En fin de contrat au Mans, où il vient de vivre une saison difficile, l'ancien ailier international français Mickaël Gelabale (34 ans) évoque pour Sport 365 son avenir et l'actualité du basket.

Mickaël Gelabale, comment expliquez-vous cette mauvaise saison du Mans, seulement douzième de la saison régulière de ProA ?

On aurait aimé faire les playoffs, ça aurait été pas mal. Mais c'est vrai que la saison a été compliquée, il y a eu un changement de coach (Alexandre Ménard a remplacé Erman Kunter en février, ndlr), de nouveaux joueurs. On est passé par un périple un peu dur cette année. C'est la fin d'une longue série de 20 playoffs consécutifs. Dans le vestiaire, ça allait, entre les joueurs, ça allait. Il nous manquait un truc sur le terrain, mais on n'a pas su le trouver tout au long de l'année.

Avec une moyenne de 8,7 points et 3,2 rebonds en 24 minutes, comment jugez-vous votre saison d'un point de vue personnel ?

J'ai fait comme je pouvais. La saison a été un peu compliquée pour tout le monde. J'ai eu des problèmes de genou, même si c'était un peu mieux que l'année dernière. Au moins, j'ai pu jouer tous les matches, c'était le plus important pour moi, à 34 ans. Je n'avais pas les clés de toute l'équipe. Je devais amener mon expérience. Après, je ne pouvais pas gérer les comportements.

Où jouerez-vous la saison prochaine ?

Je suis en fin de contrat avec Le Mans. Mon projet, c'est d'essayer de retrouver une équipe en ProA, sur deux ans encore. Après, on verra. Maintenant, j'ai une vie de famille : un fils qui a 10 mois. Je préfère rester en France parce qu'il a besoin de ses deux parents. Pour le moment, je n'ai pas de contacts.

À l'occasion de ses 30 ans, la Ligue Nationale de Basket vous a désigné dans son cinq majeur de la décennie 2007-17 (avec Adrien Moerman, Dewarick Spencer, Ricardo Greer et Blake Schilb), c'est une belle récompense…

Oui, je ne m'y attendais pas. Ça fait vraiment plaisir que les gens reconnaissent mon petit bout de chemin en LNB, d'autant que je n'ai pas joué longtemps (il a porté le maillot de Cholet, l'ASVEL, Strasbourg, Limoges et Le Mans durant cette décennie, ndlr).

Suivez-vous les playoffs de ProA même si vous n'y participez pas ?

Je continue à suivre les playoffs, et je serai devant la télé ce vendredi pour le Match 5 Strasbourg-ASVEL. Ce sont deux équipes où j'ai joué, qui me tiennent à cœur. Que le meilleur gagne. C'est très compliqué de faire un pronostic, car l'ASVEL a gagné deux fois là-bas et Strasbourg n'a pas gagné à la maison, mais la SIG a une revanche à prendre sur la saison dernière. C'est chaud (sourires). Je n'arrive pas à me prononcer.

Et quel peut être le scénario en finale contre Chalon ?

Je pense que le mieux pour Chalon, ce serait de jouer contre Strasbourg, parce qu'ils jouent à peu près le même basket. Si c'est contre l'ASVEL, ce sera des matches plus physiques, plus denses, et l'ASVEL peut dominer Chalon.

Suivez-vous les Finales NBA ?

De temps en temps, je regarde. Kevin Durant est sur un nuage en ce moment. Peu de joueurs arrivent à être à ce niveau-là et peu de joueurs peuvent l'arrêter. Même LeBron fait du mieux qu'il peut, c'est un gros défenseur, mais quand un joueur comme Kevin Durant est énorme comme dans cette série… Ça va être très compliqué pour Cleveland de revenir. Cleveland n'a pas démérité d'être en finale. Ça aurait été une autre équipe contre les Warriors, ça aurait été 4-0 de toute façon. C'est juste parce que c'est LeBron James que les gens sont sans pitié et critiquent. Même s'il porte son équipe, il ne peut pas gagner tout seul. En tout cas, je suis admiratif de LeBron James, il tourne à plus de 30 points en playoffs (32,4,pts, ndlr) ! Kyrie Irving fait de bons playoffs aussi, mais Golden State a un jeu plutôt atypique.

On a appris ce vendredi que votre ancien coéquipier du Mans Jonathan Jeanne allait devoir renoncer à sa carrière NBA en raison d'une maladie récemment détectée. Quel est votre sentiment ?

J'ai appris ça ce matin, à peine réveillé. J'ai eu le cœur un peu lourd. Je lui ai envoyé un message, j'attends que le soleil se lève aux Etats-Unis pour essayer de le joindre. Le gamin avait tout l'avenir devant lui. Son rêve est brisé, mais d'après ce que j'ai pu lire, il y a peut-être moyen qu'il continue à jouer en Europe. On croise les doigts pour lui, et je lui souhaite bonne chance et plein de bonheur. C'est un joueur rempli de talent et il avait une belle carrière à faire.

Cet été, l'Équipe de France va disputer l'Euro sans Rudy Gobert ni Nicolas Batum. Comprenez-vous leurs forfaits, et les Bleus sont-ils capables de monter sur le podium malgré tout ?

Je peux comprendre un peu leurs raisons. Mais pour moi, quand on s'engage avec l'Équipe de France, on s'engage jusqu'à la fin, pour amener cette équipe le plus loin possible, peu importe les problèmes physiques qu'on a pu avoir pendant la saison. Avec notre génération, on a créé un groupe où il y avait des valeurs et il ne faut pas que tout s'arrête parce qu'il n'y a plus Tony (Parker), Flo (Pietrus) et moi. Il y a encore Boris (Diaw), et j'espère qu'il va pouvoir emmener cette équipe le plus loin possible. On a fait un beau parcours, on a montré aux Français, aux fans, que l'Équipe de France était plus qu'une équipe, mais une famille. Tout ne doit pas s'arrêter du jour au lendemain. Rudy aurait pu venir cet été. Nico est là depuis 2009, peut-être qu'il a besoin d'un été pour récupérer. C'est leur choix, je ne peux pas vraiment les juger. J'espère que les joueurs qui viendront à leur place pourront montrer leur valeur aussi. Il y a moyen d'être sur le podium, il y a des bons joueurs, comme Joffrey Lauvergne, Nando De Colo, Thomas Heurtel, ce sont des joueurs qui sont là depuis pas mal d'années aussi, ils ont acquis de l'expérience. Il faut qu'ils arrivent à trouver l'alchimie le plus vite possible pour pouvoir monter sur le podium.

(Source : Sport 365)