Cholet Basket en 50 dates, épisode 8 : Finale de Coupe de France 2008, CB loupe le doublé face à l'ASVEL.

2008 est une année importante dans l'histoire du club. Chacun se souvient de la victoire finale à la Semaine des AS, mais cette saison-là, CB a disputé une autre finale. Perdue, et c'est bien sûr pour cela que l'on s'en souvient moins. L'histoire ne retient que les vainqueurs dit-on. Certes, mais nous souhaitions tout de même revenir sur cette aventure en Coupe de France jusqu'à Bercy en 2008. La quatrième finale jouée dans ce qu'on appelle désormais l'Accor Arena, une pierre en plus dans la grande histoire de Cholet Basket dans la capitale.

Pour jouer une finale, il faut déjà s'y rendre, et cela passe par un chemin sinueux. Pour commencer son parcours, CB doit affronter l'étendard de Brest, alors en Pro B. Facile ? Ne jamais sous-estimer aucune équipe, et encore moins celles de divisions inférieures ! “CB passe par la toute petite porte” titre le Courrier de l'Ouest au lendemain du match. Car en effet sur ce 16ème de finale, les Brestois auront chèrement vendu leur peau ! À la mi-temps, les Choletais, peu inspirés, sont menés de 12pts. Un troisième quart-temps de bien meilleure facture permettra de recoller au score (61-61) et finalement, CB s'impose de 2pts dans le money time (78-80). Cholet s'en sera remis à Anthony Dobbins qui termine avec 22 points, 9 rebonds et 34 d'évaluation. “Nous n'avons pas été présents. pas concentrés. Pas sérieux.” Dit Erman Kunter dans la presse après le match. C'était chaud, mais ça passe !

Place au 8ème de finale face à Orléans. Cette fois, pas de frayeurs pour les rouges et blancs qui après une première mi-temps moyenne déroulent en seconde période. Score final : 72-53. CB a une nouvelle fois pu compter sur Tony Dobbins, mais également ses deux pépites Nando De Colo et Rodrigue Beaubois, ce dernier terminant même à 24 d'évaluation pour 18pts marqués ! “Dès le début, on les a cassés défensivement, si bien qu'ensuite, on n'a pas eu de problème. Quand on défend comme ça, tout va bien. Quand on ne défend pas…” Maître Kunter semble plus satisfait après ce match qui envoie son équipe en quart de finale.

"Tous les joueurs ont tout donné, je les ai félicités."

“Une catastrophe ! Notre défense était catastrophique. On ne respectait pas notre philosophie du basket.” Déclarait le malin du Bosphore dans les colonnes de Courrier de l'Ouest au lendemain d'un quart de finale, face à une équipe havraise au fort goût Choletais. Du moins, pas à l'époque puisque seul JK Edwards avait déjà porté le maillot de CB, mais viendront par la suite s'ajouter à la liste Fabien Causeur, Rudy Jomby, Pape Sy, Marcellus Sommerville, Romain Duport et John Cox. Ça donne une petite idée du potentiel des Havrais de cette époque ! La première mi-temps fut extrêmement compliquée et à la pause, CB est mené de 14pts ! Ça, c'était avant que Coach Kunter ne pique un certain Claude Marquis dans le vestiaire à la mi-temps. Le charismatique pivot de CB va prendre le match à son compte, terminant avec 21 points, 12 rebonds et 25 d'évaluation. Surtout, Cholet renverse la situation et s'impose de 6 points (87-93) face au Havre, prenant ainsi la direction de la demi-finale.

Que serait une compétition sans un affrontement contre Gravelines ? Remake de la finale de 2005, futur adversaire en Playoffs au début des années 2010, le BCM se place sur la route de CB en demi. Dans le nord à Denain, théâtre du plateau où se jouent quart et demi de cette Coupe de France, le public est acquis à la cause des Gravelinois. Un match qui n'aura rien de facile avec un Nando De Colo vite diminué par une blessure au genou et un Claude Marquis gêné par les fautes. Ceux qui ont répondu présent sur ce match ? Une triplette américaine composée de Reggie Golson, Alan Wiggins et son capitaine, Anthony Dobbins. CB aura malgré tout tremblé jusqu'à la fin, jusqu'à un shoot à 3pts raté de Mickaël Mokongo au buzzer. Le futur choletais, tout comme un certain Vincent Grier (26pts - 12 eval) auront donné du fil à retordre à leur future équipe, mais c'est bien Cholet Basket qui composte son billet pour la finale ! “Tous les joueurs ont tout donné, je les ai félicités”. Voilà un coach content après une telle rencontre !

