Romain Duport, le pivot du Limoges CSP, prépare son retour

28.02.2017

Les autres joueurs sont déjà douchés. Romain Duport, lui, termine juste sa séance. En sueur. Mais sa matinée au Palais des Sports de Beaublanc n'est pas encore totalement finie. Ce genou gauche, fendu d'une impressionnante cicatrice, il l'enveloppe pour une séance de glace. Allongé sur une table de massage, le pivot du CSP va prendre le temps d'évoquer cette blessure et son cortège de maux.

Comment allez-vous ?

Ça va mieux, ça progresse. On travaille bien avec Xavier (Dumélié, le kiné du CSP, ndlr) depuis de longues semaines. Je vois le bout du tunnel.

Revenons sur cette blessure, aviez-vous des signes annonciateurs ?

J'avais des tendinites. Je jouais avec et c'était supportable mais après un entraînement, la douleur était devenue limite intenable. Je n'avais jamais eu aussi mal.

L'opération était devenue inévitable ?

Il n'y avait pas 50.000 solutions et j'ai eu la pire. Je prends un coup au moral car je n'avais pas envie de me faire opérer. Le professeur m'a exposé ses arguments et j'ai pris conseil auprès du docteur du club qui était du même avis. Si je voulais continuer à jouer, j'étais obligé de passer par-là.

Vous aviez été opéré des ligaments croisés, vous connaissiez un peu…

Je savais à quoi m'attendre, à toutes les galères, toutes les périodes de doutes, les douleurs. Ça ne m'a pas surpris. Après, ce n'était pas le même type d'opération. Le tendon, il faut le laisser cicatriser avant de commencer le travail.

Comment était le moral après l'opération ?

Au fur et à mesure, on voit sa jambe fondre et à la fin, la jambe est toute fine. Il y a le doute, les coups de mou quand on n'arrive pas à faire des choses, que la douleur est plus forte. On se dit "est-ce que je vais pouvoir rejouer au basket ?" et si je reviens, "est-ce que je serai aussi efficace ?" J'ai eu peur de ne pas pouvoir rejouer.

Vous êtes-vous interrogé sur votre après-carrière ?

Je me suis posé la question. J'ai fait un bilan de compétence pendant ma convalescence pour commencer à avoir des idées car on ne sait jamais. Il vaut mieux anticiper. J'en sais un peu plus et je pense rester dans le milieu du sport car c'est ça que je connais le mieux et ce qui me motive. Après, on verra. Entraîneur, ça ne m'attire pas du tout ou alors peut-être avec des jeunes ou un centre de formation.

On s'accroche à quoi dans ces moments-là ?

Ma famille est venue quand je suis rentré de Bordeaux et ils sont revenus plusieurs fois. Quand je ne pouvais pas conduire, Ousmane (Camara) et Mathieu (Wojciechowski) venaient me chercher. J'ai été bien entouré. C'est important car on est exclu du groupe. On ne vit pas avec, on est à côté. Ce n'est pas simple, mais je n'ai jamais perdu le contact.

La douleur est-elle le quotidien d'un basketteur de haut niveau ?

Les douleurs, moi, c'est mon quotidien. On joue avec toute l'année, mais l'envie et la motivation sont plus fortes.

Comment se passe ce retour à la vie de basketteur de haut niveau ?

C'est un travail de longue haleine. Le premier objectif était de recourir. Après, c'était de renforcer les jambes et de reshooter, de faire des mouvements sans trop de douleurs.

Vous travaillez en étroite collaboration avec Xavier Dumélié. Comment ça se passe ?

Xavier m'a appris beaucoup de choses dès que je suis arrivé au club : où étaient mes points faibles, comment travailler les muscles qui avaient besoin d'être renforcés pour atténuer mes faiblesses. Je savais des choses, mais pas tout.

C'est dur ?

Avec Xavier, on fait un très gros boulot. Il m'en fait baver. Ce sont de grosses journées, mais je ne rechigne pas, je le fais même si c'est chiant, même si je suis fatigué. Je vois le résultat, ça s'améliore. J'ai encore du boulot, je n'aurai sans doute jamais les jambes super-musclées, mais je suis content, ça progresse. Chaque semaine, il y a des petits gains, ça motive pour travailler et c'est bénéfique dans la tête.

Vous semblez avoir beaucoup de considération pour Xavier Dumélié ?

C'est le meilleur kiné que j'ai connu depuis que je fais du basket. Il est très très important.

Le retour, c'est pour quand ?

J'ai recommencé avec le ballon depuis un mois. Ça fait du bien de voir aussi que l'adresse n'est pas partie. Maintenant, je continue le travail pour renforcer les jambes car elles ne seront jamais assez renforcées. J'espère être dans le groupe mi-mars.

On va donc continuer à voir Romain Duport sur les parquets.

J'espère pouvoir jouer encore cinq- six ans. J'y crois. Si on n'a pas de mental, on ne peut pas faire de carrière. Avec toutes les blessures que j'ai eues, mon mental est fort et j'ai encore de belles années.

(Source : Le Populaire)

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