Kevin Seraphin : "Pas sûr d’aller en Équipe de France"

10.04.2013

La participation de Kevin Seraphin en Équipe de France n’est pas garantie pour l’Euro. En effet, entre les messages de son équipe et sa volonté de travailler individuellement cet été, l’intérieur des Washington Wizards hésite. Explications avec l’intéressé.

Kevin, vous avez vu Vincent Collet récemment. Que vous êtes-vous dit ?

Kevin Seraphin : Il était plutôt satisfait. Il m’a dit que c’était une bonne chose que je joue, que j’avais besoin de temps de jeu, car j’ai commencé le basket tard. Donc j’ai besoin de jouer beaucoup pour rattraper. Il m’a dit qu’il y avait eu des hauts et des bas, que j’étais encore jeune et que c’est une longue saison, donc... Si on regarde, c’est vraiment ma première saison NBA. L’année dernière, il y a eu le lockout, l’année d’avant je n’ai pas vraiment joué, donc là c’est vraiment la première fois où j’ai un rôle dans l’équipe et qu’il y a des attentes.

Vous avez donc parlé de l’Euro cet été ?

Oui, on a un peu parlé de tout, même de sa saison à Strasbourg, de la mienne...

Vous nous disiez vouloir devenir le pivot titulaire en équipe de France l’an dernier. Est-ce toujours d’actualité ?

Cette année ? Cela va être plus compliqué. Déjà, je ne suis pas sûr d’aller en équipe de France. Car ma saison fait que cet été je veux vraiment travailler sur certains points et progresser partout individuellement. Je ne dis pas qu’en équipe de France je ne vais pas progresser. Mais là j’ai vraiment beaucoup de choses à travailler, et mon équipe aussi voudrait que je reste là cet été. Donc pour l’instant je ne suis pas sûr d’y aller, je reste en attente.

Les Wizards vous ont dit qu’ils ne souhaitaient pas que vous preniez part à l’équipe de France ?

Ils ne te disent pas vraiment des trucs, mais on te le fait comprendre. On te dit... (pause) Mais je sais aussi que je suis dans une situation où... Cette année j’ai l’extension de contrat (signée en début de saison, ndlr) qui arrive, celle d’après j’ai mon contrat à négocier. Et puis je suis dans les projets. L’année prochaine, il y a les play-offs. Ils veulent vraiment que l’on fasse les play-offs et ils veulent vraiment travailler avec moi cet été.

Est-ce lié aussi à la façon dont vous avez été utilisé l’an passé en sélection ?

Non. On ne peut pas dire que je n’étais pas content. Maintenant, je m’attendais à plus. Dans l’ensemble, je suis satisfait, j’ai eu un des plus grands temps de jeu parmi les intérieurs. C’était les Jeux olympiques, pour ma deuxième année en équipe de France... Maintenant, je suis quelqu’un qui n’est jamais satisfait de soi-même. Je suis satisfait de ma saison, mais pas complètement. Sur une échelle de 10, je suis à 6 ou 5. Je veux toujours plus. Il faut aussi que je pense à ce que l’équipe attend de moi, que je devienne un joueur majeur...

Mais ne serait-ce pas plus bénéfique individuellement d’aller à l’Euro qu’en summer league ?

Ce n’est pas forcément la summer league ! J’ai beaucoup de choses à faire, de points à travailler. Je dois aussi perdre du poids. C’est à ce niveau-là et je veux juste augmenter mon niveau de jeu, c’est tout. Et puis il y en a plein qui le font ! Combien d’Américains ne vont pas en équipe nationale ? Que font tous les autres, ceux qui n’y vont pas ? Cela t’apporte beaucoup d’aller en équipe de France, il n’y a aucune question là-dessus. Mais ce sera à moi de voir.

Qu’en dit Vincent Collet ?

Pour l’instant je suis en attente. Je suis quand même dans la liste des 24. Il m’appellera au début de l’été et on verra. Rien n’est sûr pour l’instant.

Mais cela vous manquerait, non ? Vous n’aviez pas su arrêter de jouer même après les J.O. !

