Joueur français le plus performant de la ligue ces dernières semaines et considéré comme l’une des révélations de la saison, le pivot Rudy Gobert à le vent en poupe depuis plusieurs mois maintenant. Devenu un titulaire solide au poste 5 au Utah Jazz, l’ancien joueur de Cholet a véritablement explosé dans la meilleure ligue du monde et enchaine les performances de haut vol sous le maillot de l’équipe dirigée par Quin Snyder. Pour Basket-Infos, le géant tricolore parle de sa saison, de sa progression, des Jazz et de l’Équipe de France. Entretien.

Rudy Gobert, comment allez-vous alors que nous sommes dans le dernier tiers de la saison régulière ?

Je me sens plutôt bien et motivé à l’idée de faire une solide dernière partie de saison. J’ai du temps de jeu, je travaille dur pour l’équipe et on gagne un peu plus de matches que lors de la première moitié de saison. Ma seconde saison dans la ligue se passe bien jusqu’à présent et j’aimerais qu’elle se termine aussi bien. Je suis vraiment heureux et content de ce que je fais jusqu’à présent, j’ai travaillé dur pour en arriver là et ça paye. C’est une bonne nouvelle pour moi et pour ma carrière en NBA.

On vous sent en bien meilleure confiance et à l’aise dans votre jeu que lors de votre saison rookie…

Oui, je me sens plus à l’aise dans le jeu NBA. Il m’a fallu un peu de temps pour m’adapter et la saison passée ne s’est pas vraiment passée comme prévu car je n’avais pas beaucoup de temps de jeu. Je commettais beaucoup trop de fautes et je ne tentais pas assez de choses. Mais cette année de rookie m’a tout de même beaucoup servi. J’ai appris, j’ai continué à bosser dur et j’ai montré lors des derniers mois ce que je pouvais faire sur le terrain. Je me sens désormais parfaitement adapté à cette ligue et prêt à montrer ce que je peux faire. Je veux faire une superbe carrière ici.

Il y a t-il un sentiment de revanche envers d’autres équipes du fait que vous n’ayez été choisi qu’en fin de premier tour il y a un an et demi ?

Oui, c’est vrai. C’est vrai que j’ai été choisi assez bas lors de la Draft et que je veux prouver aux équipes qui ont eu des choix bien plus haut qu’elles ont eu tort de ne pas me prendre. Je savais qu’en arrivant en NBA, j’allais travailler dur pour devenir un bon joueur. Certaines équipes ont douté de moi et de mon potentiel, tant pis pour elles. Maintenant, je suis très heureux d’être dans une équipe d’avenir comme les Utah Jazz. Je suis dans une franchise qui croit en moi et je veux aider le Jazz à redevenir une équipe compétitive dans cette ligue.

Sur quels aspects du jeu pensez-vous avoir progressé depuis la saison dernière ?

Un peu sur tout mais je pense que j’ai surtout progressé sur la lecture du jeu et les déplacements. J’ai beaucoup observé les autres intérieurs de la ligue et j’ai aussi beaucoup travaillé avec le staff des Jazz à ce niveau-là. C’est important de savoir bien se placer et de savoir quoi faire et surtout quand le faire. Je suis un travailleur et je veux devenir le meilleur joueur possible à mon poste. Je suis encore jeune et j’ai encore une marge de progression.

Quelle a été l’importance du Mondial en Espagne pour votre progression ? Avez-vous franchi un palier lors du match contre l’Espagne en Quart de Finale ?

Je pense que ce match a servi aux gens pour se rendre compte de ce que je pouvais faire face aux meilleurs intérieurs du monde. Les gens ne m’avaient pas vu beaucoup jouer la saison passée et j’étais un peu inconnu pour la plupart des fans de basket. J’étais un français qui jouait peu au Jazz et qui avait une grande envergure, c’était à peu près tout. C’est sûr que le mondial m’a aidé et que jouer face aux meilleurs permet de progresser.

Vous avez justement aussi été très bon lors du Rising Star Challenge au dernier All Star Game. Vous êtes même passé à deux doigts du titre de MVP de la rencontre…

J’ai vraiment pris beaucoup de plaisir durant ce match et j’ai juste voulu montré ce que je savais faire. Trey Burke m’avait un peu chambré lors des semaines précédentes le match et nous avons réussi à faire un bon match face à la Team USA. Maintenant, c’est moi qui le chambre ! (Sourire). Je ne faisais pas vraiment attention à mes stats et je n’étais pas vraiment préoccupé par le titre de MVP de la rencontre. Andrew Wiggins a été aussi très bon, c’était plutôt mérité. J’en ai profité pour me montrer et c’était l’occasion pour que les gens me connaissent un peu mieux. Participer au All Star Weekend donne une meilleure exposition médiatique à chaque joueur, surtout pour les jeunes. J’aimerais y revenir bientôt, mais pour disputer le match du dimanche cette fois-ci !

Le Jazz d’Utah, malgré un bilan plutôt moyen, a montré de belles choses depuis le début de la saison. Que pensez-vous de l’exercice 2014/2015 de votre équipe jusqu’à présent ?

J’estime que malgré notre bilan moyen, on a montré de très belles choses depuis le début de la saison. On se bat et on donne le meilleur de nous-mêmes à chaque rencontre. On travaille bien et j’observe une progression régulière chez nous. Nous sommes une équipe assez jeune et la franchise est en plein processus de reconstruction, donc il faudra un peu de temps avant que l’on soit à notre meilleur niveau. Mais je suis serein et je pense que l’on a un bel avenir devant nous. On a beaucoup de jeunes talents et je pense que l’on va réussir de très belles choses dans les prochaines saisons.

Pouvez-vous nous parler de votre entraineur, Quin Snyder, passé par le CSKA Moscou il y a quelques saisons ?

C’est un super entraineur. Il a une grande culture du jeu et il connaît vraiment beaucoup le basket européen après être passé par le CSKA Moscou il y a quelques années. Il a un très fort caractère et motive toujours ses joueurs. Je pense qu’il va nous aider à devenir une très grande équipe. C’est aussi quelqu’un qui n’hésite pas un gueuler lors des temps morts et qui vit les matches à 100%. Il sait comment faire progresser ses joueurs et donnent de très bons conseils à tout le monde. Je pense qu’il peut devenir l’un des meilleurs techniciens de la NBA.

Le Jazz a drafté l’an passé la sensation australienne Dante Exum. Que pensez-vous de lui ?

Il a vraiment quelque chose et il sent vraiment le basket. Il est encore très jeune mais je trouve qu’il a de l’impact dans notre jeu. Même s’il n’est pas dans un bon soir offensivement, il sera toujours solide au niveau défensif. Les gens doivent être patients avec lui et je pense qu’il sera un très grand joueur de cette ligue. Ce que j’aime beaucoup chez lui, c’est qu’il ne force pas et joue de manière assez simple. Le coach le décale très souvent à la mène car il possède un bon sens de la passe et une belle vision du jeu. C’est aussi un bon gars, un super coéquipier.

Nous sommes à quelques mois de l’Eurobasket. Pouvez-vous nous donner votre avis sur la poule de la France ?

Le tirage au sort est plutôt intéressant pour le premier tour mais on sait très bien que pour aller au bout, il faudra battre tout le monde. L’Euro ne se gagne pas au premier tour ! Je pense que le fait que la France organise une partie de l’Euro est une superbe nouvelle pour le basket tricolore. Je pense que ça va être un très grand événement sportif. Il y a encore le temps avant de penser à l’équipe de France. Il reste encore beaucoup de matches à disputer avec le Jazz avant la fin de la saison !

(Source : basket-infos.com)