Après un début de saison difficile sous les couleurs du CSP Limoges, Champion de France en titre de ProA, Lamine Kanté va tenter de se relancer en ProB en rejoignant pour la quatrième fois le Poitiers Basket 86.

Lamine, à quand remontent vos premiers contacts avec Poitiers ?

Nous discutions depuis une semaine, avant que je ne quitte le CSP Limoges.

D'autres clubs s'étaient-ils manifestés ?

En ProA, Boulogne, où j'ai déjà évolué (ndlr : lors de la saison 2010-2011), s'était renseigné. En ProB, il y avait aussi Monaco, Roanne, Orchies, Le Portel.

Pourquoi avoir choisi Poitiers ?

J'étais dans une situation difficile à Limoges. Je n'avais plus envie de me prendre la tête. J'ai opté pour l'option où je me sentirais le mieux.

Quelle image gardez-vous de votre passage au CSP Limoges ?

J'ai eu la chance de m'entraîner et de côtoyer de très bons joueurs. Mais, parallèlement à ça, je ne jouais pas. Je n'avais pas de temps de jeu et la situation était de plus en plus compliquée. Il y avait un vrai décalage entre le discours que l'on m'a tenu en début de saison et ce que je vivais.

Avez-vous votre part de responsabilités ?

Je suis arrivé blessé en début de saison mais je ne pense pas que cela justifie le fait de ne pas jouer du tout ou très peu ensuite. La concurrence était très forte. Mais, avec dix ou quinze minutes de temps de jeu, je crois que j'aurais pu apporter à l'équipe. Mais, hormis à l'entraînement où lors d'un match contre Boulogne où j'ai passé neuf minutes sur le parquet, je n'ai pas eu l'occasion de montrer de quoi j'étais capable.

Pouviez-vous discuter de votre situation avec l'entraîneur (Jean-Marc Dupraz) ou le président (Frédéric Forte) ?

J'ai surtout parlé avec le président. Il m'a annoncé clairement que je ne jouerai pas. A l'origine, j'ai été recruté car le staff ne savait pas si Nobel Boungou-Colo allait resigner ou non. Ils ont joué la carte de la sécurité. Mais Nobel est resté...

Avec le recul, l'erreur est d'avoir quitté Poitiers lors de la dernière saison ou d'avoir rejoint Limoges ?

Les deux. On m'avait proposé de rester à Poitiers mais j'avais attendu longtemps. Et Limoges s'est manifesté. Le CSP, cela ne se refuse pas.

Vous avez tout de même découvert l'Euroligue...

C'était effectivement très plaisant de côtoyer quelques uns des meilleurs joueurs du monde. C'est une belle expérience.

Vous restez sur deux expériences délicates en ProA, à Cholet d'abord puis à Limoges. Comment expliquez-vous ces difficultés ?

J'ai forcément une part de responsabilités. Cela reste des échecs. Mais ce n'est pas pour cela que je vais me décourager. Pourquoi ne pas retrouver la ProA avec Poitiers ? Cela serait vraiment bien.

Quel a été le discours de Ruddy Nelhomme pour vous convaincre de revenir ?

Poitiers avait besoin de mes capacités au niveau du scoring mais aussi pour mettre du rythme. Le fait que je connaisse le club a forcément facilité les choses. Si je suis là, c'est pour retrouver la ProA avec le PB 86.

Le Poitiers Basket est-il votre club de coeur ?

Ce club représente beaucoup de choses. Tout le monde dit que j'ai été formé au Mans. Mais, l'essentiel de ma formation, je l'ai suivie à Poitiers. J'ai vécu tellement de choses ici, bonnes comme mauvaises. Je ne pourrai jamais oublier le PB.

Etes-vous revanchard ?

J'ai les crocs. J'ai vraiment envie de jouer. Je vais peut-être avoir des difficultés pour être rapidement dans le bon rythme mais je peux compenser avec mon expérience. Si je suis qualifié, je suis prêt à jouer dès mardi contre Nantes. Je suis vraiment impatient.

Commentaire de Ruddy Nelhomme, entraîneur du Poitiers Basket 86 :

"Dans une situation d'urgence, nous avons essayé de trouver la meilleure solution pour être performants rapidement. Lamine connaît le club et on connaît Lamine. Sa polyvalence est forcément intéressante. Maintenant, c'était un joueur assis et qu'il faut mettre debout. Il n'a pas beaucoup joué ces six derniers mois, il faut donc arriver à le remettre dans le bain."

(Source : La Nouvelle République)