Jean-Paul Rebatet, un baroudeur au service du Burkina Faso

03.06.2013

L’équipe du Burkina Faso va participer à son tout premier Championnat d’Afrique des Nations Masculins de basket-ball, lors de l’Afrobasket 2013 en Côte d’Ivoire (20-31 août). Elle affrontera la Tunisie, le Maroc et le Rwanda dans le groupe B. Les Burkinabè se sont qualifiés pour le tournoi sous la houlette de Jean-Paul Rebatet, un entraîneur français expérimenté et qui parcourt l’Afrique depuis plus de trente ans.

Jean-Paul Rebatet compte à voix basse. Combien de championnats d’Afrique de basket-ball cet entraîneur de 61 ans a-t-il disputés ? « Ça devrait faire huit ou neuf », hésite-t-il après un temps de réflexion. Car son histoire africaine ne date pas de cet Afrobasket 2013 qu’il s’apprête à disputer avec l’équipe du Burkina Faso. Le Français parcourt en effet l’Afrique depuis plus de trente-cinq ans.

Des débuts marquants au Maroc

Jean-Paul Rebatet vit sa première grande expérience sur le continent durant les années 1970, en tant que coopérant français* au Maroc. Ce professeur d’éducation physique, basketteur de bon niveau, prend les commandes de l’équipe nationale locale un peu plus tard. Cinquième de l’Afrobasket 1978 à Dakar, le Français conduit ensuite les Lions de l’Atlas à la 3ème place, en 1980 à domicile.

« J’en suis fier, commente-t-il aujourd’hui. Ça reste la meilleure performance du Maroc. Ça n’était pas gagné d’avance. On avait disputé le tournoi dans un contexte très difficile puisque la Fédération avait démissionné avant l’Afrobasket. Le ministère des Sports avait repris l’affaire en mains, emmené par Lahrizi Mansour (ancien président de la Fédération royale marocaine d’athlétisme notamment, décédé en 2006, Ndlr) […] On a participé à ce Championnat d’Afrique quasiment seuls. Ça a été quelque chose de très très dur mais il n’y a pas eu d’autre médaille de bronze depuis. »

Jean-Paul Rebatet rentre ensuite en France mais reste marqué par son séjour. « L’Afrique est un continent très très riche, que ce soit au niveau des couleurs ou des odeurs, mais aussi en termes de relations humaines, explique-t-il. Je prends un plaisir énorme à travailler avec des joueurs qui ont cette soif d’apprendre. Je ne dis pas qu’elle n’existe pas dans nos championnats nationaux […] mais ça n'a pas cette dimension-là. »

Toujours en contact avec l’Afrique

En France, Jean-Paul Rebatet se taille ensuite une solide réputation en dirigeant des clubs majeurs de première division (Cholet, Villeurbanne, Paris) ou des sélections nationales de jeunes.

Il s’offre pourtant une nouvelle aventure de l’autre côté de la Méditerranée, en 2003. Avec la sélection Centrafricaine, il vit une de ses plus belles expériences lors de l’Afrobasket en Egypte. « On a fait un travail énorme dans une ambiance extraordinaire, se rappelle-t-il. Ceux qui ont vécu le Championnat d’Afrique à Alexandrie s’en souviennent. On arrivait à l’entraînement en chantant, on en repartait en chantant. On allait aux matches en chantant, on en repartait en chantant. […] Tout le monde nous regardait et tout le monde était admiratif. »

Jean-Paul Rebatet ne perd jamais totalement le contact avec l’Afrique. Il dirige à nouveau le Maroc entre 2004 et 2008, puis encadre les moins de 18 ans gabonais pour l’Afrobasket U18 en 2010.

C'est pourquoi, malgré quelques ennuis de santé, le Français n’hésite pas trop quand le président de la Fédération burkinabè, Joachim Baky, vient le rencontrer à Paris, fin 2011. Le challenge proposé lui plait : il doit qualifier les Etalons pour leur tout premier Afrobasket, détecter de nouveaux joueurs en Europe et en Amérique et faire progresser le basket-ball national à tous les niveaux.

Formateur dans l’âme

« En plus de mon rôle d’entraîneur, j’essaie toujours de m’impliquer dans une 'direction technique' », ajoute ce formateur dans l’âme, qui a créé Star Basket, un camp de basket-ball  pour jeunes en France. « Ça fait trente et un ans qu’on fonctionne, lance-t-il fièrement. Mes enfants s’y sont associés. Ce sont eux qui s’occupent de toute la logistique et de toute l’administration. » Star basket a ainsi vu défiler pas mal de futurs champions et championnes comme Yannick Souvré, Antoine Rigaudeau, Evan Fournier ou Joffrey Lauvergne.

Jean-Paul Rebatet veut maintenant mettre son vécu au service des basketteurs et basketteuses burkinabè. « En Afrique, il y a tellement de besoins, que je ne peux pas juste faire mon job de coach. [...] Si je n’interviens pas dans la formation des cadres et des jeunes, le basket-ball ne progressera pas. Je veux donner un coup de pouce pour que le basket-ball évolue. » Puis il ajoute : « Ce qui me motive, c’est évidemment la passion. C’est aussi la soif d’apprendre à des gens, ici. Et j’ai aussi envie de laisser une trace, une empreinte dans un pays, même si ça peut paraître pompeux. Et là, si je peux faire un bon Afrobasket, je serai très satisfait de laisser cette empreinte. »

*Le Service national de la coopération était l'une des nombreuses formes de service civil existant en France avant la suspension du service militaire. Il s’effectuait pendant plusieurs mois à l’étranger.

(Source : RFI)

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