Les incertitudes du Choletais N'Doye autour de la Jeep Élite et de la future draft NBA

03.04.2020

Comme tous les joueurs de Jeep Élite, le jeune (22 ans) arrière de Cholet Abdoulaye Ndoye patiente pour savoir si la saison va reprendre ou non. Mais il attend aussi d'en savoir plus sur l'organisation de la future draft NBA, à laquelle il est candidat.

Il aurait pu rentrer dans le Nord, et vivre le confinement avec sa famille. Il a préféré rester à Cholet, dans un T3 où il se sent parfois un peu seul. "À des moments, j'hésite même à prendre un chien", sourit Abdoulaye Ndoye. "J'ai effectivement discuté avec mes proches. Mais on ne savait pas trop comment ça allait évoluer, et puis à Cholet, on avait la salle à disposition. Et ma mère est médecin dans le Nord – elle s'occupe des personnes âgées, en gériatrie – il valait mieux que je reste ici."

En début de crise sanitaire, Ndoye a un temps profité des installations de la Meilleraie pour du shooting en solo, mais il s'entretient aussi chez lui. Il a également avancé une opération d'une dent de sagesse, prévue en théorie pendant l'été.

« Beaucoup pensent que la saison ne reprendra pas »

Bref, comme tout le monde, Ndoye prend son mal en patience. "D'abord, il faut mettre en perspective le basket avec le reste, beaucoup plus important. Je ne suis pas un gars qui a tendance à déprimer donc, j'essaie de relativiser. Le plus essentiel demeure la santé, donc il faut faire avec, et faire attention. Ne pas faire le con."

Ndoye, comme ses coéquipiers, est suspendu aux décisions de la LNB (Ligue nationale de basket), qui n'a toujours pas tranché quant à l'avenir de la Jeep Élite. "Ça va être compliqué de reprendre la saison. Il y a beaucoup de facteurs : les contrats, les Américains qui partent et qui ne pourront peut-être pas revenir, la problématique de retrouver la forme, ça demandera un peu de temps. Et puis il faudrait réussir à programmer beaucoup de matchs dans un laps de temps forcément restreint…"

Ndoye doute, et il n'est pas le seul. "Via notre groupe de discussion, on parle beaucoup au sein de l'équipe. On garde le lien. Je discute aussi avec des joueurs d'autres clubs. C'est bizarre à vivre, parce que même si personne ne veut l'admettre, beaucoup d'entre nous pensent que la saison, en fait, elle ne reprendra pas". Ndoye n'est donc pas sûr de revoir certains de ses coéquipiers. Il a déjà constaté le départ du capitaine américain Mike Stockton, l'un des symboles de la saison réussie jusque-là par Cholet. "Bien sûr que c'est rageant pour le club et l'équipe. On s'est battu toute la saison."

« Une place en Coupe d'Europe, ça serait cool »

Ndoye, et CB dans son sillage, ne désespère pas d'être récompensés. "Si ça doit s'arrêter là, ils prendront peut-être en compte le classement (N.D.L.R. : CB est sixième après 25 journées, avec 14 victoires pour 11 défaites), et peut-être qu'on aura droit à une place en Coupe d'Europe. Ça, ce serait cool. Parce qu'au final, si on n'a ni play-offs, ni Coupe d'Europe, ça me semblerait un peu injuste quand même."

Évidemment, tout dépendra des décisions de la Ligue, qui va devoir gérer montées, descentes, places européennes… Un vrai casse-tête, sur lequel Ndoye n'a pas d'avis tranché, ni définitif. "Je pense aux équipes de Pro B, qui ont fait le boulot pour monter. Et puis faut-il qu'il y ait des descentes ? Le Portel, c'est quatre victoires seulement, alors oui, ce n'était pas mathématiquement acté, mais bon… De toute façon, il n'y aura pas de bonne solution, tout dépendra des points de vue."

