Spécialisée dans la fabrication et la distribution de solutions pour les poêles à bois et cheminées, l'entreprise Dixneuf, à La Romagne, s'est dotée d'un nouveau bâtiment logistique et poursuit ses investissements, avec l'arrivée en cette fin d'année de trois nouvelles machines pour optimiser sa production.

À la Romagne, près de Cholet, l'entreprise Dixneuf possède deux sites de production de chaque côté de la commune. En 2019, la PME familiale, qui conçoit et fabrique des produits techniques et des accessoires pour les poêles à bois et cheminée, avait lancé un investissement de plus de 2 millions d'euros: la construction d'un bâtiment logistique de 5 000 mètres carrés, sur 12 mètres de hauteur, pour mieux répartir ses activités. Le bâtiment a été livré en ce début d'année. Dixneuf est en train de combler actuellement le retard de production du printemps, dû à une fermeture de l'usine de plusieurs semaines pendant le confinement. « Nous avons perdu 28 000 heures de production à cette période, constate Raphaële Lucas, présidente de l'entreprise Dixneuf codirigée avec son frère Manuel Brin.

Pour reconstituer nos stocks en répondant à la demande, nous avons donc volontairement arrêté la fabrication de certaines pièces à faible volume pour cette année, en privilégiant des produits plus standards tout en apportant des solutions à nos clients artisans installateurs qui ont pu assurer leurs chantiers. Mais nous avons tout de même continué d'investir et de développer de nouveaux produits. »

Trois nouvelles machines pour un investissement d'un million d'euros

En effet, au printemps, Dixneuf a regroupé toute la logistique de l'entreprise dans son nouveau bâtiment et réinstallé, dans les locaux qui y étaient jusqu'alors dédiés, une partie de la production, pour être en ordre de marche en juin, à la pleine reprise de l'activité. « Cela nous permet maintenant d'optimiser les flux, témoigne Raphaële Lucas, et nous avons gagné de la place en production. Nous avons aussi investi dans trois nouvelles machines. Deux sont arrivées début octobre et la dernière début décembre. L'objectif est qu'elles puissent tourner pleinement dès janvier 2021. » La PME a réalisé un investissement d'un million d'euros dans ces machines numériques, en l'accompagnant d'un plan de formation des salariés, pour augmenter la production en volume et en qualité. Une production arrêtée pendant le confinement du printemps mais que l'entreprise Dixneuf rattrape avec une activité plus intense et en renforçant ses équipes, avec actuellement 280 personnes, en incluant les CDD et le personnel intérimaire. Il s'agit de reconstituer les stocks et de répondre à la demande. Les produits de Dixneuf sont en effet utilisés par des installateurs, et la PME les commercialise aussi auprès de magasins spécialisés et de la GSB, les grandes surfaces de bricolage, avec notamment une gamme importante destinée à la décoration. « La GSB représente 25 % de notre chiffre d'affaires, indique Raphaële Lucas, et le réseau d'installateur en assure 75 %. Or, le confinement a accentué chez le grand public la volonté d'aménager son intérieur. Les demandes de la GSB ont ainsi augmenté de 20 % pendant cette période et la tendance se poursuit. »

Pour répondre à cette demande et anticiper sur les années à venir, en plus d'investir dans ses capacités de production, l'entreprise s'est aussi structurée : elle a créé une cellule R & D de 4 personnes en début d'année, uniquement dédiée à l'innovation.

Elle a aussi nommé un chef de produits décoration et un responsable marketing, Xavier Carle, arrivé début mars 2020. « Deux nouveaux secteurs commerciaux ont été créés sur le territoire français, témoigne-t-il, pour mieux mailler le territoire et être encore plus présents auprès des clients. Nous avons désormais 22 commerciaux qui couvrent toute la France, 12 pour les artisans spécialistes et 10 pour les grandes surfaces de bricolage. Nous allons aussi continuer l'an prochain de proposer à nos clients, comme chaque année, de nouveaux produits, tant en décoration que sur le plan technique. »

Pour Dixneuf, l'objectif est maintenant de gagner encore des parts de marché, autant chez les artisans que dans la GSB. L'entreprise avait atteint 40 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2019. Il devrait être identique cette année, réalisé en très grande partie en France, l'export, uniquement en Belgique, n'en représentant que 2 %. « Il reste encore un gros potentiel sur le marché français, assure Raphaële Lucas. Pour 2021, nous nous sommes fixé un objectif ambitieux avec une augmentation de 5 % du chiffre d'affaires. Nous avons recruté, investi, structuré. On ne le regrette pas et malgré la situation, nous sommes satisfaits. Nous mettons toutes les chances de notre côté pour nous développer. »

Source : Le Journal des Entreprises - Jeudi 12 novembre 2020