ITW Nicolas De Jong : « Les efforts paient enfin »

19.03.2015

Dans une saison une nouvelle fois décevante pour le club des Mauges, Nicolas De Jong (2,10 m, 26 ans) est l’une des rares satisfactions de Cholet.

Cholet vient de s’incliner à domicile contre Pau-Lacq-Orthez alors même que l’équipe tenait la victoire à quelques secondes de la fin. Dans quel état d’esprit êtes-vous sortis de ce match ?

C’est une grosse, grosse déception parce qu’on avait fait les efforts pour se placer en bonne position avec 4 points d’avance à 15 secondes de la fin. On avait rempli le contrat mais voilà, on commet deux erreurs qui nous coûtent cher et forcément ça nous met la tête un peu dans le seau. Cette victoire devant notre public, il nous la fallait donc ce n’est jamais facile de revenir après ça. Mais lundi on s’est tous remis au travail et on va aller à Orléans pour rattraper ça.

Avant cela, vous étiez allé gagner à Dijon, une victoire importante au niveau comptable mais qui mettait surtout un terme à votre série de sept défaites de suite. On aurait pu se dire que cela allait vous remettre à l’endroit mais finalement, la fin de match contre Pau ne prouve-t-elle pas que Cholet reste fragile ?

De toute façon on a un effectif qui n’est pas le même qu’en début de saison, on a perdu des joueurs, on en a retrouvé d’autres, on ne peut pas dire qu’on est dans un système où le collectif est rodé depuis des mois et des mois : la perte de Cedrick Banks en novembre, le départ de Zachery Peacock en janvier (All Star et meilleur marqueur de Cholet, Peacock a été licencié par le club après s’être battu à l’entraînement avec son coéquipier Nick Minnerath). On a vécu cette passe difficile entre janvier et février et ça nous a mis dans le trou. A Dijon, on a fait un match de battant et même si on perd contre Pau, on a prouvé qu’on pouvait gagner des matches. Il y a un meilleur état d’esprit qu’avant.

Personnellement, ça a été dur pour toi contre Pau…

(Coupe) C’est le moins que l’on puisse dire.

C’est le pire match de l’année pour toi (1 point à 0/5, 2 balles perdues, -6 d’évaluation en 15 minutes) ?

C’est une expérience comme une autre mais je crois que c’est l’un des premiers matches de ma carrière où rien ne va comme on veut. Physiquement, je me sentais bien mais tous les ballons ressortaient, des mauvais choix… J’ai essayé de me battre au rebond et en défense mais statistiquement, ça a été très compliqué. En plus on perd d’un point, donc ça rend encore plus amer parce qu’on se dit qu’en réussissant un peu plus, on ne se serait pas retrouvé dans cette situation à la fin.

Malgré cette contre-performance, tu réalises pour le moment une bonne saison, ta meilleure en carrière. Comment vis-tu cette saison avec Cholet d’un point de vue personnel ?

Cette année, c’est la suite de la saison dernière où je fais une saison complète sans blessure. Forcément, j’arrive à beaucoup plus m’exprimer. C’est difficile parce que collectivement on a eu du mal, avec la perte de nos deux leaders, mais je suis content de pouvoir m’exprimer à ce niveau-là en Pro A.

Sur quel aspect penses-tu avoir le plus progressé cette année ? Physiquement ? Techniquement ? En confiance ?

J’ai progressé dans pas mal de secteur mais je crois que j’ai surtout passé un cap au rebond, physiquement j’arrive plus à m’imposer, je suis plus stable. Les efforts des saisons précédentes paient enfin, on dit souvent que les pivots arrivent plus tard à maturité. Je commence à toucher une partie de ma carrière où je peux exprimer ce que j’ai travaillé. Même en attaque au poste bas, je m’exprime beaucoup mieux cette année.

Parmi tous les joueurs français du championnat, tu produis la 16e meilleure évaluation moyenne (10,0), devant des joueurs comme Marco Pellin, Hugo Invernizzi, Johan Passave-Ducteil, Jérémy Leloup… Te considères-tu comme définitivement installé dans ce championnat ?

On verra ça l’année prochaine parce qu’il faut encore que je valide ces progrès sur la fin de l’année, mais je suis content de pouvoir compter parmi les Français de Pro A, c’est un objectif que j’avais depuis pas mal de temps. Maintenant, chaque match est différent et on essaie toujours d’être meilleur au prochain. Je ne vais pas me concentrer sur les statistiques, d’ailleurs, un -6 d’évaluation chamboule pas mal de choses (rires). C’est surtout dans l’état d’esprit, ne pas enchaîner deux mauvais matches, essayer d’apporter toujours un peu plus à l’équipe et gagner le plus de matches possibles.

Après plusieurs saisons de galère marquées par de nombreuses blessures et étant donné tes progrès cette année, te fixes-tu comme objectif à l’avenir d’être All Star français ?

