CB Saison par saison

1er rang : Alain Thinet (Entraîneur), Éric Girard (Entraîneur Assistant)
2ème rang : Philippe Habert (Directeur), Jacques Catel (Directeur du Centre de Formation), Gilles Jehanin (8), Éric John (11), Mickaël Curry (10), Sylvain Delorme (6), Bruno Coqueran (15), Stéphane Ostrowski (9), Damien pastres (13), Ron Curry (7), Olivier Bellony (12), Germain Castano (4), Valéry Demory (5), Louis-Marie Pasquier (Président).
CHAMPIONNAT
Cholet Basket commence sa saison avec une infirmerie déjà bien remplie. C'est donc une équipe affaiblie qui entame la saison à la Meilleraie face à Strasbourg. Stupeur dans les travées de la salle puisque Cholet s'incline de 3 points (85-82). Cholet gagne ensuite le match à Levallois. Mais la machine choletaise marche au ralenti et n'a qu'une seule victoire au bout de 7 journées. Alain Thinet est débouté de son poste. Éric Girard prend les commandes du groupe pour un match avant de rappeler le « sorcier des Mauges » Jean Galle. C'est lors de la 10ème journée que les Choletais gagnent seulement leur 2ème match de la saison. Une victoire sur Evreux permet à Cholet Basket de virer à la 11ème place du championnat. Durant cette phase de matches aller, les américains se sont retrouvés très souvent à l'infirmerie. Ron Curry a été remplacé deux fois, laissant place à Lester Neal et à John Amaechi. Lester Neal remplacé lui même par Randy Allen pour un match. Les supporters et même le staff s'inquiètent de la suite de la saison qui pour l'instant était la pire de l'histoire du club.
Un peu plus tard, Bobby Parks, arrivé depuis peu, se blesse à son tour. Il est remplacé par Ralph Davis. L'envie n'était plus là dans l'équipe. D'ailleurs, Stéphane Ostrowski déclare : « Avant la trève, nous étions bien ; depuis, j'ai l'impression que nous ne savons plus jouer au basket ». La défaite à Pau marque les esprits et le sorcier des Mauges ne trouve plus la solution. Cependant, il demande aux supporters de lui accorder un dernier joker. Ray Younger remplace Ralph Davis sans avoir guère plus de succès. Bobby Parks peut à nouveau rejouer mais 3 défaites s'ajoutent au compteur de Cholet. Lester Neal joue son dernier match contre Paris car il est victime d'une appendicite qui le tient écarté des terrains jusqu'à la fin de la saison. Tate George pose ses valises dans les Mauges en urgence. La dernière victoire de Cholet est à Besançon et Cholet termine à une décevante 13ème place à trois points du dernier.
Pour le nouveau Président, la saison est difficile à digérer puisque Cholet a assisté à une valse de joueurs américains. Pas moins de dix durant cette saison 96.
COUPE DE FRANCE
Dans cette Coupe de France qui vient de se créer, CB n’a pas de chance et se fait éliminer au second tour face à l'ASVEL.
COUPE KORAC
La Coupe d'Europe va tourner court. CB joue son premier tour de qualification contre Alytus. Les choletais remportent les deux matches assez aisément.
Pour le second tour, Cholet est confronté à Athènes et au premier match accuse un retard de 19 points que l’équipe n’arrive pas à combler par la suite au retour. Cholet Basket ne participe même pas à la phase de poule de la Coupe Korac.
EXTRAIT DU LIVRE "CHOLET BASKET : 25 ANS AU SOMMET" DE MICHEL GOURICHON
95/96 : La valse américaine
Pour Cholet Basket, c'est un peu le début d'une nouvelle époque. Le nouveau président de CB Louis-Marie Pasquier l'avait annoncé clairement. Financièrement, il ne fera pas de folie et ne participera pas à la surenchère des salaires entamée par Limoges et Antibes.
