Micheal Ray Richardson : l’Ange Déchu

26.02.2015

Micheal Ray Richardson est un ovni. Peut-être l’un des plus beaux CV passés par la Ligue Nationale de Basket. En 1994, l’Olympique d’Antibes voit débarquer un quadruple All-Star NBA, élu 2 fois dans le meilleur cinq défensif de la Grande Ligue, meilleur passeur, meilleur intercepteur… passé aussi par les grandes places européennes que sont la Virtus Bologne ou le KK Split. FlashBack.

Si au fil des années, le Championnat de France de basket a vu passer quelques joueurs US référencés, de Michael Brooks à Terence Stansbury, en passant par Don Collins, David Rivers ou Delaney Rudd, seul Micheal Ray Richardson (oui, Micheal, « ea » et non « ae ») était considéré comme une véritable star NBA.

Richardson est né le 11 avril 1955, à Lubbock, Texas. A 6 ans, suite à la séparation de ses parents, il suit sa mère qui s’installe avec ses sept enfants dans la région montagneuse de Denver, Colorado. Il commence le basket sur les playgrounds du coin, mais malgré les efforts fournis en classe comme sur le terrain, il n’intègre l’équipe de son lycée, la Manual High School de Denver, qu’en dernière année. Insuffisant pour rêver d’une bourse en NCAA. Il se retrouve alors brièvement dans un Junior College, avant que l’Université de Montana lui fasse un appel du pied. Il débarque donc discrètement chez les Grizzlies où il joue arrière, lui qui avait plutôt évolué à l’intérieur jusqu’ici.

DE LA BANLIEUE DE DENVER A MONTANA UNIVERSITY

Si sa saison de freshman est discrète (7,5 pts 3,5 rbds), il grimpe vite dans les tours après un été à jouer des coudes avec plusieurs joueurs pros des Denver Rockets (ABA). A 20 ans, Micheal Ray commence à se montrer et les chiffres qu’il produit au cours de ses 3 dernières saisons NCAA (18,2 pts en sophomore, 19,2 pts en junior et surtout 24,2 pts en senior) attirent l’œil des scouts de l’époque. Richardson joue bien au ballon, passe, prend pas mal de rebonds (7 rbds / game en senior) et défend dur. De quoi en faire un prospect intéressant.

En 1978, après avoir fait du solide Mychal Thompson le numéro 1 de la draft, David Stern appelle Micheal Ray Richardson en 4ème position. Loin devant Reggie Theus, Mike Mitchell, Maurice Cheeks ou Michael Cooper. Mais surtout bel et bien devant un certain… Larry Bird, choisit en 6ème position. Richardson, « l’inconnu » du Montana, jouera donc pour les Knicks de New-York.

L’ARRIVÉE A BIG APPLE

Passé par les montagnes du Colorado puis la campagne du Montana, Richardson débarque donc à New-York, le baluchon sur l’épaule. Si l’on fait volontiers de lui le « nouveau Walt Frazier », l’ancienne gloire des Knicks (aujourd’hui reconnaissable à ses costumes excentriques), grâce à son jeu polyvalent à l’arrière, tant dans l’organisation que par son agressivité défensive, ses débuts avec les Knicks sont plutôt discrets (6,5 pts 3 pds 1,4 stl lors de son année rookie).

Par contre le caractère du jeune Micheal Ray ne laisse pas indifférent. Réservé mais pouvant tenir tête à n’importe qui, il commence à être reconnu par ses pairs et respecté par ses adversaires. Avec son air chafouin, il rejoint rapidement les joueurs habiles dans le maniement du trash-talking. Les fans adorent et il devient rapidement l’un des chouchous du Madison Square Garden.

Le début de sa saison sophomore débute comme l’année passée. Sur le banc. Son coach d’alors, Red Holzman ne lui fait pas confiance. La légende veut que celui-ci, furieux lors d’un practice, se soit mis à réclamer quelqu’un qui joue juste, un vrai meneur de jeu pour guider son équipe. Micheal Ray Richardson, avec son petit air rusé qu’on lui connaît et qu’on imagine alors à l’époque, aurait mis le ballon sous le bras et aurait simplement lancé à son coach que ce joueur, il l’avait en face de lui. La carrière NBA de « Sugar » Ray est lancée. De 17 à 37 minutes de jeu pour 15,3 pts, 10,1 assists et 3,2 steals. Micheal Ray devient le 3ème joueur de l’histoire à dominer le classement des passes et interceptions sur une saison. Des records pour les Knicks évidemment. Pour sa 2ème saison dans la Grande Ligue, Richardson est convié au All-Star Game (6 pts 2 pds en 13 minutes).