Ca fait partie des objectifs à long terme mais il y a plein de choses qui rentrent en compte : le classement de l’équipe, l’impact sur les victoires… Moi, l’objectif que j’aurais aujourd’hui c’est de progresser individuellement et permettre à mon équipe de gagner.

Tu as connu plusieurs clubs dans ta carrière mais, hormis avec Strasbourg il y a deux ans, où tu avais été en partie blessé, tu n’as jamais évolué dans une équipe du haut du classement. La saison dernière avec Antibes, le club a été relégué et cette saison avec Cholet, vous êtes encore à la lutte pour le maintien. Aspires-tu à retrouver une grosse écurie ?

C’est évident ! Aujourd’hui je joue à Cholet mais tout joueur aspire à jouer les playoffs, à lutter pour le titre. Ça, je l’ai entrevu à Strasbourg même si malheureusement, la chance n’était pas avec moi et je n’ai pas pu pleinement y participer. Mais quand on a connu un groupe qui gagne, on a envie de retrouver un groupe qui gagne. Cette année, c’est d’autant plus frustrant qu’on avait effectué un bon début de saison et ça s’effrite sur des choses extérieures au basket comme une blessure ou une bagarre. C’est compliqué mais je regarde match après match et j’espère que l’année prochaine ça ira mieux.

Tu as la particularité d’être un joueur assez grand par la taille dans une Pro A où l’on a souvent tendance à dire que les pivots sont généralement des petits formats comparés aux autres championnats européens. Ressens-tu vraiment cette différence ?

C’est sûr que la Pro A est un des championnats les plus athlétiques, si ce n’est le plus athlétique d’Europe. On se bat contre des joueurs qui mesurent 2,00 m, 2,02 m, qui sont plus rapides et souvent plus massifs. Mais il faut savoir exprimer ses qualités et moi je trouve que cette année, j’arrive à le faire de plus en plus. Je ne pense pas que la France soit un championnat fermé pour les joueurs de grande taille. On peut citer Alexis Ajinça, Romain Duport, Bangaly Fofana qui fait une très bonne saison à Strasbourg. Il y a toujours moyen de pouvoir s’exprimer, le seul prérequis en France c’est de pouvoir suivre le rythme à la course, et c’est le gros travail que j’ai mis en place en faisant des séances en plus avec le préparateur physique, pour tenir ce rythme.

Cette année à Cholet, le poste de pivot a été grandement chamboulé : il y a eu le départ de Zachery Peacock qui t’a d’ailleurs conduit à être titulaire six matches de suite, l’arrivée de Michael Wright qui a tourné court et celle de Kevin Jones depuis trois matches. Est-ce évident de garder ses marques avec autant de changement ?

On a débuté avec Zachery Peacock en pivot et Nick Minnerath sur le poste 4, et moi j’avais un rôle de 6e homme, de joker à l’intérieur et j’ai bien trouvé mes marques. Ensuite il y a eu la bagarre, j’ai dû passer titulaire et je trouve que la transition s’est plutôt bien faite personnellement, même si ça ne s’est pas traduit par des victoires. Ensuite il y a eu l’épisode Michael Wright. Il était clairement hors de forme, je ne juge pas le joueur mais on ne pouvait pas l’aligner, alors qu’on avait besoin d’un renfort. Maintenant on a Kevin Jones qui est en forme et du niveau attendu. Donc il faut maintenant que je me réhabitue à redevenir joker comme je l’étais en début de saison et qui n’est pas la même chose qu’être titulaire. Ce sont des réglages à faire, des approches différentes du match, sur la gestion des fautes…

Certains joueurs préfèrent être titulaires, d’autres aiment bien sortir du banc. Toi qui a expérimenté les deux rôles cette saison, dans lequel te sens-tu le plus à l’aise ?

Tous les joueurs vous diront que jouer le plus possible, c’est le mieux. Je pense avoir réussi à faire des bons matches dans les deux cas mais l’approche n’est pas la même : quand on est titulaire, il faut gérer les fautes, on ne peut pas être toujours aussi tranchant qu’on le voudrait. Le rôle de 6e homme, où il faut apporter de la dureté tout de suite, j’aime bien. Mais j’ai vraiment apprécié d’être titulaire. Après, du moment que j’ai des responsabilités sur le terrain, ça m’est plus ou moins égal.

Cedrick Banks a été longtemps absent et depuis qu’il est revenu, vous gagnez un match à l’extérieur contre Dijon et vous passez tout près d’en prendre un deuxième dans la foulée. On imagine que c’est lié, non ?