Alain Thinet, le nouvel entraîneur choletais arrive de Roanne avec un peu d'expérience de la Pro A, mais aussi avec une grosse envie de bien faire. Après les départs de Joe Courtney, Arturas Karnishovas, Cyr G'Baguidi et Antoine Rigaudeau, il faut reconstruire autour de Valéry Demory, Damien Pastres, Bruno Coqueran et Éric John.
Germain Castano arrive de Chalon/Saone pour seconder Valéry Demory. Sylvain Delorme et Olivier Bellony sortent du centre de formation. La paire américaine présente la particularité de porter le même nom.
Ron Curry, ex-Villeurbannais était le deuxième rebondeur du championnat la saison passée derrière le Dijonnais Ian Lockhart.
Michael Curry arrive de Gijon en Espagne avec une belle carte de visite.
CB se prépare à une saison de transition. Mais le basket français se met à trembler en plein été. Antibes, Limoges, Gravelines sont en danger de faillite. Antibes doit se séparer de Stéphane Ostrowski au risque de sombrer. Cholet saute sur l'aubaine en incorporant le joueur français n°1. Son arrivée redonne un souffle d'air à une équipe qui voir encore une fois son infirmerie se remplir : Ron Curry, Éric John, Olivier Bellony, Bruno Coqueran.
CB démarre la nouvelle saison face à Strasbourg, comme l'année passée, avec l'anglais John Amaechi. Et c'est Strasbourg qui créait la surprise en s'imposant de 3 points (82-85) à la Meilleraie. Cholet Basket enregistrait sa première victoire face à Levallois. Stéphane Ostrowski, Michael Curry et John Amaechi étaient les artisans de cette victoire.
Ron Curry était de retour pour la 3ème journée mais lui et ses partenaires buvaient la tasse face à son ancien club. L'Asvel s'imposait 92-79. C'était le début d'une série de 5 défaites qui allait précipiter la chute d'Alain Thinet, remercié après la 7ème journée.
Éric Girard, son assistant, prenait les commandes le temps d'un match face à Antibes. Ron Curry était à nouveau remplacé par Lester Neal.
CB rappelait à la rescousse le "sorcier des Mauges" Jean Galle. Le club avait besoin d'un sorcier pour conjurer le mauvais sort, d'autant que Lester Neal, pour une rencontre était remplacé par son compatriote Randy Allen.
Il fallait attendre la 10ème journée pour voir la seconde victoire de CB aux dépends de Lyon (90-83). Michael Curry était retourné aux Etats-Unis, remplacé par Bobby Parks.
Mais cela n'empêchait pas le club des Mauges de pointer à la dernière place du championnat en compagnie de Lyon et Gravelines. C'était la douche froide, du jamais vu à Cholet.
Une série de trois victoires redonnait du baume au cœur. Mais H.Occansey et Limoges, avec un panier dans la scène finale privaient CB d'une 5ème victoire.
Une victoire à Evreux (86-77) permettait à CB de virer à la 11ème place à l'issue des matchs aller. Bruno Coqueran venait de revenir après 4 mois d'absence.
C'était autour de Bobby Parks de se blesser et d'être remplacé pour un match par Ralph Davis.
Mais l'équipe choletaise n'avait plus d'envie. Stéphane Ostrowski, le battant était abattu «avant la Trèves, nous étions bien ; depuis j'ai l'impression que nous ne savons plus jouer au basket. Et je ne me l'explique pas ». La défaite 55-71 à Pau laissait des traces. "Le sorcier" n'avait plus de recettes. Il demandait cependant au public de lui accorder un dernier joker.
Ray Younger remplaçait Ralph Davis sans plus de succès. Mais CB, emmené par Stéphane Ostrowski (30 points), Lester Neal (21 points) et Bruno Coqueran (15 points) s'imposait face à Dijon 97-83
Bobby Parks revenait mais CB avait consommé son joker. Trois nouvelles défaites venaient s'ajouter au compteur d'une équipe qui n'arrivait pas à s'éloigner de la zone des reléguables.
