration dans les loges, etc. Ce n'est pas forcément adaptable à Limoges, en tout cas avec nos infrastructures mais si un jour on nous dote d'une nouvelle aréna, il faudra tendre vers ça…

Vous ne faites pas partie du staff technique mais échangez-vous parfois avec les joueurs et l'entraîneur??

Quand les joueurs ont envie de parler ils savent où me trouver. Mais comme je ne suis pas au quotidien avec eux, je ne me permets pas de leur apporter des conseils. En revanche, j'échange pas mal avec le coach Jean-Marc Dupraz, qui est vraiment quelqu'un d'ouvert, à l'écoute…

Quel regard portez-vous sur l'évolution du basket français en général, les bons résultats des Bleus, l'émergence des Français en NBA…??

Le basket profite actuellement de la belle image véhiculée par l'Équipe de France, qui a des excellents résultats. Le titre de Champion d'Europe 2013 et la troisième place à la Coupe du Monde ont mis en lumière cette équipe. Des joueurs comme Tony Parker, Boris Diaw ou Nicolas Batum sont des leaders connus et reconnus. J'ai de l'admiration pour Tony Parker, pour ce qu'il réalise en NBA mais aussi pour son attachement à l'Équipe de France. En ce qui concerne la NBA, les Français y sont en effet nombreux et cela prouve la qualité de notre formation. Mais la NBA concurrence aussi notre championnat français puisque les meilleurs joueurs ne sont pas là. Ce n'est pas sans conséquences sur le niveau des clubs français en Euroleague…

Justement, une expérience en NBA ou à l'étranger ne vous a jamais tenté??

J'ai eu des contacts pour jouer en Espagne ou en Israël. Mais l'époque, je jouais au CSP, déjà au plus haut niveau européen, donc je suis resté. Concernant les États-Unis, je voulais rejoindre l'université de Californie en NCAA à mes débuts mais le club du Mans, avec lequel j'étais engagé, a refusé. Cela m'a beaucoup déçu et j'ai d'ailleurs quitté Le Mans la saison suivante…

Avez-vous définitivement fait une croix sur une carrière d'entraîneur??

C'est difficile quand on a quitté le circuit depuis quelques années, encore plus quand on a peu d'expérience d'entraîneur. Mais on ne sait jamais. Si cela devait arriver, je pense que cela se ferait à un niveau inférieur, avec un projet ambitieux à la clé…

Parcours

Stéphane Ostrowski (2,05 m) est né à Bron (Lyon), le 17 mars 1962. Après avoir pratiqué le football, il découvre le basket à 16 ans. Quatre ans plus tard, il débute sa carrière de basketteur au Mans, en 1982.
Joueur très mobile pour sa taille et doté d'une grande panoplie de mouvements et de tirs, il va vite devenir l'un des meilleurs basketteurs français. Il portera le maillot de cinq clubs différents (Le Mans, Limoges, Antibes, Cholet, Chalon-sur-Saône). Il joua un rôle majeur jusqu'à 43 ans, où il termine sa carrière à Antibes (Pro B, 2005).
Son palmarès est impressionnant avec notamment : quatre titres de Champion de France (trois avec Limoges, un avec Antibes), deux Tournois des As, une Coupe des Coupes (1998). Finaliste de la Coupe Korac (1987) et de la Coupe Saporta (2001), onze fois All-Star du championnat français, huit fois meilleur marqueur. Il fut l'un des piliers de l'Équipe de France, avec 193 sélections entre 1983 et 1996.
Après une courte expérience d'entraîneur à Antibes (Pro B) en 2005/2006, il retourne à Limoges, où il occupe depuis 2007 les fonctions de responsable marketing-communication.

(Source : La Nouvelle République)

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