Des nouvelles de : Rudy Gobert et le plafond de verre du Utah Jazz - NBA

03.09.2020

Rudy Gobert prend un rebond face à Nikola Jokic. Lors de ces play-offs, le pivot français a évolué à un niveau encore jamais atteint dans sa carrière (16,9 points à 65% au tir, 11,4 rebonds). Malgré une prestation héroïque en seconde mi-temps, son équipe des Jazz s'est inclinée 78-80 lors du 7e match contre Denver. Mark J. Terrill / AP

Après une saison réussie, marquée par une première sélection au All-Star Game, le pivot français doit maintenant régler la question de son avenir au sein du Jazz, éliminé hier.

Le destin du Jazz s'est décidé sur une seule fausse note. Le tir de la victoire de Mike Conley, lors du match 7 décisif de mardi, est entré à moitié dans le cercle avant d'en ressortir, scellant cruellement le sort du meneur et celui de ses coéquipiers (78-80). Dont un Rudy Gobert aussi héroïque en seconde mi-temps (17 rebonds, plusieurs actions cruciales pour les siens tant en attaque qu'en défense) qu'il avait été indigent en première (1 seul rebond, handicapé par les fautes, insuffisant et impuissant face à Nikola Jokic).

Le pivot français (2,16 m) a également compilé 19 points à 8 sur 13 au tir, 7 rebonds offensifs et 2 contres. Des nombres qui confirment sa montée en régime sur ces play-offs, où il a franchi un cap encore jamais atteint dans sa carrière (16,9 points à 65 % au tir, 11,4 rebonds). Alors qu'il lui reste un an de contrat à Salt Lake City, l'avenir devrait donc s'écrire avec évidence. Il n'en est rien.

Pour quelques centimètres, l'exégèse de la fin de saison prématurée de la franchise de l'Utah change radicalement. Amputé de son deuxième scoreur, Bojan Bogdanovic (20,2 points), le Jazz n'était pas favori contre Denver. Le tir rentre, et c'est la rédemption, la renaissance, après une saison improbable, le traumatisme de voir la NBA s'arrêter à la suite du contrôle positif de Gobert au coronavirus, le 11 mars.

Mais la balle a fait sa capricieuse. Et les observateurs de pointer que le Jazz menait 3-1. Qu'il a gâché une avance de 15 points dans le match 5, et laissé filer le premier match en prolongation (125-135) à cause d'une perte de balle niveau benjamin, Donovan Mitchell, par ailleurs magnifique leader sur la série (36,3 points, 51 % à 3 points), remontant la balle en marchant et ne franchissant pas la ligne médiane à temps.
Pour une équipe qui disait viser le titre, cette deuxième élimination de suite au premier tour (Houston en 2019), malgré les circonstances de la reprise du jeu sous cloche, interroge. Pour Rudy Gobert, double défenseur de l'année, déchu de son titre par Giannis Antetokounmpo, compétiteur forcené qui rêve de finales et de bagues de champion, et entre dans sa 29e année, la question d'un plafond de verre va forcément se poser.

"Aucun doute qu'on gagnera un titre"
RUDY GOBERT

Après la défaite, l'intéressé balayait les doutes et la déception : « Je suis très fier de la manière dont nous avons géré ces six derniers mois comme équipe, et humainement. Il y a quelque temps, je n'étais sans doute pas mentalement prêt à revenir au jeu, et pourtant nous avons réussi. Avoir ressenti le soutien de mes coéquipiers, spécialement depuis que nous sommes dans la bulle, et avec tout ce qui s'est produit, m'a vraiment porté. J'ai essayé de tout donner pour eux. »

Après son test positif au Covid, suivi de près par celui de Donovan Mitchell, une brouille avait posé une ombre sur l'avenir du duo, qui a mis des semaines à se reparler. Sur le terrain, en play-offs, cela ne s'est pas vu, les deux se cherchant constamment dans le jeu et se « checkant » régulièrement, avec emphase. « Il nous a manqué quelque chose, ça fait mal aujourd'hui, mais je garantis que nous reviendrons plus forts. Je n'ai aucun doute sur le fait que nous gagnerons un titre », ajoutait le natif de Saint-Quentin (Aisne).

Pour cela, il faudrait déjà que le Français fasse toujours partie du Jazz la saison prochaine et règle à cet effet la question de sa prolongation de contrat, qui court encore une année (à 26 millions de dollars). Or, si le pivot, qui a toujours affiché un attachement sincère à son club, est sans doute le joueur le plus important de l'équipe de Quin Snyder, le dépositaire de son identité défensive, la véritable superstar, celle qui prend le plus la lumière reste Donovan Mitchell. Dont la franchise aurait déjà, selon Yahoo Sports, verrouillé le futur contrat, autour de 160 millions sur cinq ans.

Mais reconstituer le duo pour la période 2021-2026 coûtera cher. Car l'international français (66 sélections), retenu pour la première fois au All-Star Game cette saison, dans le meilleur cinq défensif en 2018 et 2019, est éligible au Graal : un contrat dit « supermax » de 246 millions sur cinq ans. Les dirigeants seront-ils prêts à débourser un tel montant ? Faire ce choix affaiblirait la marge financière pour construire une équipe compétitive autour des deux leaders. Ceci dit, garder Rudy Gobert et réussir quelques coups sur le marché donnerait au Jazz l'allure d'un candidat au titre. Une réflexion et un jeu de poker menteur vont donc s'engager de part et d'autre, dont l'issue semble aussi incertaine que la future reprise du jeu.

Source : Le Journal L'Équipe - Jeudi 3 septembre 2020

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