TROIS FOIS ALL STAR SUR SES QUATRE PREMIÈRES SAISONS

Les deux saisons suivantes seront aussi de bonne facture pour le meneur-arrière à tout faire. Il enfile les triples doubles et devient le leader des Knicks où il produit des stats « Pippenesques »: 16 pts 8 pds 7 rbds 3 stls pour la saison 80-81’ ou encore 18-7-7 & 2,6 stls en 81-82’. Deux autres sélections au All-Star Game, où il obtient du temps de jeu au côté des Julius Erving et autres Georges Gervin et montre ce qu’il sait faire (11 pts & 15 d’évaluation en 24 min en 1981).

Quatre ans après son arrivée en NBA, Micheal Ray Richardson est 3 fois All-Star et est élu 2 fois dans le meilleur cinq défensif de la Ligue. Il fait partie du gratin de la NBA qui rêve alors des années à venir centrées sur ses duels avec la nouvelle pépite, Magic Johnson. L’avenir lui appartient.

QUAND LE RÊVE VIRE AU CAUCHEMAR

A l’été 82, alors que tout porte à croire qu’il est le franchise player des Knicks, le nouveau coach Hubie Brown, qui n’apprécie pas spécialement son style de jeu et sa personnalité, se sert de la signature du free-agent super scoreur Bernard King pour envoyer Richardson chez les Golden-State Warriors.

Plus alarmant, Micheal Richardson qui s’éclate sur le terrain semble en faire de même en dehors du parquet. Luxe, grosses bagnoles, sorties nocturnes à Gotham, compagnie féminine et… cocaïne. Si Micheal Ray ne fait que suivre la tendance de l’époque pour un joueur NBA, son nom se retrouve dans les médias et son arrivée dans la baie de San-Francisco est mouvementée. Il passe du statut d’intouchable à celui de misérable pointé du doigt. Il s’enfonce dans la drogue et sur le terrain, ses stats plongent. 33 matchs plus tard, il est renvoyé sur la côté Est, chez les New-Jersey Nets de Larry Brown. S’il termine une nouvelle fois meilleur intercepteur de la Ligue, ses stats resteront simplement correctes. Sans plus.

Mais Micheal Ray n’arrive plus à se défaire de son addiction. Il ne va pas bien. Larry Brown, coach qui a toujours été proche de ses joueurs, l’aide et l’envoie en désintoxication. Richardson s’accroche, mais coach Brown part vers les Kansas City Kings et il se retrouve seul. Seul face à la cocaïne. En 1983, la franchise de New-Jersey décide de le suspendre. Il rate 34 matchs et revient grâce à la pression de son agent sur la franchise, juste à temps pour aider les Nets à sortir les Sixers, le champion en titre, dès le 1er tour des play-offs, grâce à un game 5 d’anthologie : 24 pts & 6 steals.

RETOUR EN GRACE AVANT D’ÊTRE BANNI… A VIE

Lors de la saison 84-85’, Richardson est de retour aux affaires et signe sa meilleure saison en NBA avec 20 pts 8,2 pds 4,6 rbds et 3 steals. Il devient alors le premier joueur à remporter 3 fois le titre de meilleur intercepteur (et ne sera rejoint dans l’histoire que par Alvin Robertson, Jordan et Iverson !). Une dernière fois, M.R. Richardson foule le parquet d’un All-Star Game (5 pts en 13 min), lors du fameux match où Isiah Thomas et Georges Gervin ont mené la fronde pour priver Michael Jordan de ballons.

Si Micheal Richardson semble avoir un second souffle sur le parquet, il est toujours malade et résiste difficilement à la tentation de consommer à nouveau de la cocaïne. Alors qu’il tourne à 15,7 pts 7 pds et 5 rbds après 47 matchs, Richardson est confirmé pour la 3ème fois positif lors d’un contrôle anti-drogue mené par la NBA, qui essaie de reprendre le contrôle d’une affaire qui lui échappe (pour les médias US, M.R. Richardson est l’arbre qui cache la forêt). Comme souvent avec le commish’ David Stern, la décision est radicale et sans appel : « Sugar » devient le premier joueur radié à vie de la Grande Ligue.

Une polémique naît alors autour de la clémence de la NBA pour le cas de Chris Mullin et M.R. Richardson se sent victime de discrimination. Le sujet fera l’objet d’un film en 2000 « Whatever Happened to Micheal Ray? », mais le mal est fait : Micheal quitte le monde doré de la NBA par la petite porte.

