Il est arrivé au BCMO avec un tee shirt noir siglé « LH »... qu’on lui a expressément fait retirer afin d’en enfiler un autre aux couleurs du STB. Le Havre, Saint-Thomas, deux entités gravées au plus profond de Jean-Manuel Sousa, tout simplement « heureux » de retrouver une ville et un club qu’il chérit tant. Souriant, détendu, le technicien de 50 ans n’est pas soudainement devenu un grand bavard face aux médias. Mais s’il y a bien une chose qu’on ne put lui reprocher hier, à l’occasion de sa conférence de presse de présentation, c’est de manquer d’ambition.

Vous voilà de retour à la maison.

Je suis content de revenir. Depuis quatre ans, je revenais ici en vacances, tout en continuant à suivre le STB. Et, comme tout le monde, j’ai été malheureux la saison dernière. J’ai vécu des années merveilleuses ici, avec de magnifiques soirées aux Docks. Si je reviens, c’est pour revivre ça. Essayer de redonner des couleurs au club et le faire remonter en Pro A.

Dès la saison prochaine ?

On va tout faire pour. On va essayer de construire une équipe à laquelle on fixera clairement cet objectif. Après, c’est le terrain qui décidera.

Les moyens financiers mis à votre disposition seront-ils suffisants ?

Les moyens financiers sont ce qu’ils sont. On va travailler avec, construire la meilleure équipe possible pour essayer de monter.

Ce n’est pas à vous qu’on va apprendre qu’il n’est pas facile de rejoindre l’élite.

C’est vrai. La Pro B, c’est la guerre. D’un samedi à l’autre, tu peux gagner ou perdre contre n’importe quelle équipe. Il suffit de regarder ce qu’ont fait Bourg et Boulogne cette saison (5e et 12e). Mais si on se contente de parler de maintien, déjà, vous allez me tomber dessus. Et puis on aura du mal à recruter. Et ce n’est pas ce qu’on souhaite. Ce qu’on souhaite, c’est attirer des joueurs qui connaissent la ville, le club, son histoire. Et qui me connaissent.

Votre recrutement fera la part belle aux anciens du club ?

Je préfère travailler avec des joueurs dont je connais la mentalité et dont je sais qu’ils s’adapteront facilement à la ville et au club, plutôt que d’autres qui viendront par défaut. Ma volonté est d’avoir une ossature prête à porter fièrement ce fanion (il agrippe le logo du STB inscrit à son t-shirt).

Combien votre effectif comptera-t-il d’éléments ?

On aimerait avoir un groupe de huit, neuf joueurs majeurs, auxquels on essayera d’intégrer des jeunes à lancer. C’est un double objectif.

Mathieu Lemercier sera-t-il votre assistant ?

Je viens à peine de signer mon contrat. On va donc se donner un peu de temps pour voir qui veut faire quoi et qui a envie de vivre cette aventure.

Que garderez-vous de votre saison à Saint-Quentin ?

La seule chose que je dirai de Saint-Quentin, c’est que je les remercie pour l’année que j’ai passée là-bas. Elle s’est très bien déroulée même s’il y a eu quelques complications. Je remercie les dirigeants, les supporters, la ville. Et je leur souhaite bonne chance. A présent, je suis là pour parler du Havre.

Avant Saint-Quentin, il y avait eu Cholet. Avez-vous parfois regretté d’avoir quitté Saint-Thomas ?

Non. Il était utile, aussi bien pour le club que pour moi, qu’on se sépare à un moment. A Cholet et Saint-Quentin, j’ai vécu deux expériences totalement différentes. Je vais m’en servir pour tenter de faire évoluer certaines choses et réaliser la meilleure saison possible au STB.

Viser ouvertement l’accession n’accentue-t-il pas la pression pesant sur vos épaules ?

Il y a plus de pression à jouer un dernier match pour ne pas descendre en Pro B. Quand on joue pour monter, ce n’est que du bonheur. Allez demander aux gens d’Evreux.

Mais si ça se passe mal...

Ça voudra dire que notre équipe n’est pas assez forte, qu’on s’est trompés. Et, dans ce cas, je vous fais confiance pour désigner le coupable.

(Source : Paris-Normandie)