ITW Kevin Seraphin : « Porter le maillot de l’Équipe de France, c’est mythique »

15.12.2014

Absent des deux dernières compétitions internationales, Kevin Séraphin compte bien faire son grand retour sous le maillot de l’équipe de France à l’occasion de l’Eurobasket 2015, qui aura lieu du 5 au 20 septembre à Montpellier (1er tour) puis à Lille (phases finales). Auteur d’un très bon début de saison avec les Washington Wizards, l’ancien choletais nous parle avec sincérité des prochaines échéances pour les Bleus et de son attachement à la sélection nationale.

Kevin, le tirage au sort de l’Eurobasket 2015 vient d’avoir lieu. Quelles sont vos premières impressions sur le groupe de la France ?

C’est un groupe abordable, on ne va pas se mentir. A nous de ne pas commettre d’erreur pour passer sans encombre le premier tour de la compétition.

La France retrouvera la Pologne et vous pourriez retrouver un certain Marcin Gortat dans la raquette…

Je l’espère ! Ce sont toujours des duels très sympas, le fait de pouvoir affronter ses coéquipiers en club avec l’équipe nationale comme par exemple Nene avec l’équipe du Brésil. Nous en avons discuté avec Marcin cette après-midi mais je lui ai déjà garanti que c’est la France qui allait gagner ce match.

En revanche, un huitième de finale plus compliqué se profile à l’horizon puisque la France croise avec le Groupe B de l’Espagne, la Turquie, l’Italie…

Je pense qu’à un moment, il faut arrêter de faire des complexes d’infériorité et d’avoir peur de nos adversaires. Se dire « aïe » quand on tombe contre l’Espagne, la Serbie ou la Grèce. Aujourd’hui, c’est à eux d’être terrorisés à l’idée de nous affronter. Il faut changer cet état d’esprit et cette mentalité et se dire que la France a montré suffisamment de choses ces dernières années pour n’avoir peur de personne. Jusqu’à preuve du contraire, c’est la France qui est championne d’Europe. Bien sûr, il s’agit de ne sous-estimer personne, mais il ne faut pas avoir peur d’assumer notre statut.

Avez-vous eu des contacts avec Patrick Beesley (DTN) ou Vincent Collet (coach) ces dernières semaines ?

Je n’ai plus eu de contact avec eux depuis mon forfait pour la Coupe du Monde. Une fois la préparation commencée, le groupe était dans sa bulle et c’est bien normal. Je sais qu’ils vont venir me voir lors de leur tournée américaine. En tout cas, j’aimerais vraiment être là l’été prochain, être au top de ma forme et éviter les blessures pour faire partie du groupe sélectionné pour participer à l’Euro. C’est un grand objectif pour moi.

Le training camp de l’équipe de France risque d’être très relevé, surtout dans la raquette avec un grand nombre de candidats pour peu d’élus.

Il faut que ce soit bien clair. Aucun intérieur français ne me fait peur. Je ne crains personne. La première fois que je suis arrivé en équipe de France, on m’avait dit que ce serait très difficile pour moi d’obtenir une place dans l’effectif final, et que j’étais principalement là pour aider l’équipe lors de la préparation. Résultat, je me suis fait une place dans les 12. J’ai travaillé très dur, sans relâche, et à chaque fois que je suis venu chez les Bleus, j’ai eu ma place. Les choix appartiennent à Vincent Collet mais je ne vais pas aller là-bas pour faire de la figuration. C’est vrai que ça fait deux ans que je n’ai pas participé aux compétitions internationales avec la France et je comprends parfaitement que ma place ne soit pas garantie. Je ne suis pas un « cadre » de l’équipe mais combien de joueurs ont ce statut ? Tony Parker, Boris Diaw, Flo Piétrus, Mickaël Gelabale, Nando de Colo pourquoi pas, Nicolas Batum bien entendu, mais pour tous les autres, rien n’est fait. Personne n’est indispensable et ce sont les meilleurs qui auront leur place. J’arriverai avec pour état d’esprit de me dire que je vais gagner ma place dans l’effectif final.

Justement, vous n’avez pas été épargné par la critique suite à vos deux forfaits pour l’Euro 2013 et la Coupe du Monde cet été. Comment avez-vous vécu cela ?

