10.03.2016

Arrivé début janvier, DaShaun Wood (1,80 m, 30 ans) a radicalement changé le visage de Cholet.

Les statistiques ne disent pas tout, mais elles en disent quand même beaucoup, et celle-ci est éloquente. En effet, sur les 15 premières journées, Cholet n’avait remporté que quatre victoires. Mais sur ses sept derniers matches, le club des Mauges a signé 5 succès. La différence entre ces deux périodes porte un nom : DaShaun Wood. Débarqué début 2016, l’ancien manceau a fait passer sa nouvelle équipe du statut de relégable à celui d’un adversaire difficile à prendre.

« Son arrivée a boosté l’équipe parce que c’est un vrai meneur de jeu », juge Jérôme Navier, l’entraîneur de CB. « Il nous manquait de l’impact à la mène et il a rééquilibré tout l’ensemble. »

« Je pense que Cholet avait besoin d’un meneur de jeu expérimenté, de leadership et d’expérience », avance pour sa part le joueur. « J’ai joué en France il y a deux ans donc je comprends comment fonctionne cette ligue et j’ai voulu rejoindre cette équipe pour l’aider à jouer à un meilleur niveau. »

L’arrivée de l’homme au bandeau a en effet tout de la bonne pioche et il faut féliciter le club d’avoir su convaincre un tel joueur de venir rejoindre une équipe qui semblait filer tout droit en Pro B, ce qui de prime abord, n’avait rien d'évident. « Quand j’ai appris qu’il était sur le marché, je l’ai appelé », se remémore l’entraîneur. « C’était mi-décembre et j’ai été très franc avec lui, je lui ai expliqué la situation dans laquelle on était : relégable, un changement de coach (l’entretien s’est passé dix jours après l'éviction de Laurent Buffard) et c’était ma première expérience en tant que head coach. Je pense que cette franchise lui a permis de savoir exactement où il mettait les pieds. De son côté, il a été franc sur ce qu’il cherchait. Il avait aussi envie de retrouver la compétition et était attaché à jouer pour un club qui représente beaucoup d’histoire. »

« J’ai vu ça comme un beau challenge », tranche l’intéressé. « Je pensais que le public de Cholet méritait d’avoir une bonne équipe. Je voulais changer le visage de cette équipe, faire de Cholet une équipe qui compte dans le championnat de France. Et c’est ce qu’on est en train de faire. » Et l’homme a l’habitude d’endosser ce type de costume.

« C’est quand j’ai beaucoup de pression sur les épaules que j’aime jouer au basket »

DaShaun n'aime rien moins qu'affronter les meilleurs.

Né à Détroit, au Nord des Etats-Unis, DaShaun Lynch, son premier nom, a changé de patronyme en 2003, pour prendre celui de Wood, son père. C’est d’ailleurs en raison de l’état de santé préoccupant de ce dernier qu’il annulera sa venue à Limoges, avec qui il s’était engagé en début de saison. Mais avant cela, DaShaun avait déjà réalisé quelques expoits. Parti à la peu cotée fac de Wright State, à Dayton dans l’Ohio, après le lycée, Wood emmènera les Riders à la March Madness de 2007, pour ce qui est toujours seulement la 2e apparition de l’université au grand tournoi de printemps. La même année, les Riders remportent l’Horizon League pour la première fois de leur histoire, et Wood est élu meilleur joueur de la division, là-aussi une première pour l’université de Wright State. Trop court pour la NBA, il entame alors une carrière en Europe, d’abord en Italie puis en Allemagne, où il s’installera rapidement parmi les meilleurs joueurs de la Bundesliga. Elu MVP de la ligue en 2011 avec Francfort, il rejoint ensuite l’ALBA Berlin, qu’il emmènera au Top 16 de l’Euroleague en 2013, avant de rejoindre Le Mans.

