Lamayn Wilson, de l'Alabama à l'ADA

02.02.2017

Sa jeunesse au sud des États-Unis, son coach universitaire, sa vie de globe- trotter, sa famille qu’il n’oublie jamais : rencontre avec Lamayn Wilson.

A little fellow with high hopes and big dreams… Un petit gars avec de solides ambitions et de grands rêves… C'est ainsi que le Troy Messenger, un des quotidiens de l'état d'Alabama, dépeignait Lamayn Wilson, dans un article publié en 2011 et qui évoquait la jeunesse du basketteur.

Ce petit gars, alors âgé 10 ans, venait tout juste de quitter Montgomery, la capitale de l'état, où il avait vu le jour le 11 juin 1980. Mais où sa maman n'avait pas envie de le voir grandir. « Il y avait pas mal de problèmes à l'époque, des gangs qui pouvaient attirer les jeunes, raconte celui qui, désormais âgé de 36 ans et demi, porte les couleurs de l'ADA. Plusieurs de mes cousins avaient pris la mauvaise direction. Ma mère m'a donc envoyé chez ma grand-mère, à Highland Home (à une trentaine de kilomètres au sud de Montgomery). L'environnement était beaucoup plus favorable à ma scolarité. »

Lamayn va donc à l'école. Et se met sérieusement au football américain, le sport roi en Alabama. Le basket, il ne semble pas taillé pour. « A 14 ou 15 ans, je n'étais pas plus grand que Frank aujourd'hui (Turner, 1,78 m). Et puis j'ai pris vingt centimètres d'un coup. C'est là que je m'y suis mis. Au début, je me contentais de sauter, de dunker. Mais quand je suis entré au lycée, à Pearl River CC, j'ai commencé à travailler mon shoot. »

Nous sommes en 2000 et Lamayn Wilson intègre l'université de Troy, toujours en Alabama. Il en sortira avec un diplôme de travailleur social (Human Services and Social Work) et une solide formation de basketteur. Pendant deux ans, il a travaillé avec Don Maestri, un coach réputé pour son « run and gun style » (courir et tirer) et resté célèbre pour avoir remporté la plus grosse victoire de l'histoire du basket universitaire : 258-141 ! « Quelqu'un qui s'assurait que vous alliez bien en cours, que vous prépariez bien vos diplômes. Et un grand coach, aussi. La confiance en mon shoot, c'est à lui que je la dois. Avec lui, si tu avais un tir ouvert, il fallait le prendre. Le mauvais tir n'existait pas… »

" Pas peur de regarder vers le futur "

En 2002, Lamayn Wilson quitte les Trojans de Troy. Il participe à quelques work-outs (entraînements) à Atlanta, Sacramento, New York. Mais les portes de la NBA se ferment devant lui. Et si elles s'entrouvriront de nouveau en 2006, le temps d'une Summer League avec Miami et San Antonio, avec quelques belles primes à la clé pour récompenser ses stats, il ne convaincra aucune franchise. Tant pis. Il n'est plus un petit gars depuis longtemps. Il a appris à apprécier sa vie de globe-trotter, lui qui a déjà posé ses valises dans plusieurs pays européens. Mais aussi aux Philippines et en Chine. « C'est une chance de vivre une telle vie Le fait d'avoir dû quitter les États-Unis à 22 ans n'a pas été une décision difficile à prendre. J'étais sûr de ce que je voulais faire, je n'avais pas peur de regarder vers le futur. »

Ce futur, il le conjugue avec Dana, rencontrée en 2003, épousée le 23 décembre 2005 à Troy, quelques jours après son premier All Star Game sur le sol français. « Pendant quelques années, elle m'a accompagné dans mes voyages. Nous avons une relation forte. Mais depuis 2007, elle vit chez nous, à Troy. Aujourd'hui, c'est moi qui fais vivre notre foyer, car nous avons une fille Karmen, qui a sept ans. Quand j'aurai terminé ma carrière de basketteur, ma femme, qui prépare actuellement un doctorat, prendra le relais, le temps que je retrouve une activité professionnelle, comme coach j'espère. »

En attendant, Lamayn se verrait bien jouer jusqu'à 40 ans, convaincu d'avoir encore deux ou trois belles saisons devant lui. Qu'il vivra peut-être en France, ce pays dont il apprécie les pâtisseries – « les meilleures du monde » – presque autant que le basket : « Avant d'arriver à Cholet en 2005, j'avais fréquenté des championnats où je ne côtoyais que des joueurs européens. Ici, il y a aussi des basketteurs africains, américains, et j'aime cette mixité. »

Si l'on se fie à son CV – une vingtaine de clubs, jamais deux saisons de suite sous les mêmes couleurs – mieux vaut se faire à l'idée que Lamayn pourrait nous quitter cet été. Raison de plus pour profiter de lui. Comme il a envie de profiter des mois qui viennent. Ce dont il a envie, il nous l'assure, c'est d'aller en play-off avec l'ADA. Quitte à différer un peu son retour en Alabama.

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Le club qui lui laisse le meilleur souvenir : « L'Asvel. Mon club favori. On a gagné la Coupe de France et on aurait aussi dû remporter le championnat. C'était très professionnel. Et on avait une grosse équipe. Il y avait notamment Laurent Foirest. A l'époque, c'était lui le OG (Original Gangster : le vétéran, le taulier). Aujourd'hui, c'est moi (rires…) »

Les endroits qui lui laissent les pires souvenirs : « Les villes où j'ai joué en Russie, Saratov d'abord, Samara ensuite. Je me souviens d'un voyage en train, 20 heures depuis Moscou… Et puis les routes : de la poussière, quand il faisait chaud ; puis de la boue, quand il pleuvait. Je ne sortais jamais de chez moi. Avec Samara, j'ai remporté l'EuroChallenge en 2013. C'est mon plus gros résultat… mais les routes étaient vraiment horribles (rires encore). »

Les joueurs qui l'ont marqué : « J'ai beaucoup de mémoire. Je me souviens de toutes mes équipes, de tous mes partenaires, de tous mes coachs. Si vraiment je ne dois en retenir que quatre ? Alors il y aurait d'abord Uche (le pivot de l'Asvel en 2007-2008). Il était comme un grand frère pour moi, il était cool. Je dirais aussi Tre Simmons (Samara et Nymburk), un bon joueur, super-marrant ; Aaron Miles (Samara), un vrai leader qui savait motiver tout le monde ; et Kristaps Valters, un meneur letton (Riga) que j'ai connu lors de ma première expérience en Europe. On a bien rigolé ensemble. »

Son souvenir le plus drôle : « En 2006, avec Cholet, lors de notre dernier match contre Pau, en quarts de finale… J'étais à l'hôtel, en train de prendre une douche, je me suis cassé la figure et je suis tombé la tête la première sur les toilettes… J'ai joué quand même le lendemain mais on a perdu. »

Son plus gros match : « Avec Nancy, la seule année ou j'ai joué en Euroleague. Je me souviens du match retour à Kaunas. Si on gagnait, on pouvait se qualifier pour le top 16. On perd 105-94, après deux prolongations. »

(Source : La Nouvelle République)

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