ITW Nando De Colo : « Au CSKA Moscou, je retrouve mon jeu »

27.02.2015

Il joue désormais au côté de Milos Teodosic et pourrait gagner l’Euroleague. Nando De Colo fait aussi partie des quelques candidats au titre de MVP. L’arrière arrageois fait un retour fracassant en Europe, avec le CSKA Moscou, après deux ans de NBA où, entre les Spurs et Toronto, il a peu joué. Consultant de beIN qui diffuse l’Euroleague, Jacques Monclar est admiratif de sa progression : « C’est le Français le plus dominant en Euroleague depuis Antoine Rigaudeau. » Et De Colo reste égal à lui-même, simple et accessible.

Votre saison est impressionnante. Comment la décririez-vous ?

La saison se passe très bien jusqu’à maintenant. C’est ce que j’ai voulu en revenant en Europe, retrouver mon jeu, et c’est ce qui se passe. J’ai du temps de jeu, je retrouve des sensations. Le coach, l’équipe, me font confiance. Je retrouve aussi de bonnes sensations avec ma main gauche. Ça a été long, plus de deux mois finalement, mais le club a été très patient par rapport à tout ça, il m’a donné du temps le premier mois pour revenir.

C’est sans transition avec vos saisons NBA. Vous espériez que ça se passe aussi bien et aussi vite ?

Je ne pouvais pas le prévoir, mais je savais en revenant, et surtout au CSKA, que j’aurais un rôle qui me correspondrait plus, surtout avec un coach (le Grec Dimitris Itoudis) qui me met beaucoup en valeur. Il aime jouer avec deux-trois meneurs-arrières, c’est un rôle qui me convient très bien. Jouer à la fois sur un poste de deuxième arrière et parfois prendre le ballon et jouer comme meneur, ça m’a toujours plu. Les deux dernières années en NBA ont été compliquées, mais j’ai continué à travailler de mon côté, à faire ce que je savais faire. Aujourd’hui, je suis dans un club avec un effectif et un coach qui savent ce que je vaux et j’en profite.

On parle de vous comme MVP de l’Euroleague. Réalisez-vous que vous avez pris une nouvelle dimension ?

C’est encore loin… On vient seulement de finir la phase aller du top 16. Les matches vont être compliqués, toutes les équipes sont quasiment au coude à coude. J’essaie de faire ce que j’ai à faire, continuer sur ma lancée et on verra. J’ai surtout pris une nouvelle dimension au niveau de l’équipe. Quand tu arrives dans un effectif qui se connaît, il faut t’intégrer. J’ai su le faire. Je suis un des leaders de l’équipe, avec un ou deux autres, et l’équipe sait ce qu’elle peut attendre de moi, c’est important. Mais je ne me prends pas trop la tête sur tout ce qui se passe. C’est l’une de mes meilleures saisons jusqu’à maintenant. Je suis aussi dans une équipe avec beaucoup de très bons joueurs, ça aide de se dire qu’à côté de soi, on a des joueurs capables de faire la même chose. Mais le plus important pour le moment, ce sont les résultats de l’équipe. Après, j’arrive à retrouver mon jeu dans cet effectif.

Vous avez retrouvé le plaisir de jouer ?

Je ne l’avais jamais vraiment perdu. Il y a eu des moments difficiles. C’est vrai que le plaisir, on le retrouve davantage quand on a les cartes entre ses mains et quand l’équipe tourne bien. Les objectifs sont très élevés cette saison, avec l’arrivée du nouveau coach qui a beaucoup d’objectifs comme nous, qui est aussi motivé qu’on peut l’être, ça, ça me plaît beaucoup. On a eu un petit passage à vide avec trois défaites d’affilée en VTB mais ça fait partie du jeu. On espère qu’elles vont nous rendre plus forts. Le coach répète souvent que c’est un marathon, pas un sprint.

Le CSKA Moscou : « Seuls les titres comptent »

L’objectif, c’est de gagner l’Euroleague que le club a déjà gagnée en 2006 et 2008 ?

L’objectif, c’est de gagner la VTB League où le club a l’habitude d’aller jusqu’au bout (quatre fois vainqueur ces cinq dernières années) et de gagner l’Euroleague, oui. Mais les deux vont être compliqués. Tout ce qu’on a accompli jusqu’à maintenant, c’est très bien, mais il faut continuer. Une fois qu’on a connu le top niveau avec la meilleure équipe, comme San Antonio, derrière, on veut se retrouver dans une équipe qui vise le haut de tableau chaque saison, et qui le vise dès le début d’année, pas qui essaie de voir ce qu’elle peut faire et d’arracher quelque chose. Ça avait été le cas au début de ma carrière avec Cholet ou Valence, où on avait une bonne équipe mais pas pour dire en début d’année qu’on allait tout gagner. Personne n’aurait mis une pièce sur nous. Ici, c’est clair dès le début, avant même de signer, tu sais ce que vaut le CSKA. C’est ce que je recherche maintenant.

Le CSKA est un club historique. Quelles différences avec la NBA ?