Dans la Sarthe, le public français va alors le découvrir. Echaudé par le fiasco Khalid El-Amin l’année précédente, J.D. Jackson confie la mène à DaShaun, qui s’imposera avec succès puisque le MSB s’emparera de la Leaders Cup à cette occasion. Mais à cette époque, son rôle au sein de l’équipe mancelle n’est pas le même qu’aujourd’hui à Cholet.

« Quand j’étais au Mans, on avait un effectif très dense, avec beaucoup de bons joueurs à tous les postes », explique-t-il. « Mon rôle n’était pas d’en faire autant qu’à Cholet où on compte énormément sur moi. Mais depuis que je suis en Europe, j’ai toujours eu une grosse pression sur les épaules. Quand j’étais au Mans, on voulait gagner le championnat. Quand je jouais à Berlin, les attentes étaient de se qualifier pour le Top 16 de l’Euroleague. La pression est différente d’une équipe à l’autre mais elle est toujours là et avoir la pression pour ne pas descendre, c’est intéressant aussi. C’est quand j’ai beaucoup de pression sur les épaules que j’aime jouer au basket et cette année, j’essaie de jouer mon meilleur basket. » Et il n’est pas loin de le faire.

« La Pro A s’améliore d’année en année »

DaShaun se verrait bien rester en Pro A, un championnat qu'il apprécie.

Après sept matches, ses statistiques donnent déjà le tournis. 17,4 points marqués, à 45,1%, 5,7 passes pour 17,0 d’évaluation, soit des moyennes encore meilleures que lors de son passage manceau. Mais au-delà des chiffres, son impact est énorme avec Cholet basket, comme le décrypte son entraîneur Jérôme Navier.

« Il a beaucoup de point fort sur le poste de meneur de jeu, cette capacité à jouer les pick and roll très importante, à gérer l’attaque de son équipe, à être en mesure d’annoncer les systèmes de jeu qu’il juge les plus opportuns en fonction des moments du match, ce qui est une qualité première pour un meneur », détaille le technicien. « Et puis il a cette capacité à marquer de loin. Offensivement, il est vraiment très dangereux, ce n’est pas facile de faire l’impasse sur un secteur face à lui. Mais au-delà de tout ça, c’est un rassembleur d’hommes. Il n’hésite pas à rassembler ses coéquipiers pour faire passer des messages sur l’importance d’une défense, sur les systèmes de jeu à mettre en place, il fait ça naturellement et ce n’est pas le cas de tous les joueurs. »

Homme-orchestre du CB depuis deux mois, DaShaun n’a pas encore joué suffisamment de match pour entrer dans les classements officiels mais nonobstant cela, il constitue déjà la 4e meilleure évaluation de toute la Pro A, à égalité avec Michael "Juice" Thompson, le leader de Pau-Lacq-Orthez, candidat très crédible au titre de MVP et probablement le meilleur meneur de Pro A sur la saison. D’ailleurs, le hasard du calendrier fait que les deux hommes vont se croiser ce week-end pour la 23e journée. L’occasion de voir les deux phénomènes face-à-face.

« C’est un gros challenge pour nous et pour moi », estime le meneur choletais. « Pau est très fort en ce moment, ils jouent un super basket mais on a déjà battu quelques grosses équipes cette année, comme Le Mans ou Villeurbanne. On veut donc remporter ce match et moi je veux remporter mon match-up face à Juice Thompson. Ça va être une bataille pendant 40 minutes et ça va être intéressant. »

Désireux d’en découdre avec les meilleurs, l’homme se verrait bien rester en Pro A par la suite, un championnat qu’il juge « bien meilleur » aujourd’hui que celui qu’il a découvert avec Le Mans il y a deux ans.

« La France, c’est un pays magnifique et la Pro A s’améliore d’année en année. Chaque équipe est très dure à battre et il suffit de regarder le haut du classement, il n’y a que deux victoires d’écart entre le premier et le 8e. Cette ligue s’améliore, c’est très cool de jouer dans ce championnat et j’ai envie d’en faire partie au-delà de l’actuelle saison. »

Que ce soit à Cholet ou ailleurs, les propositions ne devraient pas manquer.

(Source : LNB)

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