A LA CONQUÊTE DE L’EUROPE

Après deux années passées en USBL (Long Island Knights), puis en CBA chez les Albany Patroons, où il finira champion, M.R. Richardson décide de partir en Europe et de rejoindre le championnat italien où les billets verts coulent à flots. Il y retrouve même quelques anciens coéquipiers comme Bob McAdoo (Milan) ou Darryl Dawkins (Turin) venus y terminer leurs riches carrières et pourra y défier les nouvelles pépites comme Dino Radja (Rome).

M.R. Richardson revit. Sous le maillot du Knorr Bologne, il semble motivé comme jamais et surtout ne rien avoir perdu de ses années de domination. Si en trois saisons il ne réussira pas à mettre la main sur le trophée de champion d’Italie, il lèvera tout de même deux Coupes d’Italie et surtout une Coupe des Coupes en 1990 (79-74 face au Real Madrid). Cette même année, il plantera 50 pts lors du All-Star Game Italien, comme pour rappeler à tout le monde qu’il est toujours un champion unique.

Il file en 1991 vers le Jugoplastika Split, alors triple vainqueur de l’Euroligue, mais le timing est mauvais à double titre : Kukoc, Naumoski et Perasovic viennent de partir et… c’est la guerre dans les Balkans. Richardson y effectue tout de même une saison remarquable (avec Dusko Ivanovic et Zan Tabak, entre autre) puis décide de retourner en Italie, où il signe pour 2 saisons à Livourne, dans un contexte d’explosion médiatique du basket après la démonstration de ses anciens collègues aux J.O. de Barcelone. Chris Mullin en était. Pas lui. Cruel destin…

A Livourne, il joue avec son ex-coéquipier Zan Tabak (qui filera à Milan puis en NBA) ou encore avec la « Mouche Atomique » Gianmarco Pozzecco, mais le titre de Champion se refuse toujours à lui, remporté en 1993 et 1994 par… son ancien club de la Virtus Bologne.

A 39 ans, Micheal Ray Richardson réfléchit à la suite – ou non – à donner à sa carrière. C’est alors qu’on l’appelle pour venir remplacer un Ricain sur le départ dans le Sud de la France. La Côte d’Azur est un projet séduisant qu’il s’offre pour ses 40 ans. Le cadre ensoleillé ne rendra la « petite mort » programmée du sportif que plus douce...

PRE-RETRAITE SUR LA COTE D’AZUR ? NON, ENFIN CHAMPION !

Mais de « petite mort », il n’y aura pas. Pas tout de suite. Richardson débarque à Antibes, en Pro A, pour remplacer Henry James. Le personnage séduit immédiatement. Son jeu parle pour lui : il est élégant, tout en maîtrise, adroit, précis, altruiste, clutch et c’est un véritable showman. Le courant passe particulièrement bien avec son jeune coach, Jacques Monclar, qui est sous le charme du personnage. Alors que le basket Français vit son âge d’or, avec des joueurs d’une classe qu’on n’a jamais revue depuis, M.R. Richardson prend une place unique. Son petit air de clown renfrogné, un peu raide sur ses appuis, séduit les fans Français, comme il l’a fait en Italie auparavant. Son duo avec le magicien David Rivers est une merveille pour les yeux. Et pour le jeu.

Alors que Limoges écrase le basket français (champion d’Europe 93’, champion de France 93’ et 94’), Antibes finit premier de la saison régulière et file en finale du championnat. Le club de la Côte d’Azur retrouve Pau-Orthez et perd la première manche. S’il a remporté le titre CBA en 1988, M.R. Richardson n’a jamais été aussi près d’empocher un titre majeur. Antibes remporte les 2 manches suivantes mais se retrouve malmené à Pau dans un Game 4 qui sent le souffre. Quelques secondes seulement à jouer, Pau est en passe d’égaliser à 2-2 dans la série. Temps mort pris par Monclar. Micheal Ray en est à 2/17 aux shoots à ce moment du game. Il veut le tir, ses mains le brûlent, son regard est carnassier. Il ne veut pas laisser filer ce titre. Retour sur le terrain. Richardson part sur la gauche en dribble, se bloque sur ses appuis devant Fred Fauthoux qui ne peut rien et… ficelle. 81-80. Envahissement du terrain, soulagement, sueur, larmes, trophée. « Sugar » Ray Richardson est champion sur un game winner, entré dans l’histoire de la LNB.

L’année suivante, si Antibes joue toujours les premiers rôles, Pau-Orthez prend sa revanche en ½ finales et file à son tour vers le titre. La saison 96-97, où Richardson tourne toujours à 17 pts/game, est malheureusement celle de la dégringolade pour Antibes, dont les finances sont en danger.