Oui. C’est sûr que ça va me manquer. Mais j’attends juste, je ne sais pas encore. Je le dirai quand je le saurai. Je suis entre les deux. Et puis c’est plus ici mon équipe qui... voilà. Et puis ce serait vraiment pour cette année, car là je sens qu’il faut que je me concentre sur moi-même. Et quand je retournerai en équipe de France, j’y retournerai alors meilleur. Je pense à moi, mais je ne pense pas qu’à moi. On va en parler, je dois encore en parler avec mes GM (General Managers, ndlr) quand la saison sera terminée, et on verra. Ils préfèreraient que je reste, mais la NBA ne peut pas t’interdire d’y aller non plus. Ce sera à moi de voir. Et puis je n’aime pas trop comment je suis maintenant, physiquement : j’ai perdu en explosivité, je dois perdre du poids... Je dois travailler. Et encore une fois je n’ai pas dit que je rayais l’équipe de France de ma vie. J’ai grandi dans cet esprit, mes parents sont des fans... Cela ne fait pas forcément plaisir à mon père que je dise cela. Mais c’est comme ça.

Sentez-vous qu’une certaine échéance arrive, qu’on ne vous regardera plus comme un joueur débutant et qu’il faudra confirmer ?

Oui. Quatrième année... c’est sûr. C’est à moi de gérer et de m’adapter. Tu le sais, même si l’on ne te le dit pas directement. Il faut savoir comprendre. Et puis, en tant que joueur, tu le sens. Cela va être nouveau, mais c’est la vie ! C’est ce que je voulais, donc maintenant que c’est là...

Quand vous dites ne pas être satisfait de votre physique, à quoi est-ce lié ?

Quand je suis venu en NBA, je me suis blessé donc je suis arrivé en surpoids, et depuis je me suis remis en forme, mais je ne suis toujours pas comme je voudrais être.

Allez-vous toujours travailler avec Sébastien Morin ?

Oui. On a un gros programme. Perdre du poids, travailler mon shoot, mes moves, le rebond, ma réactivité, regarder beaucoup de vidéo, au niveau du mental aussi...

Que voulez-vous travailler exactement ?

Je veux devenir inarrêtable dans la raquette. Je veux que quand les joueurs viennent à Washington, ils se disent : «Kevin Séraphin, c’est un problème». En défense et au niveau des rebonds, je dois aussi faire beaucoup de choses. Le rebond, ce n’est pas que du travail, c’est aussi un état d’esprit. Si je veux devenir un big man dominant dans la NBA, il faut que je prenne des rebonds. Emeka Okafor me donne beaucoup de conseils, j’essaie d’étudier depuis le banc aussi. Et j’aimerai être All-Star. Je ne dis pas que j’y arriverai forcément, mais c’est mon but.

Vous avez aussi changé d’agent (il a quitté Bouna N’Diaye pour rejoindre Rich Paul, agent de LeBron James notamment, ndlr) que s’est-il passé ?

Je n’ai pas trop envie d’en parler. Cela fait déjà un moment, j’ai pris ma décision. Cela s’est fait entre lui et moi. Bouna est très bon, mais j’avais d’autres attentes.

Quel bilan tirez-vous collectivement, alors que l’on arrive en fin de saison ?

Déjà, je suis content, car depuis trois années que je suis ici, on a toujours progressé chaque année. Je pense que l’année prochaine, ce sera la bonne année, car dès que l’on a eu tout le monde en forme, notre jeu a changé tout de suite. Donc ce n’est pas comme avant. C’est totalement différent, le vestiaire, l’équipe... tout va beaucoup mieux, cela se voit dans la façon dont on joue. C’est plus sérieux.

En début de saison, vous nous disiez que vous vouliez changer l’image des Wizards, pensez-vous y être parvenu ?

Oui, Il y a beaucoup de gens qui disent que si l’on avait été au complet depuis le début, on aurait fait les play-offs. La situation a donc changé, mais il ne faut pas juste montrer que l’on a le potentiel, il faut vraiment le faire. Tant que l’on n’ira pas en play-offs, on ne changera pas cette image. Il faut que l’on y aille pour que l’on dise que les Wizards sont une équipe gagnante.

Le retour de John Wall a vraiment tout changé (l’équipe tourne à plus de 50% depuis son retour mi-janvier, après deux premiers mois catastrophiques, ndlr) ?

Oui, il a repris son rôle de franchise player. C’est un créateur, il est capable de scorer aussi. On n’avait pas de gars qui pouvait tout faire : pénétrer et shooter... lui, il peut tout faire. Du coup il y a des regrets, c’est sûr. Tu te dis que si on l’avait eu depuis le début, on avait une bonne chance de faire les play-offs.

Source : Sport24.com

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