Une victoire sur le PSG (92-85) redonnait un peu d'air. Lester Neal, maître du rebond choletais ne savait pas que c'était son dernier match. Une crise d'appendicite l'envoyait à l'hôpital. Tate George posait ses valises en urgence à la veille d'un déplacement à Lyon. éric Micoud (5/5 à 3 points) sonnait le glas des espoirs choletais.
Bobby Parks faisait ses adieux à la Meilleraie avec une victoire face à Besançon.
C'était d'ailleurs la dernière victoire de CB cette saison. Kareem Hill était le 10ème américain à débarquer à Cholet (11 si l'on compte Le Ron Ellis, présent en août pour les matchs amicaux).
Tate George repartait avant la fin et CB finissait la saison comme une peau de chagrin, à la 13ème place avec trois petits points d'avance sur le dernier.
Même la coupe de France, ouverte depuis cette saison aux clubs de Pro A et Pro B, n'avait pas sourit aux Choletais. Après une victoire 87-70 face à l'Hermine de Nantes en 1/16ème, CB s'inclinait à Villeurbanne (64-74) pour les 1/8ème.
Décidément, que ce soit en Coupe Busnel ou en Coupe de France, les tirages au sort n'étaient vraiment pas favorables à CB.
Cette saison, qui devait être une année de transition a été très difficile sportivement et humainement. Ce fut un long chemin de croix pour les joueurs, les dirigeants et les supporters. Depuis, les difficultés de la saison 86-87, CB n'avait jamais connu une telle déroute. Nul doute que les dirigeants auront à cœur de reconstruire sur des bases plus solides pour la saison prochaine.
Après 8 années passées au club (dont 7 chez les pros). Éric John quitte CB. Joueur de devoir, défenseur hors pair et attaquant spectaculaire, il s'en va avec un palmarès que beaucoup de basketteurs envient. Il se souvient de son arrivée en métropole et de ses débuts :
« Je suis arrivé en août 1988 à l'âge de 20 ans comme joueur espoir avec Laurent Buffard comme entraîneur (Bu-Buff pour les intimes) et comme coéquipiers : Thierry Zaire, Jim Bilba, Jean-Pierre Ville, Antoine Rigaudeau, Laurent Bodet, Jacky Périgois, Olivier Cousin, Brossais etc...
Grande joie d'avoir le titre de champion de France dès la 1ère année et le titre de vainqueur du tournoi du futur
Pour moi c'était le titre le plus important et deux titres dans la même année c'était la gloire. Il y avait une très bonne entente au sein de l'équipe ».
-Le centre de formation :
Je n'y ai vécu qu'un an à mon arrivée en provenance de Cayenne (Guyane française) où je vivais chez mes parents. Je suivais en même temps une formation à la Chambre de Commerce de Cholet.
Il a fallu s'intégrer à la collectivité (ambiance très sympa car on était nombreux, et je connaissais déjà Thierry Zaire pour avoir joué contre lui en Martinique), à la nourriture qui n'était plus celle de maman, au climat (j'ai vu les premiers grêlons et flocons de neige de ma vie), ça me changeait de l'environnement paradisiaque d'où je venais : cocotiers, soleil et plages dorées.
Là, dès le mois de septembre il fallait mettre les blousons, puis les bonnets, gants et écharpes.
Nous étions responsables de nos chambres individuelles, moi j'avais une ancienne cuisine transformée en chambre.
Heureusement pour les repas nous avions "Maman Sumo" (alias Nicolas Dixneuf) qui nous mijotait des petits plats. Nicolas est devenu un ami avec qui j'ai toujours des contacts. On parle du bon vieux temps avec de bonnes crises de fou rire. D'ailleurs demandez lui ce qu'il en pense du Centre de Formation de l'époque, vous le trouverez sûrement au match ! (Il est toujours assis au premier rang dans les tribunes de gauche quand on rentre dans la salle, 1er rangs, 5 premiers sièges).
C'était dur de coordonner la formation, l'entraînement équipe première de temps en temps et équipe espoir, plus les matchs et les déplacements. Parfois je m'endormais en classe ».
