Il a dormi quatre heures par nuit depuis le titre de champion d’Europe, dimanche en Slovénie. Pourtant Nando De Colo est parfaitement dispo pour les meilleurs jeunes espoirs vendéens qui s’entraînent au Vendéspace. L’Arrageois, première rotation sur les lignes arrières de l’équipe de France, avec un vrai rôle de stabilisateur, plus mâture, un cadre des Bleus, raconte, conseille.

Avant de participer au Tony Parker LNB Vendée show ce soir (19 h), un match de gala contre l’ASVEL. « C’était mon rookie aux Spurs, il n’avait pas le choix, il devait être là ! », s’était marrée la star des Bleus le midi. Pour De Colo, qui rentrera à San Antonio, au Texas dès samedi, avec reprise de l’entraînement lundi, sans avoir le temps de repasser par la case Nord, c’était surtout un plaisir, une communion un peu plus longue que jusque-là, avec des fans énamourés, un bonheur aussi de replonger dans le basket français quitté il y a quatre ans.

Nando, vous avez atterri depuis le titre ?

On réalise… Oui, bien sûr. On profite surtout. On a eu pas mal de choses à faire ces deux derniers jours. Ça risque de me refaire beaucoup d’effets quand les vidéos vont sortir, qu’on va se rendre compte des matchs qu’on a fait… C’est un événement à célébrer. On a envie de prolonger ces moments-là, avec l’équipe. Il faudrait que ça dure une semaine et que, derrière, on ait une semaine pour récupérer !

Champion d’Europe, ça représente quoi pour vous ?

C’est beaucoup de fierté. J’ai toujours dit qu’on ne venait pas en équipe de France pour briller individuellement. Ça s’est déjà vu par le passé où beaucoup voulaient prouver quelque chose et à la fin, tu n’y arrives pas. Aujourd’hui, on est contents, on rentre dans l’histoire. C’est exceptionnel. Peu de monde nous voyait aller aussi loin. On n’avait pas forcément l’équipe type annoncée. Mais à la fin, on a su trouver une équipe qui s’est mise au service de l’équipe. Ça a fait la différence : on avait douze joueurs qui savaient quel était leur rôle. Il y a certes eu des hauts et des bas, des sautes d’humeur. Mais personne ne s’est plaint. En six jours, on a réussi à changer notre rythme de croisière et ça nous a réussi.

Vous avez été reçu à l’Elysée, c’était comment ?

C’était la première fois… C’était très agréable d’y être surtout parce que tu es dans un endroit qui représente la France et que si tu es là, c’est que tu as fait quelque chose qui mérite une reconnaissance. Le président, on l’avait déjà vu aux JO, mais ça reste une fierté. C’est aussi un très beau monument…

Malgré un emploi du temps chargé depuis votre retour, vous prenez du plaisir avec des gamins…

Sur peu de jours, on enchaîne beaucoup, d’autant que je n’ai eu que huit jours de vacances. J’avais enchaîné la saison NBA fin juin avec les Summer Leagues. C’est la première fois où je dois faire deux saisons sans coupure mais il faut rendre un peu. On est aussi un modèle, il faut faire attention aux jeunes qui arrivent, à ton sport. C’est important. Ça ne me dérange pas du tout, ça n’a jamais été une contrainte pour moi de faire des interventions voire d’entraîner des jeunes. Déjà à Cholet, avec les pros, on devait entraîner une équipe le mercredi et la coacher sur un tournoi. D’ailleurs pour info, j’ai gagné à deux reprises…

Vous pensez rentrer aux Etats-Unis avec un autre statut ?

Personnellement, je ne pense pas. On va me féliciter au début, les coachs, peut-être aussi dans la ville avec les fans. Les autres vont me demander si j’ai passé de bonnes vacances. Mais ça va vite retomber parce qu’il y a une saison à préparer. Quant à ma place, il va falloir la faire. On garde pratiquement le même effectif, avec de nouveaux joueurs. J’arrive sur une deuxième année où je connais mieux le système, ce sera à moi de travailler. Je ne vais pas prendre confiance sur un titre de champion d’Europe. Je suis content de ce qu’on a fait avec le pays mais je ne vais pas me baser là-dessus. La NBA, c’est un tout autre monde, un tout autre style de jeu.

(Source : La Voix Des Sport)