Micheal Ray ne se sent pas encore de prendre sa retraite. Ses jambes piquotent encore. A 42 ans, il partage sa saison entre Rieti, en Italie et Cholet Basket, où il vient remplacer Skeeter Henry forfait suite à son dramatique accident de la route. Il retrouve alors son ex-coéquipier Stéphane Ostrowski et signe encore plus de 12 pts en 31 min par match (en 18 rencontres). Le bougre en a encore sous la semelle, puisqu’il remporte la Coupe de France et emmène Cholet en ½ finales du championnat (perdue face à Pau)… grâce entre autre à un nouveau game winner contre la JDA Dijon en quart. Jouissance.

Finalement, M.R. Richardson ira finir sa carrière où il a débarqué lorsqu’il était honni de tous. Il obtient la nationalité Italienne en même temps qu’il dispute 2 dernières saisons en Séria A avec Forli, puis Livourne. Clap de fin ? Non.

UN BAROUD F’HONNEUR CHEZ LUI, A ANTIBES…

En 2001, Antibes est à l’agonie. Le club bataille pour ne pas descendre en ProB. Micheal Ray enfile alors le costume du sauveur, de l’icône pour quelques matchs. A 46 ans, Richardson rechausse ses baskets une dernière fois en pro. Il joue 5 matchs (26 min), le temps de planter 10 pts/game et de gober plus de 6 rbds. Légendaire.

En 2002, après quelques matchs avec Golfe Juan, en Nationale 2, Micheal « Sugar » Ray Richardson raccroche enfin, à l’âge de 47 ans.

Trois ans plus tard, de retour aux Etats-Unis, il se lance dans le coaching, avec les Albany Patroons (CBA). A croire que son retour était attendu : l’histoire reprend là où elle en était restée, autour d’une polémique pour des propos tenus dans les médias locaux, jugés politiquement incorrects. Il est suspendu par son club en 2007.

Il refait surface la saison suivante en prenant le siège de Head Coach des Lawton-Fort Sill Cavalry (PBL). Il remporte le titre en 2008 et 2009, puis est élu coach of the year en 2010. Quand le basket coule dans les veines…

Aujourd’hui, M.R. Richardson qui a pesé 15 pts 7 pds et près de 6 rbds en 9 saisons de NBA, qui a laissé une empreinte unique dans les championnats Français et Italien, poursuit une carrière de coach victorieux chez les London Lightning, au Canada (double champion et coach of the year en 2012 et 2013). Un type unique, atypique, mythique. Un OVNI.

SES STATS NBA

- Points: 8 253 soit 14,8 par match
- Passes: 43 899 soit 7,0 par match
- Interceptions: 1 463 soit 2,6 par match
- Matchs: 556 matchs NBA disputés, 18 matchs de playoffs NBA disputés

SES EQUIPES

Comme joueur :

- 1978 / 1982 : New York Knicks
- 1982 / 1983 : Golden State Warriors puis New Jersey Nets
- 1982 / 1986 : New Jersey Nets
- 1986 / 1987 : Long Island Knights
- 1987 / 1988 : Albany Patroons
- 1988 / 1991 : Virtus Bologne
- 1991 / 1992 : KK Split
- 1992 / 1994 : Basket Livorno
- 1994 / 1997 : Antibes
- 1997 / 1998 : Battipaglia Rieti puis Cholet Basket
- 1998 / 1999 : Libertas Forlì
- 1999 / 2000 : Basket Livorno
- 2000 / 2001 : Antibes

Comme entraîneur :

- 2004 / 2006 : Albany Patroons
- 2006 / 2008 : Oklahoma City Cavalry
- 2008 / 2011 : Lawton Fort Sill Cavalry 
- 2011 / 2014 : London Lightning (NBL-Canada)

SON PALMARÈS

Comme joueur :

- 4 fois NBA All Star en 1980, 1981, 1982 et 1985
- 2 fois élu au sein de la NBA All Defensive First Team en 1980 et 1981
- 3 fois Meilleur Intercepteur NBA en 1980, 1983 et 1985
- Meilleur Passeur NBA en 980 avec 10,1 passes
- Champion CBA en 1988
- 2 Coupes d’Italie en 1989 et 1990
- Coupe des Coupes en 1990 avec Bologne
- Champion de France en 1995
- Coupe de France en 1998

Comme entraîneur :

- 2 fois Champion CBA en 2008 et 2009
- 2 fois Champion du Canada en 2012 et 2013
- 2 fois NBL Canadian Coach of the year en 2012 et 2013
- PBL Coach of the year en 2010

SA CARRIÈRE EN IMAGES

(Source : basketretro.com)

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