“À Bercy, Cholet Basket peut écrire son histoire.” Le Courrier de l'Ouest 16/05/08

Cholet Basket peut écrire une page unique dans son histoire. Jamais le club n'a réalisé de doublé dans une saison. Avec sa victoire en Semaine des As un peu plus tôt dans la saison, CB est le seul club encore en lice pour rafler tous les Trophées. Mais pour écrire cette histoire, il y a un défi de taille à passer : l'ASVEL. Dans l'Equipe cependant, Steed Tchicamboud sait être positif : “On l'a fait aux As, il faut le reproduire en Coupe de France”. À Ouest France, Claude Marquis lui déclare “[qu']il faudra faire un match de mammouth !”

Le 18 mai 2008, ce sont 1300 Choletais qui se rendent tous vêtus de rouge à Bercy. L'ambiance dans les tribunes ? Superbe. Après le match, Rodrigue Beaubois va d'ailleurs déclarer à Ouest France : “Il faut les remercier. C'était quelque chose d'incroyable cette ambiance. Quelque chose à revivre”. À revivre oui, car joueurs et supporters, tous auraient certainement voulu revivre ce match différemment. CB a mal démarré, puis couru après le score. Malgré un match de très grande classe de Nando De Colo, le duo Conley-Nsonwu en face a fait mal (55pts à eux deux). “On fait un très mauvais départ et après, on s'épuise à remonter” Déclare Erman Kunter à la presse après le match.

1300 supporters se sont déplacés à Bercy pour encourager Cholet Basket. Photo : Etienne Lizambard

"Il faut gagner. Que tu perdes en finale, en demi-finale, ou en quart de finale, c'est la même chose."

Et aujourd'hui alors, qu'en reste-t-il de cette finale ? Nando De Colo nous déclare ceci : ”Je pense qu'on aurait pu faire mieux, on avait un bon groupe. Quand on va en finale, on y va pour la gagner, on était dans cet esprit-là. Après je pense qu'à ce moment-là, on n'était pas tous connectés de la même manière, comme on avait pu l'être pour la Semaine des As. L'ASVEL était une équipe très très solide, et nous, on était un peu l'outsider qui jouait avec ses forces. Je pense que sur la finale, on a un peu déjoué, par rapport à ce qu'on était capable de faire, sur les derniers mois après la semaine des as.” Erman Kunter se souvient également : “Je pense qu'on a eu un problème de fautes ou quelque chose comme ça”. En effet, Claude Marquis doit rejoindre le banc après seulement trois minutes de jeu avec déjà 2 fautes au compteur. “On a joué jusqu'à la fin, mais on a perdu malheureusement. Il faut gagner. Que tu perdes en finale, en demi-finale, ou en quart de finale, c'est la même chose. Il faut gagner, et on a raté ça.”

Thierry Chevrier, lui, préfère en tirer le positif : “C'était une très belle année parce qu'on fait 2 finales. La finale de Coupe de France face à l'ASVEL, avec Aymeric Jeanneau face à nous et il avait été bon, l'équipe de l'ASVEL nous était supérieure. Il y avait des regrets, mais pas plus que ça. Nando avait fait des choses exceptionnelles. Son panier ligne de fond, c'est un magicien. Donc oui, on perd, mais en face de nous, c'était l'ogre villeurbannais, on était un peu impuissants. On n'avait même pas pu vraiment les faire douter, ils nous étaient supérieurs”.

Une défaite en finale à Bercy, la deuxième de suite après 2005 donc. Mais l'histoire retiendra que cette saison-là, CB a joué 2 finales et en a gagné une, et que la prochaine fois que la marée rouge envahira les tribunes du Palais Omnisports, ce sera pour un trophée bien plus grand encore !

Avec les témoignages de : Nando De Colo, Erman Kunter, et Thierry Chevrier.

Sources : Site officiel de Cholet Basket et archives Le Courrier de l'Ouest, Ouest France et L'Équipe.

Photo d'illustration : Etienne Lizambard