ITW Rudy Gobert : « Avoir le même rendement chaque soir, c’est une autre histoire ! »

11.03.2016

Malgré 9 points et 15 rebonds, Rudy Gobert n’a pas pu empêcher la défaite des siens à Golden State. Après un match symptomatique des difficultés actuelles du Jazz, le pivot des Bleus a pris le temps de diagnostiquer les raisons de la perte de vitesse de son équipe. Il nous parle également des playoffs, de Gordon Hayward, des leçons engrangées cette saison, sans oublier de répondre à Evan Fournier.

« On se fait avoir sur des moments d’inattention »

Rudy, vous avez perdu dix de vos treize derniers matchse alors que vous vous battez pour accrocher les playoffs. À quoi attribuez-vous cette mauvaise série ?

À pas mal de choses. On n’a pas vraiment pris de fessées sur cette série sauf ce soir. On aurait pu gagner à Boston, à Memphis, à Toronto. On aurait pu gagner tous ces matchs et ça ne se joue pas à grand chose. Après, c’est à nous de rester positif, de continuer à travailler et ça va finir par payer.

Dans tous ces matchs, vous avez été soit au contact, soit devant, avant de vous écrouler…

On a mené de dix points à chaque fois, même hier (ndlr: mardi contre Atlanta). On a toujours un petit relâchement, enfin je ne sais pas si on peut appeler ça un relâchement, mais quand leur banc rentre, ils sont très agressifs des deux côtés du terrain, ils montent le ton en défense, ils jouent physique et nous, en général, c’est la période où nous avons un coup de mou. On a du mal à répondre et du coup, ils reviennent dans le match et après, c’est dur de retrouver notre rythme.

Vous mentionnez le banc, est-ce que le problème vient de vos remplaçants, surtout avec les quelques blessures que vous avez, ou c’est un problème collectif plus général ?

Il n’y a pas d’excuses à avoir. C’est nous, c’est tout le monde. On doit apprendre de nos erreurs et les utiliser pour progresser.

Est-ce que la jeunesse de votre équipe rend cet apprentissage plus laborieux ?

C’est une des raisons mais on ne pense pas comme ça. Malgré notre jeunesse comme tu dis, on sait le niveau qu’on peut avoir, on sait que nous sommes bien en dessous en ce moment et c’est pour ça que nous sommes frustrés. Maintenant, il faut que l’on fasse attention aux détails. Ce soir, Steph [Curry] ne marque que douze points mais leur banc nous fait mal. Et on se fait avoir sur des moments d’inattention en fin de deuxième quart temps et de troisième quart temps. Contre des grosses équipes, ça se paie cash. Il nous reste 18 matchs, on sait quel est l’objectif, c’est à nous de réagir.

Il y a trois, quatre ans, les Warriors étaient à votre place. C’était une jeune équipe prometteuse. Est-ce qu’ils sont une source d’inspiration pour vous ?

Oui, on peut s’inspirer de leur progression. Chaque année, ils sont montés en régime et c’est vrai que pour nous c’est l’objectif que l’on se donne. Cette année, notre but c’est d’accrocher les playoffs et de continuer à évoluer saison après saison.

Si vous n’arrivez pas à accrocher les playoffs, ce sera forcément un échec, mais est-ce que ce ne serait pas aussi un gros coup d’arrêt dans la progression de ce groupe ?

C’est clair que ça serait dur parce que pour moi, et encore plus pour Gordon [Hayward] et Derrick [Favors], ça fait six ans qu’ils sont en NBA, ils en ont marre de ne pas faire les playoffs. Pour moi, c’est pareil. On les a manqués lors de mes deux premières saisons donc là c’est vraiment l’objectif. Après, il reste encore 18 matchs et nous n’en sommes pas encore là. On fera les comptes à la fin.

« Pour moi, Gordon Hayward est une star NBA »

Vous parlez de Gordon Hayward. Selon Evan Fournier, c’est le joueur le plus sous-estimé de la ligue. Est-ce que vous pouvez nous le présenter et nous expliquer pourquoi selon vous il est tant sous-estimé ?

Il n’est pas médiatisé. Il se fond dans le décor mais il tourne quand même à 20 points par match sans prendre autant de shoots que certains All-Stars. Pour moi, il peut tout faire. Après bien sûr, il peut encore progresser au niveau des passes, etc. Mais au niveau du scoring, il peut vraiment tout faire et je trouve qu’il ne force pas, il joue juste. Pour moi, c’est clairement une star NBA.

Est-ce que c’est le genre de joueur qui devrait être un peu plus égoïste ? 

Non, pas forcément, parce qu’avec la manière dont on joue, il n’en a pas besoin. C’est un peu comme Kawhi Leonard avec les Spurs. Après s’il devient capable de provoquer comme James Harden, là il deviendra une super star parce qu’il a tout l’arsenal pour.

De l’extérieur, on n’a pas l’impression qu’il soit leader, du moins pas de façon vocale. À l’image de Steph Curry, il montre l’exemple sur le terrain, mais est-ce qu’il prend ses responsabilités en dehors du terrain également ?