Ce n’est jamais une situation facile à vivre. Je pense que pour personne, il n’est agréable d’être sous le feu de la critique mais c’est comme ça et il faut vivre avec. Pour mon premier forfait, ce n’est pas un choix qui m’a fait plaisir mais c’est une décision que j’étais obligée de prendre. Les gens n’ont pas forcément compris pourquoi je suis resté m’entraîner à Washington pour préparer ma saison avec les Wizards. J’en ai longuement discuté avec d’autres joueurs comme Tony et ils ont compris cette décision. C’est parfois difficile pour les gens de l’extérieur de comprendre comment fonctionne la NBA et à quel point cette organisation est puissante. Pour un joueur comme moi, on ne peut pas combattre la NBA. A moins d’avoir un statut de All-Star, il est difficile d’imposer sa volonté contre celle d’une franchise. A mon niveau, il n’y a rien que je pouvais faire. C’est comme ça. Pour mon forfait de cet été pour la Coupe du Monde, je me suis blessé avant le début de la préparation mais j’ai véritablement tout fait pour venir. Je me suis fait opérer, j’ai tout donné pendant ma rééducation, j’ai vu deux médecins pour avoir des avis différents sur ma capacité à rejouer au plus vite. Mon agent n’était pas chaud pour que je rejoigne l’équipe de France mais j’ai vraiment insisté et j’ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour être remis à temps. Malheureusement, ça n’a pas été le cas. Mais Patrick Beesley sait tout cela. Il a bien vu que j’ai tout tenté pour venir mais je n’étais pas à 100%. Avant ces deux forfaits, j’ai montré que l’équipe de France comptait énormément pour moi. J’ai joué l’Euro 2011 en Lituanie, je suis allé aux Jeux Olympiques 2012 à Londres, et je vais tout faire pour jouer l’Euro l’année prochaine.

Que représente pour vous le maillot de l’équipe de France ?

L’équipe de France a toujours représenté quelque chose de mythique pour moi. J’ai grandi dans cet état d’esprit. Mon père et ma mère sont deux grands fans de l’équipe de France, plus de foot que de basket d’ailleurs pendant mon enfance, mais j’ai grandi avec cet amour du maillot Bleu. Je me souviens d’un été où j’ai regardé l’équipe des moins de 19 ans sur Eurosport. A l’époque je ne faisais pas encore partie de l’équipe, et j’ai regardé tout les joueurs de ma génération porter ce maillot et se battre pour la France. J’avais la rage parce que je voulais moi aussi défendre les couleurs de mon pays. Pour moi, c’est un honneur de jouer en équipe de France parce que ce sont les meilleurs français qui sont sélectionnés et cela signifie qu’on en fait partie. Je comprends qu’il y ait beaucoup de bruit quand un joueur déclare forfait mais cela montre aussi l’intérêt que porte le public pour la sélection nationale. Si ça n’intéressait personne, il n’y aurait pas tout cet d’engouement autour des Bleus et c’est formidable que tout le pays soit derrière nous.

Les Jeux Olympiques 2016 sont en ligne de mire après l’Euro. Si la France se qualifie, pensez-vous pouvoir chatouiller les Etats-Unis à Rio ?

Chaque chose en son temps. Il ne faut pas brûler les étapes et nous devons d’abord réussir un bel Euro et pour nous qualifier. Comme je l’ai dit tout à l’heure, il faut que nous nous disions que c’est aux autres de nous craindre et pas l’inverse, mais il faut aussi rester humble et ne pas croire que tout est acquis d’avance. C’est évidemment l’objectif du tournoi et si on va à Rio, ce sera pour y faire quelque chose mais pensons d’abord à l’Euro.

Ne parlons pas de malheur, mais une élimination prématurée à l’Euro mettrait-elle fin à la génération Parker-Diaw sous le maillot des Bleus ?

Je ne crois pas. Ces gars là, comme Tony ou Boris, ont un tel attachement, un tel amour du maillot Bleu et de l’Equipe de France que je ne les vois pas prendre leur retraite internationale, même sans une qualification aux Jeux Olympiques de Rio. Ils joueront avec la France jusqu’à la fin de leur carrière sportive, voire même jusqu’à ce qu’ils ne tiennent plus debout.

(Source : Basket USA)

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