Bien évidemment. Les gens parlent beaucoup de la saison que fait Le Havre, avec un petit budget, mais moi je leur dis : « enlevez leurs deux meilleurs joueurs et vous verrez ce qu’ils feront. » C’est beaucoup, beaucoup plus compliqué ! Cedrick était notre leader vocal, notre leader sur les ailes et Zachery Peacock était notre leader à l’intérieur. On a perdu ces joueurs-là à un moment donné et ça a été très compliqué. Le retour de Cedrick, qui a fait dix saisons en France, ça apporte du liant entre Français et Américains, du liant dans le vestiaire. C’est un joueur plein d’expérience donc c’est clair que son retour nous fait vraiment du bien. Il faut qu’on retrouve la dynamique qu’on avait en début de saison.

Parlons classement. Mathématiquement, tout est encore possible, les playoffs comme la relégation. Néanmoins, l’écart est creusé avec le ventre mou qui se bat pour les playoffs (5 victoires de moins que l’ASVEL, 8e), mais aussi avec la zone rouge puisque vous avez trois victoires d’avance sur Bourg-en-Bresse et Boulogne-sur-Mer (entretien réalisé avant la décision de la Commission Juridique et de Discipline d'attribuer la victoire à Cholet lors du match contre Limoges lors de la 16e journée). A l’heure actuelle, êtes-vous plutôt en train de regarder vers le bas ou vers le haut ?

Très franchement, juste avant le match à Dijon, on commençait à regarder vers le bas, parce qu’après deux mois sans victoires on a tendance à tout voir en noir. Aujourd’hui, on a trois victoires d’avance plus le goal average sur les deux relégables et il reste 9 journées de championnat, il faudrait qu’ils connaissent une vraie embellie et nous une déchéance totale. Mais c’est le basket, ça reste un sport donc tout est possible. En fait on a plus tendance à nous regarder nous-mêmes, à essayer de retrouver ce jeu de passes qu’on avait en début de saison. Les playoffs, aujourd’hui c’est sûr que c’est moins dans nos têtes, il faudrait faire un parcours exceptionnel pour y accéder, même si on ne veut rien s’interdire. L’objectif principal est d’engranger un maximum de victoires pour s’assurer le maintien et essayer d’offrir des victoires à la maison à nos fans.

Cholet a été champion de France en 2010 et, durant les années Erman Kunter, faisait les playoffs tous les ans. Or ces deux dernières saisons, le club a manqué les playoffs et aura bien du mal à les retrouver cette année encore. Penses-tu que Cholet est toujours capable de revenir en haut du classement ou bien la distance est-elle définitivement marquée avec les grosses écuries de Pro A que sont Strasbourg, Limoges, le Paris-Levallois… ?

Clairement, il ne faut pas se le cacher, quand on rencontre des équipes comme Limoges ou Strasbourg, ce n’est pas le même effectif, pas la même profondeur de banc. Ce sont des groupes taillés pour des coupe d’Europe avec 10, 11, voire 12 pros, ce que n’est pas Cholet. Sur le long terme, on ne joue pas dans la même cour. Après, si on avait continué la saison comme on l’avait commencée, on aurait peut-être pu accrocher quelque chose entre la 6e et la 8e place, en étant honnête. Donc, le 2e wagon des playoffs. Mais pour viser le 1er wagon des playoffs, c’est extrêmement dur avec un budget comme celui de Cholet, il faut être honnête. Alors bien sûr, il peut toujours y avoir des surprises comme Nanterre il y a deux ans.

Et encore, Nanterre avait remporté les playoffs mais s’était qualifié à la 8e place, in extremis.

Voilà ! Même s’ils ont fait des playoffs incroyables et n’ont pas volé leur victoire, ils n'étaient que 8e ! Aujourd’hui, le Top 4 pour des équipes qui ne sont pas dans les 8 premières masses salariales, c’est très compliqué. Je n’ai pas envie de dire qu’on est à la place où on devrait être et qu’il faut s’en contenter, évidemment qu’on est tous déçus mais la vraie performance aurait été d’être 6e, 7e, 8e. Au-delà, il faut des effectifs de dix joueurs ou plus. Déjà pour l’intensité des entraînements dans la semaine, c’est une autre façon de travailler. Il faut être ambitieux, rien n’empêche Cholet d’être performant dans les années à venir, mais il faut être aussi réaliste en essayant d’accrocher les places que l’on peut atteindre.

Pour finir, vous allez jouer ce week-end à Orléans, une équipe qui se trouve juste derrière vous au classement avec une victoire de moins. Battre Orléans samedi pourrait vraiment vous faire passer un cap pour le maintien ?

Orléans, c’est un match qu’on avait maîtrisé à l’aller mais aujourd’hui ce n’est pas la même équipe ni le même coach. Ça va donc être une autre rencontre. Mais c’est très important pour nous parce que s’ils revenaient à égalité avec nous, on n’aurait plus ce cordon de sécurité avec les relégables. Mais quelque part, regarder derrière c’est toujours un mauvais signe, il faut regarder vers l’avant et ne pas avoir peu de se faire rattraper.

(Source : LNB.fr)

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