C’est ça. Je pense que c’est ce qu’il lui manque, même si il a progressé sur cet aspect. Prendre la parole quand ça ne va pas et ne pas se recroqueviller. Il faut parler, quitte même à mettre des coups de pression ou à s’embrouiller. Parfois, mieux vaut créer de la tension plutôt que tout le monde ne regarde ses chaussettes et c’est un peu ce qui nous arrive. Et j’essaie de l’aider là-dessus, de lui dire de prendre la parole parce que c’est le leader de l’équipe. Moi, je le suis sur le terrain, notamment en défense, mais lui en dehors du terrain, ça peut être le mec que tous les gars vont suivre. Parce que bon, moi quand je dis un truc avec mon accent… Ça motive mais ça n’a pas le même effet (rires).

« Je dois franchir un cap en attaque »

Sur un plan personnel, vous avez eu trois matchs compliqués fin février où vous aviez pointé du doigt l’impact physique que vos adversaires vous infligent. Comment jugez-vous votre réaction depuis ?

J’étais davatange moi-même au niveau des rebonds et de la dissuasion. Maintenant, la prochaine étape pour moi c’est d’essayer d’être agressif des deux côtés du terrain, pas simplement en défense. En attaque, il faut que je puisse faire jouer mes coéquipiers mais de manière plus agressive. C’est en attaque que je vais franchir un cap.

Est-ce qu’on peut dire que ce genre de réalisation, c’est le thème de votre saison ? Vous avez explosé l’année dernière, et maintenant les équipes adverses se préparent à votre impact et ciblent vos points faibles. Il faut vous adapter selon ce qu’elles vous proposent.

C’est tout à fait ça. Cette saison, j’ai beaucoup appris. J’ai appris que dans la ligue, venir du banc et surprendre les gens c’est facile. Mais avoir le même rendement tous les soirs pendant toute une saison en étant titulaire, c’est une autre histoire et c’est ce qui te fait devenir une star. Les gens ne se rendent pas compte que tous les soirs, les équipes font un game plan pour contenir ces joueurs là. Et c’est ce qui se passe avec moi cette saison. Les équipes se préparent pour m’attaquer, ils essaient de me faire sortir de la raquette et de me neutraliser. C’est un apprentissage et la prochaine étape, c’est de m’adapter et de m’en servir pour dominer encore plus.

Inconsciemment, après la saison dernière, est-ce qu’il y un moment où vous vous dites « tout va s’enchainer » et cette saison, c’est un peu le retour à la dure réalité de la NBA ?

Je vois ce que tu veux dire mais je ne me suis jamais reposé sur mes lauriers en me disant « ça y est, je suis titulaire, je peux être relax. » Le but, ce n’est pas d’être titulaire ou de faire 20 double doubles en deuxième moitié de saison. Je sais où je veux aller, je connais mes ambitions et c’est pour cette raison que j’apprends beaucoup de cette saison. Je veux continuer à franchir les échelons et je veux aider mon équipe à gagner.

« Stephen Curry reste humain »

En tant que pivot, quelle est votre opinion sur la montée du small ball, la disparition du poste 5 sur le bulletin du vote du All Star Game et plus généralement sur la dissipation du jeu intérieur en NBA ?

La manière dont les règles ont évolué, ça protège vraiment beaucoup les extérieurs sur les drives notamment. C’est devenu dur de mettre de la pression défensive parce qu’au moindre contact, ça siffle. En ce qui me concerne, je peux défendre sur les postes 4 et je peux être sur le terrain et défendre sur des mecs comme Draymond Green sans problème et ça m’affecte moins.

Evan Fournier était de passage à l’Oracle lundi, on lui a demandé s’il avait un message à vous faire passer et une question à vous poser.

(rires) Qu’est-ce qu’il a dit encore!?

Pour le message, il vous dit : « Ne te fais pas tomar dessus par Barnes, comme tu t’es fait tomar dessus par Derozan ».

Ah… et bien écoute, si ça doit arriver, ça arrivera… En tout cas, ne comptez pas sur moi pour reculer.

Et pour la question, il est resté basket et vous demande : « En tant qu’intérieur, quand Steph Curry t’attaque, à quoi penses-tu ? »

Et bien… Je pense qu’il va shooter (rires) ! Que ça rentre ou pas, et peu importe où il est, je pense qu’il va shooter.

Compte tenu de sa portée illimitée, est-ce que c’est une situation que vous appréhendez quand vous devez sortir ou switcher sur un écran ?

En fait, faut pas appréhender parce que sinon tu commences à paniquer. Et puis de toute façon, il met des shoots avec des mecs qui sont sur lui… Quand on les a joués à Utah, il met un shoot en fin de match alors que Derrick [Favors] touche un peu le ballon et ça rentre quand même… Donc bon… Il faut faire de son mieux pour le forcer à prendre un tir difficile mais tu ne peux pas tout lui donner. Tu ne peux pas lui donner le drive non plus. Tu essaies de contester son tir et puis, il y a quelques fois où il rate. Il ne met pas tout, il reste humain malgré tout.

(Source : Basket USA)

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