ITW Rudy Gobert : "Dire aux jeunes que la NBA est possible"
La saison 2014-2015 a été celle de l’éclosion pour Rudy GOBERT (22 ans, 2,16 m), d’abord convaincant et médaillé de bronze avec l’équipe de France lors de la Coupe du monde en Espagne en septembre, puis très remarqué en NBA au sein de son équipe du Utah Jazz. Devenu titulaire indiscutable, le pivot a été élu parmi les joueurs ayant le plus progressé dans le meilleur championnat mondial, récoltant les sollicitations allant de pair avec ce nouveau statut. Sans toutefois oublier Saint-Quentin, là où il a (vite) grandi, et où il organisera cet été un camp de basket qu’il a présenté mardi.
Comment vivez-vous votre nouvelle notoriété ?
Plutôt bien. J’ai fait la tournée des médias à mon retour en France après la saison NBA et c’est vrai que ça n’a plus rien à voir avec l’année d’avant. Il y a beaucoup de sollicitations mais ça fait partie de mon travail et ce n’est pas désagréable non plus. Il suffit de rester soi-même.
Quel bilan tirez-vous de cette saison de la révélation pour vous en NBA ?
J’ai eu la chance d’avoir un coach (ndlr : l’Américain Quin Snyder) qui croit en moi et n’a pas hésité à me mettre titulaire. C’était mon objectif et j’ai travaillé pour ça. J’ai fait des bonnes performances et l’équipe a été meilleure que la saison précédente, donc Utah est vraiment un bon environnement pour moi. L’année prochaine, on vise les play-offs et personnellement, je suis loin d’avoir atteint mes objectifs. Je veux continuer à progresser.
Comment ce projet de camp de basket à Saint-Quentin s’est-il concrétisé ?
C’est Alexis Rambur (ndlr : manager général du SQBB) qui est venu à moi pour me parler de ce projet. Je pensais organiser un camp et c’était logique pour moi de le faire dans la ville où j’ai grandi. On a donc décidé de travailler ensemble à l’organisation. En juillet, mon rôle sera d’être présent auprès des jeunes et de les conseiller. Leur raconter mon histoire aussi. Quand j’ai commencé le basket, c’était pour le plaisir et petit à petit, les objectifs sont venus. Je veux dire aux jeunes qu’aller en NBA est possible. Le message sera de croire en soi et de beaucoup travailler.
Quels liens conservez-vous avec la Picardie ?
J’ai vécu jusqu’à 13 ans à Saint-Quentin avant de partir au Pôle Espoirs d’Amiens. J’y étais la semaine et je jouais le week-end avec le SQBB. Puis à 15 ans je suis parti à Cholet, où je suis resté six ans avant d’aller en NBA. Désormais je ne rentre plus souvent en France donc quand je viens ici je reste principalement avec ma famille.
Avez-vous suivi à distance la saison du SQBB ?
Bien sûr. C’était un peu compliqué cette année mais je suis optimiste pour le club. Il y a de bons supporters ici, des gens qui aiment le basket et je connais le nouveau coach, Jean-Manuel SOUSA, que j’ai eu à Cholet. Je pense que c’est un bon choix pour Saint-Quentin.
Parker, Diaw et d’autres joueurs français de NBA investissent financièrement dans des clubs français. Peut-on imaginer la même chose entre vous et Saint-Quentin ?
Pour l’instant c’est trop tôt. J’attends d’obtenir mon prochain contrat et de voir comment les choses se passeront (ndlr : encore sous contrat débutant en NBA, Rudy Gobert peut espérer signer en 2016 un bail à plusieurs dizaines de millions de dollars). Mais je ne suis pas fermé à aider un club ou même deux parce que si Saint-Quentin est la ville où j’ai grandi, Cholet est mon club de cœur, celui qui m’a formé.
Avant l’Euro en France, les Bleus vont disputer un match amical à Saint-Quentin (le 22 août contre la Belgique). Cela doit vous faire plaisir…
Je n’ai jamais vraiment joué au Palais des sports et ça va être très sympa d’être à Saint-Quentin, devant ma famille et tous les gens qui me connaissent ici.
Cet Euro en France, l’attendez-vous avec impatience ?
Bien sûr parce qu’on n’a pas tous les jours l’occasion de jouer une grande compétition devant son public. Mais même si la France est tenante du titre, il faut savoir que ça va être difficile car on sera l’équipe à abattre. De toute façon Tony (Parker) et Boris (Diaw) font en sorte que personne ne prenne la grosse tête, et que tout le monde soit bien concentré sur cet été.
Source : Courrier Picard