JO 2012 - Interview d'Antoine Rigaudeau : "La France peut rivaliser avec tout le monde"

24.07.2012

Antoine Rigaudeau, médaillé d'argent aux Jeux de Sydney, accorde du crédit et du potentiel à l'équipe de France, "capable de rivaliser avec tout le monde" à condition d'être à fond, explique l'ancienne icône du basket européen et français dans un entretien avec l'AFP.

Un temps vice-président du Paris-Levallois et candidat malheureux au poste de sélectionneur des Bleus, "deux expériences négatives et assez dures à vivre", le "Roi" a aujourd'hui "pris du recul par rapport au monde du basket".

A 40 ans, il vit en Espagne à Valence, son dernier club, où il "profite un peu de la vie", fait du "business dans les assurances avec l'Italie" et réfléchit à un "projet dans le sport mais pas dans le basket ni en France". Ce qui ne l'empêche pas de suivre avec intérêt la marche d'une génération qu'il a côtoyée lors de sa dernière campagne conclue sur une médaille de bronze à l'Euro-2005.

Question : Douze ans après, quel souvenir gardez-vous de Sydney ?

Réponse : "D'avoir participé aux Jeux et surtout d'être revenu avec une médaille. J'ai un souvenir dans la tête mais aussi un souvenir physique car je peux toucher la médaille tous les jours. Et au-delà, je me rappelle des moments d'équipe vécus à l'autre bout du monde. Les JO ce n'est pas un tournoi comme les autres. C'est vraiment une ambiance particulière qu'il faut savoir gérer."

Q : Dans quel sens ?

R : "On est dans un village, il y a beaucoup de monde, on joue contre des équipes exotiques, parfois à neuf heures du matin. Il faut rester très concentré et à l'affût de toutes les opportunités. Si on veut aller loin, on ne peut pas se distraire. On n'a par exemple pas participé à la cérémonie d'ouverture car on jouait le lendemain à neuf heures."

Q : C'est un regret ?

R : "Ca ne me manque pas plus que ça. On est revenus avec une médaille, donc on a fait le bon choix. On avait une ligne de conduite et plus on avançait dans la compétition, mieux on jouait et plus on était sereins. On a eu la chance de jouer en quarts de finale le Canada. Puis on a continué sur l'euphorie face à l'Australie chez elle pour aller en finale."

Q : L'équipe de France actuelle peut-elle rééditer un tel parcours ?

R : "Elle a les capacités de rivaliser avec tout le monde même si je pense que les Etats-Unis et l'Espagne restent au-dessus. Mais il y a aussi beaucoup d'équipes qui peuvent la battre. La France n'a pas beaucoup de marge. Il y a un potentiel, du physique, des valeurs athlétiques mais elle a besoin d'être à 100% et de défendre très dur."

Q : Le forfait de Joakim Noah est un coup dur ?

R : "Je ne suis pas sûr que ce soit si important que ça. Pour moi, les Etats-Unis et l'Espagne sont intouchables qu'il y ait Joakim Noah ou pas. Et les autres équipes sont jouables avec ou sans Joakim Noah. Avoir un grand c'est important. A Sydney on avait un Fred Weis au sommet. A l'Euro-2005 aussi il avait été très bon. A mon sens, il était plus performant dans le basket international que Noah a pu l'être à l'Euro l'année dernière. Et puis j'ai toujours été partisan de laisser à la maison un joueur qui n'est pas motivé ou ne peut pas venir. Il faut oublier cet épisode et surtout ne pas se cacher derrière ça."

Q : Quel regard portez-vous sur la génération actuelle ?

R : "Il y a eu un vrai déclic au dernier Euro. On sent qu'elle a emmagasiné de l'expérience et que les joueurs majeurs comme Tony Parker ont franchi un pas dans la maturité et l'influence qu'ils peuvent avoir sur l'équipe en termes de jeu mais aussi d'esprit. Ce sont de très bonnes bases. On sent qu'il y a une hiérarchie, du leadership."

Q : Comment voit-on la France depuis l'Espagne où vous vivez ?

R : "Les Espagnols ont confiance par rapport à leur niveau mais ils ont aussi une certaine forme de respect pour la France. Je l'ai ressenti l'an dernier au Championnat d'Europe où ils disaient que la France allait être l'équipe qui allait les gêner dans les années à venir."

Q : La France commence les JO face aux Etats-Unis que vous aviez rencontré deux fois à Sydney, au premier tour et en finale. C'est un match spécial ?

R : "Oui, surtout à l'époque où il y avait plus de séparation entre le basket NBA et européen. Quand on regarde la France, l'Espagne et d'autres équipes aujourd'hui, elles ont toutes des joueurs majeurs qui jouent en NBA. C'est moins le choc des baskets. Les Etats-Unis restent difficilement approchables. Mais il y a sans doute moins de complexes qu'avant."

Propos recueillis par Jacques KLOPP

(Source: AFP)

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