Valéry Demory, taille jockey et basket pur-sang

07.09.2011

Cowboy solitaire passionné de chevaux, Valéry Demory changea souvent d’écurie. Mais tout au long de sa carrière de basketteur, il se révéla un un vrai meneur d’hommes et un playmaker obsédé par le collectif. Taille patron.

Silence. Chuuut… Pas de bruit. Comme Valéry Demory, soyez discret mais sans complexes. « Valé », comme le surnomment ses potes, est un accro de la vie. Et des vies, il en a plusieurs. Le meneur de l’équipe de France et de Pau-Orthez est un véritable boulimique, façon « fort en tout ». Déjà tout petit… A 5 ans, Valéry en pince pour le football et un tout petit peu pour le basket, surtout quand il fait froid. Les années passent et son enfance trépasse. Toc-toc, il pousse la porte du centre de formation du LOSC. Les Dogues examinent ses crocs. Passe ton chemin, petiot, t’as encore des dents de lait. Trop jeune. Mais notre petit homme n’est pas fait pour attendre. Pour lui, le sport, c’est du sérieux.

Le basket est plus accueillant. Ça tombe bien, la salle est à côté de chez lui. Pas n’importe quelle salle. Un véritable chaudron, l’antre de l’A.S. Denain-Voltaire. Il y fera toutes ses classes. Denain est à l’époque une fourmilière de jeunes talents. Le meilleur moyen de commencer, entre copains, à se bâtir un palmarès. Demory, le meneur de poche (il atteindra 1,78 m adulte), devient champion de France cadets et joue en Nationale 2 sous la direction d’Ernie Signars. Pas pour longtemps. Son avenir est ailleurs. Prise de tête. Valéry quitte le soleil des gens du Nord en 1982. Direction Paris, sa tour Eiffel, l’Arc de Triomphe et le Stade Français. Mauvais. Très mauvais. Le club de la capitale est censé représenter le must. Il y a du fric, des stars mais pas de public, pas d’ambiance. On se la joue pro mais ça joue mal et pour un jeune qui en veut, c’est comme mourir un peu. Entre Valéry et Mike Perry, le coach US du Stade, on ne parle pas le même langage.

« Ce fut la plus grosse erreur de ma carrière », reconnaît le « Ch’timi ».

C’est le métier qui rentre. Paris ? Pas pour longtemps. Il reprend son baluchon et met le cap à l’Ouest en 1983. A Challans, il y a Michel Gomez et une équipe super sympa. Dans celte Vendée profonde, comme à Denain, Valéry n’est plus le vilain petit canard. Il a besoin de chaleur pour se sentir bien et évoluer à son meilleur niveau. Le basket, c’est comme sa famille. Fini les claques. Le déclic se produit à Challans. L’Europe avec le club et le monde avec l’équipe de France de Jean Galle. Même quand « papa » Gomez migre à Limoges, Valéry reste. Pas pour longtemps. Le club pique sa crise financière. A quelques encolures de là, Cholet lui tend les bras. Jean Galle prend les rênes de l’équipe. Nous sommes en 1987.

Première année, premiers succès. Cholet effleure les titres. Finaliste du championnat et du tournoi des As. Dans cette équipe, les Américains marchent au super et collent aux directives de jeu de Demory. Valéry est devenu l’apôtre d’un basket collectif. Le public des Mauges l’adore. Valéry est un basketteur à taille humaine, il parle le même langage que le public et se défonce pour ses couleurs. Cholet mais pas pour longtemps. Le plus haut niveau veut Valéry. En 1989, il quitte le Maine-et-Loire pour Limoges et la Coupe d’Europe des clubs champions. Demory veut des titres. Au CSP, il va être servi.

Il s'inspire du footballeur Ivica Osim

Tout marche au poil la première année. Michel Gomez conduit l’équipe au sacre national. Elle se hisse sur le podium du Final Four à Saragosse (3e). Et là… Michel Gomez s’en va, direction Gomez. Valéry reste. Pas pour longtemps. Car durant la deuxième année à Limoges, les entraîneurs se succèdent. Plus vite que les victoires. Bill Sweek, Aleksandr Gomelski, Olivier Veyrat.

« Ce fut un désastre sur le plan des résultats, de l’ambiance, des relations entre les dirigeants et les joueurs ainsi qu’entre les joueurs et le public. »

Une seule solution : faire son sac. Cruel dilemme : retrouver son Nord natal (Gravelines) avec Jean Galle ou partir aux antipodes (Pau) avec Michel Gomez ? Ce dernier a de la chance. Demory dit oui. Il est comme ça, Valéry. Il sait que Gomez peut le pousser dans ses derniers retranchements.

« N’arrête pas tes efforts », lui conseille-t-il souvent.

Toute la carrière de Valéry Demory sera placée sous le signe du dialogue avec ses entraîneurs, du partage des idées.

« Il faut se faire son idée du sport et savoir la communiquer, il faut aussi être prêt en permanence à recevoir renseignement des autres, puis à partager avec eux sa propre vision et sa connaissance », affirme le meneur international.

Son expérience s’enrichit au fil des rendez-vous européens.

« Je suis plus proche de ce basket-là que du basket américain. Le niveau européen est de plus en plus intéressant. Non seulement il y a du beau jeu mais ça devient très, très fort. »

Et puis il y eut Rome, l’Euro 1991 et la 4e place de l’équipe de France. Valéry a du bleu au cœur. Il totalisera 121 sélections.

« Je ne joue plus seulement pour le maillot mais pour les autres. En fait, je me suis enrichi de tous les sports. J’ai longtemps admiré le footballeur yougoslave Ivica Osim. Pour moi, c’était un magicien. Il avait une manière extraordinaire de protéger son ballon. J’ai analysé ça et j’ai essayé de calquer ma protection de balle sur la sienne. Ça m’a aidé dans l’organisation de mon jeu, ma dextérité, mon coup d’œil. »

Et l’œil, il l’a ! Son autorité est l’une des innombrables facettes de son talent, doublée d’une vraie faculté d’écoute et de compréhension des autres.

« Plus tard, j’aimerais me diriger vers l’enseignement du basket. Partager ce formidable acquis technique que m’ont légué mes différents entraîneurs. Je veux transmettre aux jeunes les fondamentaux individuels et collectifs. »

Paradoxal pour ce cowboy solitaire, passionné de chevaux, qui a si souvent changé d’écurie. Son véritable dada, c’est le cheval. Il en possède tellement qu’il pourrait organiser un tiercé seul.

« Je puise mes forces dans la sérénité et la fougue de mes chevaux. »

Peut-être est-ce pour cela qu’il a la taille jockey et le basket pur-sang… Il mit un terme à sa carrière en 2000 à Evreux après avoir passé 3 ans à Pau, 3 à Cholet et 3 en Normandie (4 609 pts en Pro A, 8e meilleur marqueur de l’histoire ; 2 862 pds, 2e). Valéry Demory se tourna, comme annoncé, vers le coaching. Il entraîna pendant 7 ans l’équipe féminine de Mourenx, dans les Pyrénées-Atlantiques, avant de prendre en main les destinées de Lattes-Montpellier. L’équipe a remporté la Coupe de France 2011 (63-54 contre Mondeville en finale).

(Source : starstory.fr)

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