18.06.2000
Antoine Rigaudeau reste le symbole de CB. Passé par tous les échelons de la formation, il explose au début des années 90. Le maître à jouer choletais revient avec beaucoup d’émotion sur ce qui reste la plus belle et la plus cruelle saison de CB en Coupe d’Europe (93/94) : « Nous sommes arrivés début août avec l'envie de se faire plaisir et d'avoir des résultats en championnat de France. La coupe d'Europe est toujours un plus pour un jeune joueur et un jeune club qui n'a pas le budget des gros clubs, européen ou français : les objectifs ne sont pas très relevés. Mais comme l'argent ne fait pas le basketteur, nous sommes partis sur les chemins de l'Europe avec peu d'ambitions (comme tous les ans) et un groupe talentueux et soudé.

D'ailleurs la pierre angulaire (je peux l'appeler la pierre ou le roc sans aucun remord vu son physique) était Winston Crite. J'ai beaucoup de respect pour le joueur et l'homme. J'adore ces petits intérieurs d'à peine deux mètres. Un jour il me dit : "nous serons champion de France". Cet optimisme objectif nous a poussé tout au long de la campagne européenne.

La première rencontre fut perdu chez les Belges de Pepinster où je n'étais pas très bien dû à des problèmes contractuels et à une envie personnelle et égoïste de grandir le club de Cholet Basket au rang des grands clubs français qu'étaient Pau Orthez et Limoges à l'époque. Après une entrevue avec Michel Léger et un accords, les -7 de l'aller se sont évaporés sous les +19 du retour. Les joutes européennes étaient lancées, et créaient déjà de belles frayeurs et de belles émotions pour nous et pour le public.

Puis nous avons joué contre des finlandais (merci monsieur l’auteur de l'avoir dit) et là, c'est le trou noir : pas même le souvenir d'un renne ou d'une grande fille blonde aux yeux bleus dans les tribunes ; non, non, non et encore moins le nom de cette équipe (je suis désolé pour cet oubli).

Enfin, nous attaquons la poule des quarts de finale où nous sortons premier. Nous allons à Ovar au Portugal, dans un petit gymnase où il ne fait pas bon y jouer l'hiver sinon avec des moufles : vous comprenez, cher lecteur, qu'il est donc possible de perdre à Ovar.
Zadar (Croatie) et Sofia (Bulgarie), deux villes de l'Est, étaient également à notre programme. A Split, pour cause de guerre, nous gagnons contre les Croates, où une cinquantaine de casques bleus nous supportaient et nous rassuraient. Les deux ou trois coups de fusils entendus la nuit précédente nous rappelaient la réalité des choses. Cela nous faisait du bien, à nous français, de se rendre compte comment était la vie dans d'autres pays.

A Sofia, nous perdons assez nettement et Michel Léger, à juste titre, piqua une grosse colère, une très grosse colère. Au match retour, nous avons pris notre revanche : +40 pour nous. En effet, un joueur nous avait plus ou moins chambré en Bulgarie : cette équipe avait de la fierté.

L'épisode de Galil Elyon (Israël) à la Meilleraie, reste pour moi un grand moment de ma carrière choletaise. J'étais en état d'euphorie : j'avais marqué neuf de mes dix tentatives à trois points. J'étais sur l'aile droite et Olivier Allinéi montait la balle, je me retournai vers la tribune et dis : "le prochain je le mets", deux secondes plus tard, la passe arrivai, je shootai sans réfléchir (la meilleure chose à faire d'ailleurs) et le public s'exclama : le ballon devait être rentré. Il était temps d'aller prendre une bonne douche bien chaude.

La cinquième équipe était de Grèce. Le match se déroula à huis clos à Athènes alors que nous jouions contre Salonique. Nous devions tenir le goal-average pour être premier ; Nous réussissions sans Mike Jones. Le lendemain, nous pouvions visiter Athènes dans la peau de demi-finalistes.

Une demi-finale qui restera un des pires moments de ma carrière. Je crois (en tout cas j'espère) que tout le monde était mobilisé pour ce match. J'eux des frissons en rentrant sur le parquet et découvrant la Meilleraie pratiquement pleine trente minutes avant le début de la troisième manche. J'étais beaucoup plus énervé, deux jours auparavant, quand nous sommes retournés faire un tour d'honneur après notre victoire sous les applaudissements du public. Je n'étais pas d'accord. Le Basque de Vitoria est fier, il monta le niveau de jeu sur un plan physique auquel nous ne sûmes répondre, nous avons reculé et perdu.

Je repartis seul de la Meilleraie, les mains sur le volant, les larmes dans les yeux.

Et Winston ! Tu ne m'as pas dit "nous allons gagner la coupe d'Europe".

Etait-ce prémonitoire ?

Ton genou t'a trahi malheureusement pour toi et certainement pour nous.

J'aurais aimé te serrer dans mes bras et te dire : "Nous sommes champion de France et nous avons gagné la Coupe d'Europe".

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