Didier DOBBELS

Le " Ch'ti" n'a pas débarqué à Cholet dans la force de l'âge (à 32 ans), mais plutôt, selon ses propres dires, pour satisfaire une sorte de "pari". Bien lui en a pris, puisque les deux saisons passées dans les Mauges (1987-88 et 1988-89) compteront à jamais parmi celle à graver d'une pierre blanche dans l'histoire du club choletais.

C'est bien loin des Mauges, dans le Nord, que Dobbels fait ses premières armes. Sous la bannière de l'Excelsior Roubaix, il connaît ses premiers succès, en même temps qu'une première sélection en équipe de France cadets. Sa carrière est lancée... En juniors, toujours sous la tunique bleue, il croisera Jean-Michel Sénégal, ou encore Greg Beugnot.

Lors d'un tournoi en Italie, il fait la connaissance de Pierre Galle, frère de Jean, alors manager de Berck. Pour Dobbels, c'est le premier grand saut : en 1971, il signe dans ce qui est alors considéré comme la Mecque du basket français. Il y glane deux titres de champions de France, en même temps que le club du Nord se hisse à deux reprises en demi-finale de Coupe d'Europe. Un pure folie pour une bourgade de 13 000 âmes...

Mais son duo formé avec Galle a raison de son amour pour Berck. Il signe à Caen, où le futur coach de CB vient de s'engager. Didier y développe un goût prononcé...pour la chasse. En Normandie, en plus de sévir pendant cinq ans, il obtient un diplôme de prof de gym au Creps. Là réside toute la singularité du personnage qui ne sera réellement basketteur à plein temps que lors de ces deux dernières années passées à Cholet. Et l'homme cultive cette dualité.

Il cultive également la qualité. Enrôlé à Limoges, il réalise le jackpot dès sa première année au Cercle Saint-Pierre : championnat, Coupe de la Fédération, et Coupe Korac.

En 1984, nouveau changement de décor. Et autre atmosphère. À Saint-Etienne, son nouveau rôle va bien au-delà de celui d'un simple ailier. Dans le Forez, il goûte d'abord à une relégation en N1B, puis à une remontée illico. Confronté à des difficultés financières, le club fait appel à ses aptitudes de manager, puis de coach. Dans les dernières semaines de la saison 1986-87, il est même seul aux manettes de l'équipe... Et alors qu'il se voit parfaitement rempiler sous cette casquette, Jean Galle l'invite à le suivre dans une autre place forte du basket français : Cholet. " Pour moi, c'était une sorte de pari, confessera-t-il après coup. Car ce pouvait être ma saison de trop". On rassure : ce ne le fut pas. Pour son intronisation en N1A, Cholet se paye d'entrée le scalp de Limoges, avant de frôler la sensation en finale des As (devant Limoges), puis en finale du championnat (encore devant Limoges). Et Dobbels, le vétéran, a visiblement conservé d'excellents réflexes (19 points contre Tours).

La saison qui suit le voit, tout comme CB, battre le fer en Coupe des Coupes. Avec, au passage, cet immense exploit devant le Real Madrid. Moins utilisé, Dobbels comprend néanmoins qu'il est plus proche de la fin que du début. Rapidement, il saisit que le terrain joue sur lui une nouvelle forme d'attraction. Il sera coach. Gravelines d'abord, Brest ensuite, avant de jouer les assistants de luxe pour Bozidar Maljkovic à Limoges. Le CSP au cœur, il reviendra à ses premiers amours, bien plus tard, au cours de la période sombre du CSP (relégation en Pro B en 2000-2001, puis en N1 en 2004-2005).