« Le travail réalisé n'est pas perdu »

De la frustration, il y en aura sans doute. Pour les équipes comme pour les joueurs. Ndoye réussissait la meilleure saison de sa carrière (10,1 points, 4,2 rebonds, 4 passes pour 14 d'évaluation). "Si ça ne reprend pas, il y aura déception et frustration, oui", confirme l'intéressé. "Mais tout le travail que j'ai réalisé, il n'est pas perdu. Il me servira pour la suite. Et puis les gens ont vu ma progression, mon travail, ce dont j'étais capable. J'ai vu tout ce que je pouvais faire."

Ceux qui ont vu, surtout, travaillent pour les clubs NBA. Dans le viseur du championnat nord-américain depuis plusieurs années, Abdoulaye Ndoye est cette année, en raison de son âge, automatiquement éligible pour la draft 2020. S'il était sorti des prévisions l'an passé, sa bonne saison l'a ramené dans certains des listings de prédiction.

"Franchement, je ne regarde pas les prévisions, parce qu'on sait que ce n'est pas toujours fiable. Et ce n'est pas parce que je suis dessus que je vais y être", assure le jeune homme, qui va sans doute devoir patienter plus que prévu. Initialement programmée le 25 juin prochain, la cérémonie est conditionnée par la date de reprise – et de fin – de la saison NBA. La draft, du coup, pourrait être repoussée à l'été, voire au mois de septembre, ce qui compliquerait les plans d'avenir de l'arrière choletais.

Encore sous contrat pour un an avec CB, Ndoye pourrait être ainsi contraint de reprendre le chemin des parquets avec CB sans être fixé sur son sort. Une hypothèse toutefois incertaine car le Français est aussi convoité par bon nombre de clubs européens. "Il y a des propositions, oui, mais je n'en suis pas encore à ce stade", explique le natif de Dunkerque. "D'abord il faut voir comment ça va se terminer pour le championnat, et ensuite pour moi la priorité ce sera la draft. Mais si on arrive rapidement au mois de juillet, il faudra voir si des équipes sont prêtes à mettre de l'argent pour me libérer de mon contrat avec Cholet, et surtout si elles sont d'accord pour prévoir des options liées à la draft."

Peut-être drafté en même temps que Killian Hayes

Est-ce à dire que l'avenir de NDoye s'inscrit forcément loin de Cholet ? Il y a un contrat, d'abord, désamorce le joueur, avant de préciser : Clairement ma priorité, c'est de franchir un palier. Mais honnêtement, rester à Cholet pourrait se faire s'il y a une Coupe d'Europe. Ça pourrait alors être une option. Mais ce qui est sûr, c'est que j'ai envie de plus de matchs de haut niveau, plus souvent, de plus d'intensité, de plus de visibilité aussi. Le fait de jouer deux matchs par semaine aussi. Les joueurs de ma génération, ils touchent déjà soit la NBA soit la Coupe d'Europe.

Ndoye est à un virage. Pour le prendre, il va sans doute devoir attendre un peu plus que prévu. De savoir, déjà, si la saison va reprendre. Il pourra ensuite se tourner vers ses envies de grandir davantage. Si c'est la NBA, "ce sera super, bien sûr. "D'autant qu'il pourrait y retrouver un autre joueur formé à Cholet, Killian Hayes, désormais sous contrat à Ulm (Allemagne). "On échange beaucoup avec Killian, mais on ne parle pas forcément de la draft. Mais deux joueurs formés à Cholet draftés la même année, ce serait évidemment super pour le club (N.D.L.R. : c'est déjà arrivé en 2009, avec De Colo et Beaubois)."

La NBA, "un rêve d'enfant" que Ndoye n'imagine pas tourner au cauchemar : "Si je ne devais pas être drafté, ce ne serait pas un drame. Il y a une bonne carrière à faire aussi en Europe."

Source : Le Courrier de l'Ouest

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