Très utile à l'Équipe de France durant la Coupe du Monde, souvent bon en Summer League et en présaison, Rudy Gobert a vécu un été riche qui lui a donné «beaucoup de confiance». Le pivot français a conscience d'avoir «une grosse opportunité» de jouer avec le Jazz.

Rudy Gobert, est-ce que le Jazz vous a gardé à l'oeil pendant la Coupe du monde ?

Ils m'ont vraiment suivi, que ce soit le coach, le staff ou le GM (manager général). Je sentais qu'ils me soutenaient et ça fait vraiment plaisir.

Peut-être avaient-ils un peu d'appréhension ?

Je ne pense pas qu'ils appréhendaient. Ça leur a permis de voir de quoi j'étais capable. En plus, ils savent que je suis sérieux, que je prends soin de moi.

Ils ont donc vu votre match exceptionnel face à l'Espagne et doivent espérer que cela devienne votre quotidien.

Il me faut de la consistance, c'est clair. Que je sois capable d'apporter la même chose tous les soirs. Mais je pense que je peux aussi continuer à évoluer. Par exemple, contre l'Espagne, j'avais fait un très bon match défensivement mais je n'ai marqué que cinq points. Mon jeu peut encore évoluer, notamment dans le scoring.

Qu'est-ce que cette compétition vous a apporté de positif ?

Déjà, ça m'a vraiment donné confiance. J'ai vu ce que je pouvais faire face à de bons joueurs. J'avais déjà fait de bons matches la saison dernière mais par-ci, par là. Même si je ne doutais pas, ça m'a permis de vraiment réaliser ce que je pouvais faire. Ensuite, j'ai vraiment progressé au niveau de la compéhension du jeu. Je suis plus posé en attaque, à observer ce qu'il se passe sans être tout le temps à 200%. J'ai aussi progressé au niveau de la dureté, et de l'expérience.

Vous avez même réussi un match à 20 rebonds en présaison. Est-ce possible de le refaire en saison régulière ?

C'est mon but, je pense que j'en suis capable. On dit que ce n'est que la présaison mais ce sont les mêmes équipes, les mêmes joueurs, même si en fin de match ce sont surtout les joueurs de banc sur le terrain.

Le regard de vos adversaires a-t-il aussi changé ?

J'ai l'impression qu'on me respecte plus. Au rebond par exemple, j'entends dire "Box-out !" quand je suis là (effectuer un box-out signifie prendre position sous le cercle en repoussant son adversaire derrière soi, afin d'être le mieux placé au rebond, ndlr). Avant, ils ne le disaient pas. Beaucoup de gens ont regardé les matches, des coéquipiers comme des adversaires. C'est vraiment là que je le vois: dans le respect qu'ils me témoignent.

Votre rôle a-t-il changé aussi dans votre équipe ?

Cette année, on n'a que deux pivots : moi et Derrick (Favors). Le coach veut qu'Enes (Kanter, le pivot titulaire en 2013-14) s'écarte plus vers l'extérieur, qu'il joue "quatre" (ailier-fort). C'est vraiment différent, c'est très ouvert. Si je suis bon, je ne jouerai pas dix minutes. Il ne faut pas être pressé, je n'en jouerai pas 35 non plus, mais j'aurais des opportunités pour être plutôt à vingt minutes.

C'est ce que vous a dit votre nouvel entraîneur, Quin Snyder ?

Il attend beaucoup de moi, et surtout de la consistance et de la concentration. Il mise beaucoup sur moi pour le futur et même dès cette année. J'ai vraiment toutes les cartes en main. C'est une grosse opportunité. Rien n'est figé, à moi d'être bon. Si je le suis et de manière consistante, je ne vois pas pourquoi... je dois rester concentré sur moi.

Est-il si différent de votre précédent coach, Tyrone Corbin ?

Je ne sais même pas si on peut comparer. Tous les systèmes sont différents, ils pensent complètement différement. Tyrone était plus à l'ancienne, c'était un ex-joueur. Quin est plus moderne, un peu comme les Spurs, où tout le monde touche la balle, où elle bouge.

(Source : L'Équipe.fr)