C’est un club mythique, et le fait de savoir que je suis le premier Français à l’intégrer fait plaisir. Quand tu arrives dans la salle, tu vois tous les titres, tu te rends compte que c’est un club qui a beaucoup d’expérience au haut niveau et que ce qu’il recherche, c’est seulement les titres. Après deux années en NBA, même le club le mieux organisé d’Europe ne peut pas rivaliser. C’est une ligue où toutes les franchises sont vraiment bien structurées et ont l’expérience de tout faire pour protéger leurs joueurs et faire en sorte qu’ils ne pensent qu’au basket. C’est toujours dur de comparer. Après, ça reste le CSKA. Ils savent que l’équipe a besoin de résultats et ils essaient de nous mettre dans de bonnes conditions. »

La vie en Russie : « J’ai pris un chauffeur »

Comment se passe la vie en Russie ?

Très bien. Il faut affronter le froid et la neige, mais cette année, il ne fait pas si froid que ça : c’est descendu à -15, -20º, mais jamais très longtemps. On n’a pas encore eu les -30 ou -40. Je suis la plupart du temps entre la salle et l’appartement. C’est une ville où il y a beaucoup de trafic. Je suis allé déposer ma petite sœur à l’aéroport à 7 h du matin. Normalement, tu mets 30-35 minutes, j’ai mis deux heures et demie. Il faut se méfier, mais je ne vis pas très loin de la salle, au nord de la ville. Je mets entre cinq et quinze minutes. On n’a pas forcément eu le temps de visiter. J’ai eu quelques jours à Noël et on a fait la surprise à la famille de rentrer en France deux jours. On se balade surtout dans notre coin où il n’y a pas grand-chose à voir. On commence à prendre nos marques. Comme pas mal de joueurs, j’ai opté pour un chauffeur. Il est jeune, il parle anglais, ça permet de dialoguer avec les Russes. Et si la petite a besoin de quoi que ce soit, aller chez le médecin, c’est plus facile. Pour le moment, ça se passe très bien, je sais que je suis là pour le basket. Ça reste une grande ville, mais je ne ferai pas toute ma vie ici.

Votre compagne, Vero, et Lola, votre fille, née en septembre, vous ont rejoint. La paternité vous a-t-elle changé ?

Il a fallu un mois et demi, deux mois pour qu’elles puissent me rejoindre, le temps, comme aux États-Unis, de faire les papiers. Mais ça a aussi permis à Vero de se reposer tranquillement à Valence en famille. Ça change évidemment. J’ai une grande famille, mais ça reste les enfants de mes sœurs, je ne m’en occupais pas à plein temps. Là, c’est ton enfant à toi, tu dois tout faire pour qu’elle se porte bien. C’est beaucoup de boulot pour ma copine, plus que pour moi, avec tous les matches. Mais dès que je peux, je prends le temps de m’occuper d’elle. On a beau dire, ça change une vie. Même pour le plus mature, ça reste une expérience qui change tout. Vero s’adapte plutôt pas mal, même si ce n’est pas simple pour elle. On sait juste dire bonjour et au revoir en russe. On avait commencé à apprendre l’alphabet cyrillique, mais entre la petite, les entraînements et mes autres occupations, c’était compliqué.

L’Euro en France : « Je n'y pense pas trop... »

Vous êtes actionnaire du club d’Orchies, en ProB, depuis l’automne dernier, comment vous investissez-vous à distance ?

On n’est pas en contact tous les jours, mais beaucoup par mail. Christophe (Vitoux, le manager général) me donne des nouvelles, j’ai eu une ou deux fois Fabrice Courcier (le coach), le président par message. De loin, je ne peux pas gérer comme eux le font, mais je reste au contact pour voir si tout va bien et s’ils ont besoin de mon aide. Tout le monde est satisfait de la saison. Le plus important, c’est le maintien et ils sont en route pour les Play-Offs ! Mais il ne faut pas s’arrêter à une saison. Il ne faut pas que les erreurs du passé reviennent à la surface. L’avantage du BCO, c’est qu’il a un public qui le suit. Quand je m’investis, c’est parce que ça me tient à cœur et que j’ai envie d’aider. Je gère ces à-côtés comme mes camps aussi, surtout en ce moment. Je suis souvent avec Wassim (Boutanos, son agent) pour organiser la troisième semaine grand public qu’on rajoute à Orchies justement cet été. On attend plus de joueurs, je suis perfectionniste, je fais en sorte que ce soit réglé du mieux possible en amont.

Et l’Euro en France, vous y pensez ?

Ça m’arrive d’y penser quand les gens m’en parlent, surtout lors d’interviews et avec d’autres Français comme Thomas Heurtel lorsque j’ai mangé chez lui (à Istanbul) après le match. Mais je n’y pense pas trop, il y a une saison à terminer avant. Depuis qu’on sait que ce sera en France, tout le monde est excité. Mais je prends les choses les unes après les autres. Pour le moment, le plus important, c’est le CSKA. Après, il sera temps de penser à l’Équipe de France. On a un titre à défendre. Il y a aussi la qualification pour les Jeux Olympiques, c’est beaucoup de choses à la fois.

(Source : lavoixdunord.fr)

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