-Le titre de Champion du Monde de militaire :
« Nous étions donc quatre choletais (Antoine Rigaudeau , Olivier Allinéi, Bruno Coqueran et moi-même) sur une équipe de 12 joueurs encadrés par Gaétan Le Brigant, Fabien Texier et l'adjudant chef Philippe Quintanelle, incorporé à l'école Inter Armée des Sports (Bataillon de Joinville).
Nous étions marins. Difficile à imaginer vu nos tailles. Nous sommes donc partis en sous-marin direction le "Foch" qui nous attendait en pleine mer pour rallier la Grèce (Athènes).
Nous avons disputé à armes égales (baïonnette, mitraillettes etc...) le championnat du Monde militaire durant 15 jours où nous avons abattu les Américains en 1/2 finale et achevés les Russes en finale... et ainsi marcher au pas, très fier, sous les hymnes nationaux. Il y avait une ambiance plutôt club de vacances. J'en garde un très bon souvenir.
J'ai une trace très marquée de mon passage à Cholet, puisque j'y suis resté 8 ans (1988 à 1996), que j'y ai connu ma femme et que j'ai gardé de très bons amis joueurs de passage (Jim Bilba, Thierry Zaire, Olivier Allinéi, Teddy Citadelle, Jean-Pierre Ville etc...), ainsi que de bons amis choletais que j'ai plaisir à revoir quand je reviens dans la région.
C'est vrai qu'il y a eu de très bonnes années où tout était fait pour que cela se passe bien : ambiance, rigolade, relation du groupe en dehors du terrain de basket, résultats etc...
J'ai le souvenir de bizutages que nous faisions subir aux espoirs et aux kinés qui effectuaient les déplacements en Coupe d'Europe avec nous (bataille de boules de neige, 10 contre 1, mettre une chambre sans dessus dessous, bataille d'eau dans les couloirs des hôtels, les farces faites au docteur Charles Hélène).
Souvenirs des déplacements périlleux en petit avion privé où lorsqu'il y avait des secousses, je m'amusais à faire peur à tout le monde. Pour tout dire en une page ce qu'il y a eu en 8 ans, je devrais faire un roman car tous les souvenirs vécus dans ce club sont inoubliables.
Certes il y a eu l'ambiance club, avec les nombreux spectateurs, une salle très chaude, les victoires à l'arrachée, les finales, les tournois des As etc...
Mais il y a eu tout le reste : des naissances dont celle de mon fils le 19 septembre 1993 à 4 heures du matin, à mon retour de Limoges après une victoire de 17 points.
Des mariages :
- Du kiné Yann Martin aux Sables d'Olonnes
- D'Antoine Rigaudeau
- De Thierry Zaire
Les fêtes de fin d'année, les fêtes du nouvel an, les anniversaires etc..."
95/96 Coupe KORAC
Cette saison restera la moins glorieuse du club. Pas moins de 10 américains porteront le maillot de CB. Deux coachs se succéderont. Le retour du "Sorcier des Mauges" ne changera pas les données. Le départ de l'enfant chéri des Mauges, Antoine Rigaudeau, avait laissé un grand vide.
CB effectuera un premier tour face aux Lituaniens d'Alytus, puis un second face à l'AEK Athènes, les Choletais ne digéraient pas la sauce grecque (défaite de 19 points). Au retour, CB quittait l'Europe par la petite porte, le miracle de Weert en 1988 n'avait pas eu lieu ce mercredi 1er novembre 1995.
Moment symbolique pour un club qui avait débuté sa campagne européenne le 1er novembre 1988, et avait parcouru l'Europe sans interruption pendant 7 ans. La Meilleraie avait tremblé, la Meilleraie s'était sublimée. Elle avait porté son équipe à bout de bras, elle avait pleuré aussi.
Il faudra attendre le 1er octobre 1997 pour revoir une équipe étrangère fouler le parquet de la Meilleraie.